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12 janvier 2013 6 12 /01 /janvier /2013 23:22

emmanuel-lepage.jpgQuand et comment êtes-vous tombé dans la marmite de la BD ?


Je n’ai jamais imaginé faire autre chose! Je crois que ce désir de faire de la bande dessinée m’a toujours habité. Très tôt j’ai commencé à faire des planches de bandes dessinées et ça s’est accéléré après ma rencontre à 13 ans avec un des maîtres de la bande dessinée d’alors: le dessinateur de Spirou. Ce n’était pas le dessin qui m’intéressait avant tout mais de raconter des histoires PAR le dessin. J’ai publié dès mes 16 ans dans de petites revues locales et publie mon premier bouquin avant vingt ans. La bande dessinée c’est ma vie!

 

Pourquoi avez-vous fait le choix d'un récit de voyage et non d'une fiction pour aborder le drame de Tchernobyl ?


Je suis allé à Tchernobyl en 2008 a la demande d'une association pour témoigner sous forme d’un carnet de voyage de la catastrophe 22 ans après. Un carnet de voyage est sorti fin 2008 et les droits ont été reversés aux bénéfices de l’association " les enfants de Tchernobyl". J’ai eu envie de prolonger cette expérience sous forme d'une bande dessinée tant ce voyage m’avait bouleverse. J’étais d’abord parti sur une fiction. Plus précisément j’imaginais un accident nucléaire en France et je décrivais la vie 22 ans après. En fait je déplaçais le drame de Tchernobyl en France. Je voulais faire prendre conscience des conséquences d’un accident nucléaire dans un pays ou ce choix du tout nucléaire est présenté comme sûr. Je voulais penser l’impensable. Puis est arrivé Fukushima et soudain ma fiction était rattrapée par la réalité. C’est imposé à moi alors le récit en bande dessinée de mon voyage en Ukraine voici bientôt cinq ans.

 

Quelles sont les forces et les faiblesses de la bande dessinée pour traiter de sujets tragiques ?


Tout est possible en bande dessinée. On peut tout raconter. Contrairement à un documentaire je peux imaginer les images qui me manquent, plonger dans l’histoire, dans ma propre histoire et combler par l’imaginaire les chaînons manquants.

Couv-Printemps-Tchernobyl-web.jpg

Quel regard portez-vous sur le film de Michale Boganim "La terre outragée" ?


J’ai bien aimé et je trouve intéressant que la fiction se porte sur le drame de Tchernobyl. Une fiction permet d'incarner les personnages, les rendre plus proches de nous, entrer en empathie. Bien sûr certaines choses, après être allé sur place sont interprétées, mais quand on raconte une histoire il faut parfois "tricher" pour dire le réel mais je crois ce film juste.

 

Plus d'un quart de siècle après le drame de Tchernobyl, prélude à l'implosion de l'URSS, quelle lecture avez-vous de la citation de Voltaire : "L'Ukraine a toujours aspiré à être libre" ?


Je crois qu’il y a encore du chemin à faire pour accéder à cette liberté à laquelle votre pays aspire face à ce géant fascinant et dévorant qu’est la Russie. Mais depuis la révolution orange, vous avez mené un combat salutaire, même si ce n’est pas simple et que vous n’êtes pas à l'abri de retours en arrière. Comme dit Guevara: "Les révolutions sont des combats toujours perdants, mais toujours renaissants". Les dictateurs n’éteignent jamais l’espérance.

 

Propos recueillis par Frédéric du Hauvel

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commentaires

F
c'est triste mais beau !
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