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11 janvier 2011 2 11 /01 /janvier /2011 19:39

L’Ambassade d’Ukraine et le Ciné-club ukrainien

Mardi 1er février 2011, 19h, à l’Espace culturel de l’Ambassade

22, av. de Messine, Paris 8ème, M° Miromesnil. tel. 01 43 59 03 53

Entrée libre.

 

 

LE PREMIER GARS  ( Перший Хлопець )

 

 

Production : Studio Alexandre Dovjenko de Kiev, 1958, 86 mn, coul.

Scénario : Pavlo Loubenskyi, Victor Bezoroudko

Réalisation : Serge Paradjanov

Photographie : Serhiї Revenko

Décors : Alexandre Lissenbart, Valeriї Novakov

Musique : Yevhen Zoubtsov, Hryhoriї Glazov

Son : Nina Avramenko

Montage : Nina Horbenko

Interprétation : Heorhiї Karpov, Loudmyla Sossioura, Youriï Satarov, Valérie Kovalenko, Andriї Andrienko, Mykola Choutko, Tamara Alexeiéva, Loubov Orlova, Mykhaïlo Kramar, Yaroslav Sasko, Mykola Yakovtchenko, Youriï Tsoupko, Varvara Tchaïka, Ivan Matveiev. Avec la participation des kolkhoziens du village de Pechtchane.

Genre : comédie

 Le-Premier-gars-1-copie-1.jpg

Synopsis

Après sa démobilisation, Danylo (Youriï Satarov) rentre au village et devient très vite populaire grâce à sa passion pour le sport. Son retour ne perturbe en rien le cours paisible de la vie au kolkhoze, si ce n’est que Youchka (H. Karpov), jusque-là allergique à la culture physique, décide de devenir footballeur pour impressionner Odarka (L. Sossioura), la belle komsomole chargée des loisirs du kolkhoze. Youchka s’entraîne seul dans une grange à l’insu de tout le monde. Lors d’un match, il propose de remplacer le gardien de but défaillant, mais sa prestation peu glorieuse contribue à la défaite de l’équipe de son village. Youchka ne désespère pas et continue de s’entraîner pour les beaux yeux d’Odarka.

Opinion

Le-Premier-gars-2-copie-1.jpgPremier d’une série de trois longs métrages à consonance idéologique (Le Premiers gars, Rhapsodie ukrainienne, Une fleur sur la pierre), Le Premier gars est une comédie calquée sur des dizaines d’autres films louant le paradis soviétique, avec parfois des situations à la limite de l’absurde. Dans la traduction filmique du scénario aux velléités satiriques, ainsi dans la scène du dégel qui commence par la fonte d’un bonhomme de neige, Paradjanov arrive à injecter çà et là un brin d’ironie. Passant au crible quelques poncifs du cinéma stalinien et parodiant, par certains côtés, le burlesque américain, sa fantaisie moqueuse fait de cette comédie un classique acidulé du cinéma khrouchtchévien. Tout l’art du réalisateur, qui engage des comédiens frais émoulus de l’Institut théâtral de Kiev, consiste à tourner en dérision des choses qui passeront inaperçues ou seront minorées aux yeux de la censure et de la critique. De jolies blondes époussettent les tournesols avec des mouchoirs blancs, des tracteurs défilent sur un extrait du Lac des cygnes, des bicyclettes composent des ballets, le socialisme avance au rythme des moissonneuses-batteuses et de l’accordéon. Cependant, Paradjanov ne semble pas se soustraire au message social que lui demande de délivrer la direction des studios, mais s’attache à filmer avec une conscience militante, dans la plus pure tradition du réalisme socialiste. Ici, c’est le souci du détail, la décoration, le rituel, l’utilisation de la couleur qui l’intéressent. Extrêmement mobile, la caméra est celle de Serhiї Revenko, avec qui Paradjanov fit ses premières armes dans Maxymko en tant qu’assistant de Volodymyr Braun. Le tout est plutôt réussi, malgré quelques aspects irritants - joie de vivre, kermesse, chants et danses folkloriques -, les personnages devenant à la longue moins intéressants.

Film de commande largement diffusé à l’époque, Le Premier gars est sans doute le meilleur de la trilogie, universel et tout à la fois profondément ukrainien, laissant entrevoir le futur grand metteur en scène.

Lubomir Hosejko 

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