19 octobre 2009
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A une centaine de jours des élections présidentielles ukrainiennes, la course à la magistrature suprême est déjà bien engagée. Le choix entre la Russie et l'Occident reste toujours un élément de clivage, mais il inspire moins d'espoir et d'enthousiasme qu'il y a 5 ans. Le premier tour de scrutin est prévu pour le 17 janvier prochain.
Les sondages s'accordent pour désigner les poids lourds de l'élection à venir. Certains d’entre eux occupaient déjà le devant de la scène au moment de la Révolution Orange. Ils promettent les meilleures perspectives au premier ministre ukrainien Yulia Timochenko (entre 18% et 22% intentions de votes au premier tour) et au dirigeant du Parti des régions Victor Yanoukovich (entre 20 et 30%). Au second rang des candidats ayant une chance de gagner, figurent le Président actuel Victor Youchtchenko (entre 8 et 18%), l'ex-dirigeant de la Banque Nationale Serguiy Tygipko et l’ancien président du parlement Arseniy Yatsenyuk.
S’agissant de Victor Yanoukovich, il demeure constant dans l’affirmation de ses sympathies, voire de son allégeance, à l’égard de la Russie. L’homme de Donetsk, met ostensiblement en avant son combat pour la reconnaissance de la langue russe comme deuxième langue nationale et s'oppose vigoureusement à tout rapprochement avec l'OTAN. En revanche, les priorités géopolitiques des candidats de « la nouvelle vague » ne sont pas si perceptibles.
C’est notamment le cas d’Arseniy Yatsenyuk (entre 4 et 13% d'intentions de vote). Cet homme de 35 ans a effectué une carrière fulgurante passant d’un poste de juriste au sein la banque Aval à celui de Ministre de l'économie de la Crimée, puis de Ministre des affaires étrangères à la Présidence du Parlement. Dans ses slogans et déclarations officielles, il se positionne comme un homme politique moderne et pro-occidental. Toutefois, le soutien qu'il reçoit d'un homme d'affaires connu pour ses intérêts en Russie, Dmitro Firtash, éveille des doutes sur sa capacité à poursuivre une politique tournée vers l'Ouest.
Yulia Tymochenko ne paraît pas non plus très tranchée sur les questions se rapportant à l’alliance transatlantique. Le premier ministre évite, dès qu'elle le peut, de s'exprimer clairement sur l’éventualité d’une intégration de l'Ukraine à l'OTAN. Cela lui apportera, peut-être, quelques voix de plus, au Sud et à l'Est du pays, mais manifestement lui fait perdre des soutiens dans les régions de l'Ouest.
Quant à l’actuel Président, sa vision de la politique internationale est d’une limpidité exemplaire. Il ne perd jamais une occasion pour affirmer qu'il veut mettre l'Ukraine sur les rails d’une adhésion à l'Union Européenne et d’une intégration à l'Otan, dés que cela sera possible. Seulement, l'efficacité tactique de Victor Youchtchenko tarde à accéder au même niveau que ses ambitions. Et ses sympathisants sont si fatigués d'attendre les changements promis qu'ils risquent ne pas se mobiliser pour le prochain rendez-vous électoral.
Que dire de Serguyi Tygipko ? Cet homme d'affaires proche de la cinquantaine prétend financer sa campagne électorale par ses propres moyens, sans l’appui des oligarques du pays. Avec ses 2 à 6 % de potentiel électoral, il se garde, pour l’heure, de toute déclaration sur ses choix géopolitiques. Faisant le constat que ni l'Union Européenne, ni l'OTAN ne sont des objectifs faciles à atteindre, il met l'accent sur la vie quotidienne qu’il ambitionne d’améliorer.
Il y a cinq ans, les ukrainiens qui soutenaient la Révolution Orange formulaient des projets audacieux pour l'avenir de leur pays. Le froid venu de l'Ouest et inspiré par les brumes nuageuses de l'Est a installé un certain fatalisme empreint de tristesse dans cette tranche de population, autrefois prompte à se mobiliser. Face au revanchisme du Kremlin, peu perçu dans les pays occidentaux, l'Ukraine se sent ouverte à tous les vents, à un carrefour où chemins et impasses semblent se confondre.
Alla Lazareva, journaliste à la BBC
Les sondages s'accordent pour désigner les poids lourds de l'élection à venir. Certains d’entre eux occupaient déjà le devant de la scène au moment de la Révolution Orange. Ils promettent les meilleures perspectives au premier ministre ukrainien Yulia Timochenko (entre 18% et 22% intentions de votes au premier tour) et au dirigeant du Parti des régions Victor Yanoukovich (entre 20 et 30%). Au second rang des candidats ayant une chance de gagner, figurent le Président actuel Victor Youchtchenko (entre 8 et 18%), l'ex-dirigeant de la Banque Nationale Serguiy Tygipko et l’ancien président du parlement Arseniy Yatsenyuk.
S’agissant de Victor Yanoukovich, il demeure constant dans l’affirmation de ses sympathies, voire de son allégeance, à l’égard de la Russie. L’homme de Donetsk, met ostensiblement en avant son combat pour la reconnaissance de la langue russe comme deuxième langue nationale et s'oppose vigoureusement à tout rapprochement avec l'OTAN. En revanche, les priorités géopolitiques des candidats de « la nouvelle vague » ne sont pas si perceptibles.
C’est notamment le cas d’Arseniy Yatsenyuk (entre 4 et 13% d'intentions de vote). Cet homme de 35 ans a effectué une carrière fulgurante passant d’un poste de juriste au sein la banque Aval à celui de Ministre de l'économie de la Crimée, puis de Ministre des affaires étrangères à la Présidence du Parlement. Dans ses slogans et déclarations officielles, il se positionne comme un homme politique moderne et pro-occidental. Toutefois, le soutien qu'il reçoit d'un homme d'affaires connu pour ses intérêts en Russie, Dmitro Firtash, éveille des doutes sur sa capacité à poursuivre une politique tournée vers l'Ouest.
Yulia Tymochenko ne paraît pas non plus très tranchée sur les questions se rapportant à l’alliance transatlantique. Le premier ministre évite, dès qu'elle le peut, de s'exprimer clairement sur l’éventualité d’une intégration de l'Ukraine à l'OTAN. Cela lui apportera, peut-être, quelques voix de plus, au Sud et à l'Est du pays, mais manifestement lui fait perdre des soutiens dans les régions de l'Ouest.
Quant à l’actuel Président, sa vision de la politique internationale est d’une limpidité exemplaire. Il ne perd jamais une occasion pour affirmer qu'il veut mettre l'Ukraine sur les rails d’une adhésion à l'Union Européenne et d’une intégration à l'Otan, dés que cela sera possible. Seulement, l'efficacité tactique de Victor Youchtchenko tarde à accéder au même niveau que ses ambitions. Et ses sympathisants sont si fatigués d'attendre les changements promis qu'ils risquent ne pas se mobiliser pour le prochain rendez-vous électoral.
Que dire de Serguyi Tygipko ? Cet homme d'affaires proche de la cinquantaine prétend financer sa campagne électorale par ses propres moyens, sans l’appui des oligarques du pays. Avec ses 2 à 6 % de potentiel électoral, il se garde, pour l’heure, de toute déclaration sur ses choix géopolitiques. Faisant le constat que ni l'Union Européenne, ni l'OTAN ne sont des objectifs faciles à atteindre, il met l'accent sur la vie quotidienne qu’il ambitionne d’améliorer.
Il y a cinq ans, les ukrainiens qui soutenaient la Révolution Orange formulaient des projets audacieux pour l'avenir de leur pays. Le froid venu de l'Ouest et inspiré par les brumes nuageuses de l'Est a installé un certain fatalisme empreint de tristesse dans cette tranche de population, autrefois prompte à se mobiliser. Face au revanchisme du Kremlin, peu perçu dans les pays occidentaux, l'Ukraine se sent ouverte à tous les vents, à un carrefour où chemins et impasses semblent se confondre.
Alla Lazareva, journaliste à la BBC
Published by Perspectives Ukrainiennes
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dans
Politique intérieure ukrainienne
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