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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 10:07

http://www.sho.kiev.ua/sites/default/files/imagecache/article_main_thumb_486x313/3shala1.jpgCet été, Sorj Chalandon a été invité en Ukraine à l'occasion de la sortie de son roman "Retour à Killybegs", traduit en ukrainien. Perspectives Ukrainiennes présente des extraits de son interview réalisée par Iryna Slavisnka et Oleg Chynkarenko pour le magazine CHO.


- La préface du roman évoque des parallèles entre les destins irlandais et ukrainiens . De quel ordre sont les ressemblances entre ces deux nations ?


Je ne fais aucun parallèle historique. Quand j'ai appris que le livre serait traduit en ukrainien,  je voulais savoir s'il y avait un socle commun, s'il y avait des choses communes à ces deux pays. Je trouve que la bataille de la langue, le combat pour la nation et la famine entretenue sont trois choses qui sont extrêmement rares dans les pays européens. Je ne savais pas que des parallèles historiques pouvaient exister. J'avais entendu parler de la famine en Ukraine. Mais j'ai trouvé intéressant  de dire aussi que ce livre n'est pas traduit en ukrainien pour rien. 


- Qui vous a parlé de la famine ?
Dans les années 1970, j'avais lu (pour la première fois), mais c’est très lointain, un texte sur la famine en Ukraine. Et je pensais à l'Irlande en le lisant. Donc, je connaissais la famine parce que je me suis intéressé non pas à toutes les famines mais aux famines entretenues, voulues, aux famines officielles ou aux famines qu’on laisse se développer pour écraser un peuple, pour l’annihiler. Cela m’avait intéressé quand j’ai travaillé sur l’Irlande, quand j’ai appris et quand j’ai étudié la famine en Ukraine. Mais je ne fais pas de parallèles historiques, il n’y en a pas.


L’Irlande a perdu sa bataille, mais ce n’est pas le cas de l’Ukraine. Pourquoi, à votre avis, est-ce important de préserver sa langue nationale ?

Une langue c’est fondamental. Je pense que la langue c’est l’épiderme d’une Nation. Le problème c’est que les Britanniques l’ont interdite de façon tellement violente, tellement brutale que les Irlandais à un moment ont fini par céder. Ils l’ont perdue, ils parlent l’anglais. Mais en même temps, la première langue que l’on apprend à l’école c’est l’irlandais. La messe par exemple est en irlandais. A la télévision, à la radio, il y a des émissions en irlandais. Cependant parler l’irlandais c’est un effort plus qu’une volonté. Mais le mouvement républicain irlandais fait en sorte que les Irlandais reconquièrent leur langue. Il faut noter qu’il n’y a plus que quelques petits coins d’Irlande comme Gaeltacht où l’on refuse de parler l’anglais. En même temps une vieille irlandaise m’a dit un jour « l’anglais pour moi c’est une prise de guerre ».


Est-ce que pour vous c’était important d’être traduit en Ukraine ? L’Ukraine n’est pourtant pas un marché important pour ce livre.
Je ne préoccupe pas de cette considération économique. Ce qui est important pour moi, c’est mon attachement à  l’Irlande, à son peuple, à son courage, à sa lutte.

Vous pouvez lire l’interview en son intégralité en ukrainien sur le site du magazine CHO ( ici )

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