Genre: Drame
Date de sortie : 28 mars 2012
Réalisé par : Michale BOGANIM
Avec : Olga Kurylenko, Andrzej Chyra
Durée : 1h48min
Pays de production : France
Distributeur : Le Pacte
Prix: Prix du public - Long métrage européen,
Festival Premiers plans d'Angers 2012
Premier long métrage de fiction cinématographique de la réalisatrice franco-israélienne Michale Boganim : La terre outragée (The Land of Oblivion). Remarquée avec son documentaire Odessa…Odessa (Forum de la Berlinale 2005 et Grand Prix du jury au Sundance), la cinéaste s’attaque avec La terre outragée à une coproduction franco-germano-polonaise retraçant les conséquences irréversibles de l'accident à la centrale de Tchornobyl en 1986. Au casting figurent Olga Kurylenko, Vyacheslav Slanko, Serguei Strelnikov, le Français Nicolas Wanczycki, le Polonais Andrzej Chyra, Illya Iosifov, Vyacheslav Kurbasov, Natalya Tkachenko, Tatiana Rasskazova, Nikita Emshanov, Marina Bryantseva et Dmitry Surzhykov.
Le film est une fiction dont la catastrophe de Tchernobyl constitue l’arrière-plan. Un événement qui aura en tant que tel des incidences sur la vie intime des personnages. Leur impossibilité d’aimer et de vivre normalement. Leur rapport à leur lieu d’origine, leur arrachement si brutal qui les transforme au fil du temps en errants… C’est aussi un film sur l’après Tchernobyl, un enfer moderne peuplé de démons invisibles qui a été transformé en zone interdite, mais où certains habitants continuent à vivre ou à travailler… Un film sur le rapport à son lieu d’origine quel qu’il soit, même s’il est radioactif.
Le scénario démarre en avril 1986 à Prypiat, une ville proche de la centrale nucléaire de Tchernobyl, quelques jours avant l’explosion. Un enfant Valery et son père, physicien à la centrale, plantent un arbre. Anya et Piotr célèbrent leur mariage, au milieu d’une clairière paisible. La fête est brutalement interrompue et Piotr, pompier volontaire, doit se rendre sur les lieux d’un incendie… La jeune femme ne le reverra pas !
Mais cependant, Anya revient pour faire visiter le site, pendant que d’autres reviennent cultiver leur jardin empoisonné, au risque de mourir eux aussi. Mais rien ne peut les
séparer de cette terre qui les a vus naitre.
Ce premier long-métrage franco-germano-polonais sélectionné pour la compétition des longs métrages européens montre l’après catastrophe nucléaire : des populations que l’on tient dans l’ignorance du danger, l’armée qui débarque dans les fermes dans des scènes qui ressemblent à des rafles. Les militaires tuent les animaux, embarquent les paysans sans explication. L’atome a plus de prix que ces hommes en symbiose avec la nature depuis des siècles.
Les séquelles de Tchernobyl y sont pleinement exposées, nous obligeant à imaginer ce à quoi pourrait ressembler l'avenir du nucléaire.
Même si le film se base sur des faits réels, dans un univers hostile, la réalisatrice, Michale Boganim, a voulu amener une touche de poésie, ce qui sépare le film d’un simple documentaire. Elle fait des pauses sonores pour mieux traduire le silence de cette partie du monde, toujours interdite. « Ce qui est le plus impressionnant sur place, c’est le silence. Tout semble figé, même la nature. C’est très impressionnant ». Malgré tout, elle redonne de la vie dans cette zone sinistre, comme la première fleur qui repousse après la tempête.
Si le message politique est inévitable, la catastrophe de Tchernobyl étant le résultat de la déliquescence de l’empire soviétique, la réalisatrice s’est surtout intéressée au côté humain. « Les risques sont invisibles et pourtant bien réels et malgré tout certains ne veulent pas partir, c’est qui m’a donné envie de faire ce film ».
Pour cela l’équipe de tournage a obtenu toutes les autorisations administratives, « très compliquée » souligne la réalisatrice, car le lieu est encore radioactif. « Nous étions très surveillés, car ce n’était pas bien vu que l’on aille tourner dans cette zone et en plus il faisait très froid (-20°) ».
Un film sur un mal invisible qui devrait avoir un retentissement dans une France qui compte 58 réacteurs…