24 avril 2009
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A l'approche de l'anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, les regards européens portés vers l'Ukraine sont plutôt tristes et compassionnels. Tchernobyl est devenu le symbole du danger de l'énergie nucléaire, souvenir encombrant pour tous les partisans de ce type de production d'électricité. Mais le destin est riche en coïncidences.
Car l’Ukraine qui évoque immédiatement le souci de surveiller la sûreté nucléaire peut offrir à l'Europe une solution plus sûre et garante de sa souveraineté au moment où les approvisionnements en gaz s’inscrivent dans une relation de dépendance. Possédant la sixième réserve mondiale d'uranium, ce pays réunit toutes les conditions pour devenir, en partenariat avec la France ou un autre membre du « club nucléaire », un coproducteur important du combustible dont ont besoin les réacteurs européens.
Les gisements d’uranium ukrainiens sont peu exploités, ils ont été longtemps sous le coup du secret défense. Jusqu'à la Révolution orange, cette ressource faisait l'objet de la convoitise russe à laquelle Kiev ne cédait pas, sans pour autant mener de recherche de partenariat externe.
C'est en 2005 qu'une possibilité de collaboration entre la France et l'Ukraine dans le domaine de l'extraction et l'enrichissement de l'uranium a été évoquée pour la première fois. A cette occasion Julia Timochenko, devenue premier ministre ukrainien, s'était déclarée partisan d'un projet commun avec AREVA. Mais sa démission, en même temps que des obstacles dressés par des hommes d'affaires ukrainiens affiliés aux intérêts russes ont mis un terme au projet.
Aujourd'hui la question d'un joint-venture franco-ukrainien se pose à nouveau. En visite à Paris le 4 mars 2009 Julia Timochenko a abordé avec les dirigeants d'AREVA la possibilité d'exploiter ensemble les gisements d'uranium ukrainiens et de construire sur place une usine de premier cycle d'enrichissement.
Les conflits gaziers à répétition mettent en évidence un besoin d'alternative tant énergétique que politique aux hydrocarbures. Les pays possédant des grosses réserves de gaz ne sont pas, hélas, porteurs d'une vision démocratique du monde. Au contraire: la Russie, l'Iran, l'Arabie Saoudite ou encore le Nigeria sont au mieux à la recherche du confort politique pour leurs régimes au pouvoir, si ce n'est de l'augmentation de leur influence sur les pays consommateurs. Un tel contexte oblige à faire appel au nucléaire, avec toutes les précautions et dans le respect des standards de sécurité.
En tout état de cause, une telle collaboration avec l'Ukraine serait de nature à ouvrir à la France des perspectives compétitives au niveau du marché mondial et rassurantes sur le plan politique.
Alla Lazareva
Car l’Ukraine qui évoque immédiatement le souci de surveiller la sûreté nucléaire peut offrir à l'Europe une solution plus sûre et garante de sa souveraineté au moment où les approvisionnements en gaz s’inscrivent dans une relation de dépendance. Possédant la sixième réserve mondiale d'uranium, ce pays réunit toutes les conditions pour devenir, en partenariat avec la France ou un autre membre du « club nucléaire », un coproducteur important du combustible dont ont besoin les réacteurs européens.
Les gisements d’uranium ukrainiens sont peu exploités, ils ont été longtemps sous le coup du secret défense. Jusqu'à la Révolution orange, cette ressource faisait l'objet de la convoitise russe à laquelle Kiev ne cédait pas, sans pour autant mener de recherche de partenariat externe.
C'est en 2005 qu'une possibilité de collaboration entre la France et l'Ukraine dans le domaine de l'extraction et l'enrichissement de l'uranium a été évoquée pour la première fois. A cette occasion Julia Timochenko, devenue premier ministre ukrainien, s'était déclarée partisan d'un projet commun avec AREVA. Mais sa démission, en même temps que des obstacles dressés par des hommes d'affaires ukrainiens affiliés aux intérêts russes ont mis un terme au projet.
Aujourd'hui la question d'un joint-venture franco-ukrainien se pose à nouveau. En visite à Paris le 4 mars 2009 Julia Timochenko a abordé avec les dirigeants d'AREVA la possibilité d'exploiter ensemble les gisements d'uranium ukrainiens et de construire sur place une usine de premier cycle d'enrichissement.
Les conflits gaziers à répétition mettent en évidence un besoin d'alternative tant énergétique que politique aux hydrocarbures. Les pays possédant des grosses réserves de gaz ne sont pas, hélas, porteurs d'une vision démocratique du monde. Au contraire: la Russie, l'Iran, l'Arabie Saoudite ou encore le Nigeria sont au mieux à la recherche du confort politique pour leurs régimes au pouvoir, si ce n'est de l'augmentation de leur influence sur les pays consommateurs. Un tel contexte oblige à faire appel au nucléaire, avec toutes les précautions et dans le respect des standards de sécurité.
En tout état de cause, une telle collaboration avec l'Ukraine serait de nature à ouvrir à la France des perspectives compétitives au niveau du marché mondial et rassurantes sur le plan politique.
Alla Lazareva