L'opposition ukrainienne doit se regrouper et repenser son rôle.
Il y a un vieux dicton qui dit : "Avec des amis comme ceux-ci, qui a besoin d’ennemis ?". Même si on est contre l'administration du Président Viktor Yanoukovytch, il n'y a personne capable de mener le mouvement d'opposition en ce moment.
Le Kyiv Post a appuyé la candidature de Yulia Tymochenko le 7 février dernier et le ferait de nouveau, mais seulement parce qu'elle était la seule alternative à l’actuelle administration gouvernementale composée de fossiles soviétiques égarés.
Cette opposition aveugle, sourde et impuissante contribue aux malheurs de l'Ukraine au lieu de jouer son rôle habituel de contrôle sur le gouvernement et d’être une alternative crédible pour la population.
Au moins six politiciens en vue se sont déclarés être les chefs de l'opposition politique. Mais ils ne peuvent ni unir ni formuler des stratégies efficaces. Ils ne semblent déplorablement pas être au courant de ce que veulent les citoyens.
Le Royaume-Uni serait un bon exemple à suivre. Chassé du gouvernement après 13 ans de pouvoir, le parti travailliste fait son examen de conscience et envisage les changements. Les principaux candidats analysent leur échec.
“Beaucoup de gens ont senti que le changement était nécessaire en Grande Bretagne, mais nous ne l'avons pas représenté,” a écrit l'ancien ministre des Affaires étrangères David Miliband aux Times de Londres. Dans la politique britannique, le fait d'admettre ses échecs est le premier pas pour les surmonter.
L'opposition ukrainienne n'a pour l'instant rien appris de la défaite. Le 14 mai, à la TV nationale, quand on lui demandé quelles leçons elle avait appris en perdant l'élection présidentielle, Yuliya Tymochenko a repris sa rhétorique de style révolutionnaire en blâmant ses ennemis et jamais elle-même.
Lors de l’émission, on a aussi pu voir cinq chefs de l’opposition qui ont démontré que leur égo surdimensionné était la plus évidente de leur caractéristique. Le leader du Front du Changement, Arseniy Yatseniuk, et Vyacheslav Kyrylenko de Notre Ukraine n'ont pas de plans. D'autres – comme Anatoliy Hrytsenko – ont des stratégies, mais ne parviennent pas à attirer des adhérents.
L'ancien Président Viktor Youchtchenko semble être fini et hors de la réalité. Tymochenko pourrait bientôt descendre sa route vers l'oubli politique à moins qu'elle ne se réoriente à nouveau. Le chef du Parti Svoboda, Oleh Tyahnibok, est le plus charismatique, mais n'a pas de projet dans lequel la plupart des gens pourraient se reconnaître.
Stanislav Belkovsky, un conseiller politique russe, suggère dans un article d'opinion qu’il est temps pour l'opposition ukrainienne de se regrouper et de repenser son rôle, pour ensuite revenir avec une nouvelle énergie et de nouvelles idées dont on a grandement besoin.
Nous sommes d'accord.
Traduit de l'anglais par Tymko
commenter cet article …