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24 mai 2012 4 24 /05 /mai /2012 08:32

CINÉ-CLUB UKRAINIEN

ESPACE CULTUREL DE L’AMBASSADE D’UKRAINE

 

Mardi 5 juin 2012, 19h, à l’Espace culturel de l’Ambassade

22, av. de Messine, M° Miromesnil. tel. 01 43 59 03 53

Entrée libre.

 

 

AU PRINTEMPS

(НАВЕСНІ)

copie restaurée en 2011

création et accompagnement musical d’Alexandre Kokhanovskyi

vostf

 Affiche-Navestni.jpg

Production : VOUFKOU, Studio de Kiev, 1929, 60 mn, nb, muet/musicalisé

Scénario : Mikhaїl Kaufman

Réalisation : Mikhaїl Kaufman

Photographie : Mikhaïl Kaufman

Musique : Alexandre Kokhanovskyi

Genre : documentaire, ciné-poème

 

Synopsis

     Réveil en douceur de la ville de Kiev à la sortie de l’hiver. Le printemps s’installe. La population envahit les rues et les stades dès les premiers rayons du soleil.

 Photogramme-Au-printemps-1.jpg

Opinion

     Entré en conflit ouvert avec son frère Dziga Vertov dès la sortie du film L’Homme à la caméra, principalement pour des raisons esthétiques concernant la structure du film, Mikhaïl Kaufman tourne son propre documentaire, Au printemps, où l’on découvre le Kiev de 1929, ses habitants, leur quotidien, leurs pratiques sociales et religieuses, leurs loisirs, peu avant le grand tournant annoncé par Staline en décembre de la même année. L’opus s’inscrit en marge des symphonies urbaines (New York 1911 de Julius Jaenzon, Manhatta de Paul Strand et du peintre Charles Sheeler, Rien que les heures d’Alberto Cavalcanti, 24 heures en trente minutes de Jean Lods et Boris Kaufman, Moscou du même Mikhaïl Kaufman, L’Homme à la caméra de Vertov, Berlin, symphonie d’une grande ville de Walter Ruttmann) dont la particularité est de mettre en avant la foule, l’architecture et les moyens de transport et dont la trame diégétique se décline de l’aube à la nuit. Ici, cette trame s’étale sur un temps plus long et s’attarde sur un espace anthropologique régi par ses nouveaux rites. Si dans L’Homme à la caméra Vertov montrait des personnages à travers la ville et sa complexité, en revanche, dans son nouvel opus, Mikhaïl Kaufman les réduit à une échelle plus humaine tout en ne s’écartant pas des principes du manifeste des kinoks. Pour lui, le réalisateur stimule le tournage, certes, mais celui qui le réalise reste l’opérateur. Beaucoup moins chaotique sur le plan du montage, Au printemps est un ciné-poème qui porte un regard subjectif et contemplatif sur l’individu et ses sentiments, mais aussi sur une société voulue sans classes à la fin de la NEP. Photogramme-Au-printemps-2.jpg Contrairement à l’obsession de Vertov pour le machinisme, Kaufman livre, sans pourtant s’y soustraire totalement, une œuvre lyrique chargée de poésie vitaliste qui constitue une sorte d’hymne à la vie, à la lumière, à la joie de vivre. Les images aériennes de la ville de Kiev sous la neige, assez rares pour l’époque, et celles des faubourgs de la rive gauche du Dniepr inondés par la crue, sont d’une extrême beauté. Kaufman y insère des images tournées auparavant, ce qui lui vaut des accusations de plagiat de la part de Vertov. Il utilise souvent des objectifs à longue focale pour suivre les gens dans leurs déplacements, capter les visages d’enfants, et pour souligner le rôle important du deuxième et troisième plan. Avec parcimonie, il pratique la double exposition, l’accélération et le ralenti, le passage de l’image nette à l’image floue et l’inverse, l’arrêt sur image. Kaufman inclut aussi dans son film des images d’animation satirique, pour montrer que les rites anciens ne sont rien d’autre qu’un spectacle de marionnettes et de trucage. Les images du poisson ou du cochon, effrayés par la perspective d’être transformés en nourriture pour la fête de Pâques, restent désopilantes par rapport à l’esthétique du film. S’appuyant sur le montage dialectique, Mikhaïl Kaufman oppose les symboles de la société nouvelle aux symboles de la société ancienne – ainsi les images des sportifs à celles des ivrognes, la Fête du Premier mai, avec danses populaires et défilés du Komsomol, aux fêtes pascales. Plus accentuée que dans L’Homme à la caméra, l’ukrainisation de l’espace économique, social et culturel abonde sur les enseignes, les panneaux publicitaires, les signalétiques et autres slogans de propagande. Métaphorique, ce documentaire à message idéologique reste incompris du public et est taxé de biologisme par la critique.    

     Dans le cadre du cycle des performances Kolo Dziga, organisé par le Centre National Alexandre Dovjenko de Kiev à l’occasion du 90-ème anniversaire de  la Direction Générale de la Cinématographie et Photographie d’Ukraine (VOUFKOU), une création musicale originale a été réalisée par le compositeur Alexandre Kokhanovskyi autour de ce documentaire récemment restauré. Deuxième film du cycle Kolo Dziga enregistré en live, Au printemps a été présenté en ciné-concert le 28 mars  2012, au Centre d’Art Contemporain de Kiev M 17.

 

Lubomir Hosejko

 

 

 

L’EXÉCUTION

(СТРАТА)

vosta

 

Production : Institute of Screen Arts, Kiev, 2008, 8 mn 30, coul.

Scénario : Serhiї Martchenko

Réalisation : Andriї Martchenko

Photographie : Andriї Martchenko

Musique : Volodymyr Houba          

Genre : documentaire

 

Synopsis/Opinion

 

     Planté en 1937 face au 6 de la rue Zolotovoritska à Kiev, un érable est étêté puis abattu le 12 décembre 2007. Conçu d’après une idée de l’écrivain Ivan Dratch, ce film de fin d’études d’Andriї Martchenko est à la fois un film témoignage et un film témoin de l’espace arboré en milieu urbain. Il est à regretter que la technique du found footage n’ait pas été utilisée, sinon pensée, avec quelques plans du Kiev de 1937.  

 

Lubomir Hosejko

 

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