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14 juillet 2010 3 14 /07 /juillet /2010 10:49

http://www.helsinki.org.ua/inc/img/top_01.gif La Verkhovna Rada a rejeté la Loi “Sur l'accès aux informations publiques” et l'a renvoyée à plus tard pour une seconde lecture. Le projet de loi n’a obtenu que 143 votes alors que 312 députés ont voté pour son renvoi. Il sera en principe réexaminé au cours de l’automne par le Parlement.

Le projet de loi n° 2763 a été examiné lors de la séance du 9 juillet. Lors du conseil de coordination du 5 juillet, le Président de la Verkhovna Rada avait promis de soutenir le projet de loi. Il aurait du être présenté au vote le jour précédent mais l’ordre du jour du Parlement en a décidé autrement.

Le Mouvement Civique “Stop Censure !” avait appelé le parlement à faire passer cette loi pendant la session actuelle.

Le 23 juin le Président Yanoukovytch avait promis de signer cette loi si elle recevait l’approbation du parlement, tandis que le Chef du Service de Sécurité [SBU] Valery Khorochkovsky avait dit que le SBU ne s'opposerait pas à son adoption.

Le projet de loi a été présenté sur la base du texte du 12 juin 2009.

Le Président du Comité de la Verkhovna Rada pour la Liberté d'Expression, Andriy Chevtchenko [BYuT] a déclaré que ni le Département d'État pour la Télévision et les Émissions Radio, ni le SBU, n'avaient fait d’objections. Cependant le Ministère de la Justice avait proposé son renvoi pour une seconde lecture.

D'après lui, il a deux explications à ce qui est arrivé. L'opposition dissimulée par laquelle le gouvernement est apparemment pour la loi mais n'a en réalité aucune intention de la signer, ou plus simplement le chaos qui règne dans la majorité dans la mesure où la coalition a à l’esprit d’autres préoccupations plus urgentes selon son point de vue.

“L'Ukraine, avec le Belarus et le Turkménistan, figure parmi les pays qui n'ont toujours pas de loi sur l'accès aux informations publiques”.

 

Traduit de l'anglais par Tymko 

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8 juillet 2010 4 08 /07 /juillet /2010 11:03

 

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Volodymyr LIESNOI, Dnipropetrovsk, 24/06/2010

Imaginons que le nouvel ambassadeur de Suède arrive en Norvège et lors de sa première conférence déclare que, selon son opinion personnelle, les Norvégiens et les Suédois sont une même nation et qu’ils diffèrent très peu l'un de l'autre. J'imagine la réaction de Norvégiens, qui sont devenus indépendant de la Suède il n'y a pas si longtemps. Ce serait un énorme scandale : le ministère des Affaires étrangères ferait une déclaration officielle ; l'opposition et tous les partis parlementaires rédigeraient une protestation; les citoyens ordinaires seraient indignés. L'Europe entière rirait des Suédois – quelle impolitesse et quelle impudence : les Suédois nient le droit à l’existence de la nation norvégienne !
De fait, les langues suédoises et norvégiennes ont des liens et sont assez semblables et, de plus, les deux nations sont essentiellement de religion luthérienne.
Et le gouvernement suédois rappelleraient immédiatement leur ambassadeur, ce serait la fin de sa carrière diplomatique.

Il y aurait un scandale plus grand encore si l'ambassadeur d'Allemagne en Autriche - même pas lors d’une conférence de presse, mais dans sa cuisine - déclarait que les Allemands et les Autrichiens sont des nations ayant une histoire commune. Les Autrichiens réagiraient avec plus de force encore que les Norvégiens : ils protesteraient par des rassemblements et des manifestations devant l'ambassade allemande.
Pourtant les Allemands et les Autrichiens utilisent une même langue qui diffère seulement légèrement par la prononciation et par quelques mots. Ceux qui comprennent les Allemands, comprennent aussi les Autrichiens. Seulement, pendant l’ère Bismarck, l'Autriche a été exclue de l'union allemande; avant cela elle a rivalisé avec la Prusse pour obtenir l'hégémonie sur les terres allemandes.

L'ambassadeur serbe en Croatie a déclaré qu'il supposait que les Serbes et les Croates étaient une seule et même nation, puisqu'ils se comprennent sans l’aide d’un dictionnaire et ont été unis en se battant contre l’Allemagne nazie dans l'armée de partisans qui avait à sa tête le Croate Josip Tito. Cela s’est-il passé ? Non ! S'il l’avait fait, l'ambassadeur Serbe aurait été l’objet de menaces malgré son immunité diplomatique. Pourtant, les Serbes et les Croates se comprennent très bien sans interprète et sont des nations réellement très proches.

Le nouvel ambassadeur de la Fédération de Russie en Ukraine Mikhaïl Zurabov a déclaré lors une conférence de presse qu'il ne considère pas les Ukrainiens comme une nation distincte. Et … silence ! Seuls quelques journaux ont fait des remarques prudentes sur cette déclaration « prétendument équivoque » bien que très explicites.

Un scandale aurait du éclater immédiatement, car la déclaration de Zurabov est un essai à peine voilé de saper l'indépendance ukrainienne. Dans n'importe quel pays du monde on aurait compris ses paroles exactement dans ce sens.

C'est aussi un test pour voir comment l'Ukraine réagit à une impudence de cette sorte. La suite l’a montré : la réaction de l'Ukraine est magnifique ! Le Ministère des Affaires étrangères est resté silencieux. Les membres de l'opposition démocratique-nationale ukrainienne, qui prétendent être les patriotes-en-chef, n'ont rien dit. L’ardente patriote Yulia Tymochenko a aussi gardé le silence, bien qu'entre les deux tours des élections elle était sur le point de se joindre aux Sitchovi Striltsi qui ont combattu contre la Russie impériale. Svoboda, d'habitude le premier à brailler, est aussi resté silencieux.

Le Comité récemment mis en place pour la protection de l'Ukraine est aussi silencieux, bien qu'il aurait du être le premier à s’indigner : les rétorsions contre la langue Ukrainienne et l'Ukraine ont toujours débutée après le refus de reconnaître les Ukrainiens comme membre d’une nation différente.

Quelles sont les raisons de ce silence ?

Les plus hauts fonctionnaires publics n'ont pas le temps : ils sont trop occupés à vendre nos entreprises à la Russie pour des cacahuètes.

Évidemment, il est absurde d'attendre une réaction négative de notre Ministère des Affaires étrangères. Les diplomates ukrainiens ont reçu une leçon dont ils se souviendront pendant des années.

Comment est-ce arrivé ? Tchernomyrdin, un prédécesseur de l'ambassadeur actuel, a déjà montré une franche muflerie bien étrangère aux traditions et règles diplomatiques en interférant dans les affaires intérieures du pays où il se trouvait.

Le Ministère des Affaires étrangères l'avait remis à sa place d’une manière cinglante. Le coupable a été puni – non, pas Tchernomyrdin, mais Ohryzko, le Ministre des Affaires étrangères de l'Ukraine ! Il a été démis de son poste par les trois factions dirigées par Yanoukovytch, Symonenko et Tymochenko.

Est-ce clair maintenant ? Sait-on sait à présent pourquoi en Ukraine il n'y a eu aucune réaction du gouvernement ni des chefs de l'opposition ? Tout est clair aussi avec le Comité pour la protection de l'Ukraine – sa tâche principale doit être la lutte avec les ennemis de l’intérieur, pas ceux de l’extérieur.

Le silence de Svoboda et d'autres organisations "patriotes" aux noms tonitruants peut aussi être facilement expliqué. Ces gars ne se montrent en plein jour que lorsque leurs actions peuvent faire parler d’eux et gâcher l'image de l'Ukraine dans les pays civilisés.

Le silence de tous ces "patriotes" ukrainiens est compréhensible.
Donc, nous, les citoyens ordinaires de l'Ukraine, qui n’avons pas de postes officiels et ne faisons partie d'aucunes organisations patriotes, nous ne sommes pas concernés.

Nous n'avons pas le droit de garder le silence !

 

Traduit de l'anglais par Tymko

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10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 22:24

logoKyiv POst

 

09/06/2010, par Peter Byrne


Volodymyr Tchemerys est un homme politique ukrainien et un militant social. Il a été député au Parlement en 1994-1998, mais il est plus connu comme un des chefs du mouvement de protestation l’ « Ukraine sans Koutchma » de 2000-2001.

Ces protestations préparaient aux démonstrations nationales, connues comme la Révolution Orange, après le deuxième tour truqué de l’élection présidentielle du 26 novembre 2004. Tchemerys est actuellement à la tête de l'Institut Respublika, un laboratoire d'idées libéral défendant la liberté de rassemblement et de manifestation et faisant campagne contre les brutalités de la police. Le militant de 49 ans est aussi un des co-fondateurs et un membre actif de l'Union Ukrainienne d’Helsinki pour les Droits de l'Homme.


KP : Qui dirige l'Ukraine aujourd'hui ?

VTch : Le système capitaliste dirigé par les oligarques prédomine toujours. Les riches individus qui contrôlent les processus politiques se considèrent eux-mêmes comme la classe dirigeante. Les membres des autres groupes sociaux dans ce système ne sont que «des étrangers».

KP : Quand pourrons-nous nous attendre à la prochaine révolution ?

VTch : Le système changera quand "les étrangers" le changeront. Un bouleversement semblable fermentait au début de 2000, même avant la mort du journaliste Georgiy Gongadze et la divulgation des enregistrements montrant l’implication de Koutchma dans le crime. Ces scandales, comme ceux qui les ont précédés, ont servi de détonateurs. Ils ont déclenché des protestations dans tout le pays, d'abord en 2000 puis quatre ans plus tard.

KP : Y-a-t’il des parallèles entre la situation présente et celle de l’année 2000 ?

VTch : Oui et non. L'été 2000 fut très tranquille. La plupart des gens pensaient à ce moment que Koutchma resterait à son poste pour très longtemps encore. Au début du printemps, il avait reçu l’approbation publique [à la suite d’un référendum national] pour accroître l'autorité présidentielle, dissoudre le parlement, etc. Tout semblait aller pour le mieux pour Koutchma à cette époque. La situation actuelle est différente. La première moitié de l'année a été relativement calme mais les deux derniers mois ont été tumultueux. Nous avons été témoins des tentatives des nouvelles autorités pour limiter les droits de l'homme fondamentaux, particulièrement la liberté de manifester. Les cours de justice ont interdit des réunions et la police les a dispersés et arrêté des manifestants.

KP : Quels groupes représentent le nouveau mouvement de la société civile ukrainienne ?

VTch : Il y a un certain nombre de groupes, militants civiques, groupements de jeunes, journalistes et citoyens ordinaires, qui se sont organisé ces derniers mois pour défendre leurs intérêts personnels et leur dignité. Ceci inclut les ouvriers de Kherson qui protestent contre la privatisation malhonnête de leur entreprise, les syndicats contre l'adoption du nouveau code du travail, les étudiants contre les brutalités de la police, les associations de déposants de banque privés du droit de regard, etc. Chaque groupe épouse des buts différents, mais ce qu'ils partagent, c’est le mépris pour l’élite dirigeante et le capital élitaire de l'Ukraine.

Je vois un nouveau mouvement de protestation en devenir, un mouvement sans aucune affiliation politique. Tymochenko et d'autres chefs politiques ne seront pas en mesure de le contrôler, même s'ils le veulent, parce que le mouvement sera alimenté par les mêmes injustices sociales et violations des Droits de l'Homme que les chefs de Révolution Orange avaient promis d'éliminer en 2004. Le nouveau mouvement ressemblera probablement au départ à l' « Ukraine Sans Koutchma » dans ce qu’il ne sera pas – et ne peut pas être - conduit ou contrôlé par des politiciens.

KP : Croyez-vous que ces groupes s'uniront finalement dans un mouvement national d'opposition ?

VTch : Le processus de changement social est objectif. La crise économique et les politiques sociales gouvernementales ont appauvri des millions d'Ukrainiens et les ont relégués en marge de société. Ceux-ci sont les exclus et ils sont malheureux. Je pense que le printemps et l'été passeront paisiblement. Mais les autorités ukrainiennes donneront toujours une raison à la population pour se rassembler contre elles et le nombre de protestations pourrait grandir à la fin de l’année. Une idée a été lancée récemment pour rassembler et unir tous ces divers groupes de protestation en un corps fusionné sous la bannière d’un mouvement social, mais je crois que c’est impossible. Un chef, ou des chefs, doivent d'abord émerger de ces groupes, les lier ensemble et trouver une stratégie. Ils ne peuvent pas être désignés à ce poste ou être dirigés par en haut.

KP : En quoi, vous-même et Respublika, vous appliquez-vous ?

VTch : Nous sommes actuellement impliqués dans une campagne pour empêcher l'adoption du projet de loi sur les démonstrations pacifiques qui doit être examiné par le parlement le 17 juin prochain. Avec une douzaine d'autres organisations civiques, nous avons transmis nos inquiétudes sur des dispositions de la nouvelle loi à l'administration présidentielle et aux leaders du parlement, y compris au Président de la Rada Volodymyr Lytvyn, en demandant que la mesure soit mise en suspens.

KP : Quel sont les arguments pour changer la loi existante ?

VTch : l'Article 39 de la Constitution est la seule loi garantissant la liberté de réunion. Aucune loi spéciale réglementant les manifestations n'a été adoptée. Les autorités n’ont jamais rendu facile la possibilité pour les gens de protester contre elles. Le premier projet de la nouvelle loi a été déposé quand Tymochenko était à la tête du gouvernement, mais des modifications ont été introduites depuis lors. Nous voulons que le nouveau projet de loi soit examiné par la Commission européenne pour la Démocratie par la Loi, mieux connue comme Commission de Venise et pour que le parlement débatte ouvertement de chaque mesures avant de passer au vote.

KP : Quelles dispositions contestez-vous dans la nouvelle loi ?

VTch : Selon la Constitution, les citoyens n'ont pas besoin de la permission des autorités pour se rassembler et manifester. Ils sont seulement tenus d’en faire l’annonce préalable. Une cour de justice peut interdire une manifestation « seulement dans l’intérêt de la sécurité nationale et de l'ordre public, dans le but de prévenir des troubles et des crimes, de protéger la santé des gens ou de protéger les droits et les libertés des autres personnes ». Sous Yanoukovytch, les cours de justice ont tendance à interdire n'importe quelle démonstration qui pourrait le montrer, lui ou ses alliés influents, sous une lumière peu flatteuse. La Cour de Justice Administrative Régionale de Kyiv a satisfait pratiquement à toutes les demandes de l'administration de la ville de Kyiv pour interdire des manifestations dans la capitale. Même si une réunion n'a pas été interdite, la police arrête souvent les chefs de la manifestation et leur dit de débourser. La nouvelle loi rendrait cette pratique légale.

KP : Qui peut jouer un rôle d’intermédiaire entre les autorités et leurs détracteurs ?


VTch : j'ai travaillé avec Hanna Herman quand le Parti des Régions était dans l’opposition. Mais son rôle est aujourd'hui changé. Je crois qu'elle essaie maintenant d'atténuer les rugosités créées par les têtes-dures de la nouvelle équipe du président. Herman peut vouloir aider, mais en est incapable. Je ne vois personne d'autre. Le Conseil des Affaires publiques pour les Droits de l'Homme du Ministère de l'Intérieur est à présent dirigé par Eduard Bagyrov, qui ne bénéficie guère de soutiens.
Un des premiers actes d'Anatoliy Mohilyov comme ministre de l'Intérieur fut de liquider le département du ministère chargé de contrôler l'application des Droits de l'Homme. Mohylov a rejeté plusieurs fois nos appels pour le rencontrer et discuter des scandales impliquant la police et des citoyens ordinaires comme la mort récente [le 18 mai] d'un étudiant [Ihor Indilo] détenu dans le poste de police du district de Kyiv Shevchenkovskiy. Le Médiateur pour les Droits de l'Homme, Nataliya Karpacheva, s'est impliquée personnellement dans ce cas, mais elle peut seulement poser des questions et faire des recommandations. Mohilyov a montré qu'il n’est pas intéressé à dialoguer avec la société civile.

KP : Quelles leçons peuvent être tirées des révolutions qui ont balayé la Géorgie, l’Ukraine et le Kirghizstan au milieu des années 2000 ?

VTch : Il y a beaucoup de parallèles entre ce qui s’est produit ici et les événements de Géorgie et du Kirghizstan. Nous faisions tous partie de l'Union soviétique et notre trajectoire a été le même. L'« Ukraine Sans Koutchma » a ressemblé au mouvement « Géorgie Sans [Eduard] Chevardnadze » de 2001. [Mikheil] Saakachvili a émergé comme chef de l'opposition en 2003, une année avant que Viktor Youchtchenko ne le fasse en Ukraine. Les citoyens des deux pays ont soutenu ces chefs au début, mais se sont rendu compte par la suite que le fait de remplacer un président par un autre n'était pas la meilleure façon de changer le système de gouvernement du pays. La leçon que les gens ont apprise est que le changement de président ne suffit pas.

KP : Que pensez-vous de Oleh Tiahnybok et du Groupe ultra-nationaliste Svoboda qu'il dirige ?


VTch :
J'ai connu Tiahnybok lors de manifestations estudiantines en 1990. Tiaynybok et son groupe compte sur le soutien d’environ 1 ou 2 pourcents des électeurs à l'échelon national, principalement dans les oblasts d'Ukraine occidentale. Le groupe Svoboda s'est montré le 1er juin lors d’une manifestation devant le district de police de Kyiv Chevchenkovskiy, mais la plupart des manifestants se sont désolidarisés de leur groupe en les accusant d'utiliser la mort d'un étudiant pour augmenter leur propre popularité. ”

Traduit de l'anglais par Tymko
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10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 21:46

Apollonia-Poilane-petite.jpgQuelles attaches familiales et affectives vous lient à l’Ukraine ? 

Ma grand-mère maternelle était Ukrainienne. Ma maman, IBU, était fière de ses origines. Architecte de formation, elle a ouvert une galerie en juin 2000 au Palais Royal. Nous y exposons toujours ses bijoux et sculptures fonctionnelles. Dans la présentation qu’elle faisait du lieu, elle n’oubliait jamais de mentionner son ascendance ukrainienne. (http://ibugallery.fr.)

Petite, j’entendais ma maman et ma grand-mère parler en ukrainien. C’est écouter leurs conversations, et manger les plats qu’elles préparaient , qui m’a fait découvrir mes origines. C’est tout naturellement que je garde une affection particulière pour l’Europe orientale, l’Ukraine en particulier.

Vos racines ukrainiennes ont elles contribué à façonner votre culture culinaire et  gustative ?

Lorsque ma grand-mère nous rendait visite, cela donnait lieu bien entendu à des repas partagés, à des moments dans la cuisine partagés.  Pour moi, ces moments permettaient la découverte d’une nouvelle culture, d’un nouveau patrimoine culinaire. Chacun de ces instants était d’ailleurs un voyage en soi. Ces repas m’ont permis également de comprendre pourquoi notre réfrigérateur était si différent de celui de mes camarades !

Mais c’est le goût de ma maman pour le pain noir qui m’a particulièrement marquée. Je pense qu’il est lié au goût des pays à l’Est de la France pour les pains à base de farines de blé complètes ou de seigle. En cela, l’union de mon papa et de ma maman était une évidence car chez Poilâne, nos farines ne sont pas blanches mais grises. Et puis, il y a le livre publié par mon papa au début des années 80. Dans le Guide de l’Amateur de Pain, il y mentionnait ce pain recouvert de petits oiseaux offert traditionnellement aux jeunes mariés pour leur souhaiter une union longue et heureuse.

Quelles places occupent les pays d’Europe centrale et orientale dans la stratégie de développement de votre entreprise ?

Nous avons fait le choix de déterminer notre développement à l’étranger par la possibilité de livrer rapidement notre pain, même si celui-ci se conserve plusieurs jours. La plupart des destinations sont livrées en 24 h. Quand le délai de livraison excède 48 h, nous préférons décliner les demandes, dans un souci de qualité de nos produits. Malheureusement, à ce jour, le délai de livraison vers l’Europe Centrale et Orientale est souvent encore trop long.

Nous poursuivons nos efforts pour trouver des transporteurs et importateurs locaux qui sauraient faciliter et accélérer  les démarches. Cela dit, nous livrons depuis plusieurs années une boutique à Prague, « Fruits de France », via un de nos revendeurs à Rungis.

Propos recueillis par Frédéric du Hauvel

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6 juin 2010 7 06 /06 /juin /2010 11:00

Le bulletin de Juin 2010 de Perspectives Ukrainiennes est disponible sur la page Archive des bulletins de Perspectives Ukrainiennes.

 
Au sommaire:

- Actualités associatives

- Rencontre avec Jaroslava Hartyanyi, présidente du Congrès européen des Ukrainiens (par Natalka Pasternak)

- Trois questions à Apollonia Poilâne, dirigeante d'entreprise (par Frédéric du Hauvel )

- Cinq questions à Martin Nunn,co-fondateur de la Fondation « People First » (par Olena Codet)

- Lectures ukrainiennes : « Skoropadsky et l'édification de l'État ukrainien», I.Lebedynsky, L'Harmattan, Paris, 2010

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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 22:46

Par René Lesage, diplômé en histoire de l’Université de Lille-III (1)

 

Des Ukrainiens se trouvent dans le département du Pas-de-Calais pendant la Seconde Guerre Mondiale. Un grand nombre d’entre eux sont arrivés pendant l’entre-deux-guerres, essentiellement dans les flux de l’immigration polonaise. Venus pour la plupart de la Galicie orientale, ils sont alors de nationalité polonaise. Les besoins de l’économie de guerre amènent les Allemands, dans le second semestre de l’année 1942, à faire appel à de nombreux requis ukrainiens, des Ostarbeiter, parqués dans des conditions difficiles, au camp de Beaumont, près d’Hénin-Liétard et astreints à travailler  dans les mines. A la même époque, parviennent dans le même secteur des prisonniers de guerre soviétiques, parmi lesquels on trouve de nombreux Ukrainiens.

Des relations de travail et d’entraide ne tardent pas à se nouer entre ces Ukrainiens et la population minière. Elles facilitent les évasions et pour certains d’entre eux l’engagement dans la Résistance, essentiellement communiste, surtout après le printemps 1943, quand celle-ci se reconstruit, après les décimations de l’année 1942. Ces hommes jeunes, auréolés de leur citoyenneté soviétique, constituent des recrues de choix pour les FTPF. Par ailleurs, la présence des gardes wallons excite la vindicte populaire et les incidents sont nombreux. Les gardes sont souvent molestés, les camps parfois attaqués. Ces actions visent aussi à libérer le plus grand nombre possible de requis et prisonniers.

Les évadés sont assurés de trouver un accueil dans les corons et reçoivent de faux papiers, la plupart du temps polonais – c’est commode –, parfois même français. La chronique policière de ces temps fourmille d’exemples. En juin 1943, quatre évadés du camp de Marles sont retrouvés, munis de papiers français. En août, le commissariat d’Hénin arrête trois Ukrainiens évadés de Beaumont. L’un d’eux avait une fausse carte d’identité au nom de Gaston Delattre.

 Les Ukrainiens résistants intègrent les groupes FTP et participent à l’action directe auprès de leurs compagnons français. On repère leur passage, souvent quand ils sont arrêtés, dans nombre d’actions sur le bassin minier, et ce dès 1943. Le coup le plus important est l’attaque le 24 avril 1944 du camp de Beaumont-en-Artois, mené par un détachement de 20 FTP contre les gardes wallons. Trois «Russes » collabos sont exécutés et le camp est saccagé. Deux PG « Russes » ont guidé les résistants, Vassil Kolesnik et Vassil Porik : ce sont bien des Ukrainiens. Trente-six requis parviennent à s’évader. La riposte allemande est sanglante. Kolesnik, repéré, est abattu dès le lendemain, Porik est blessé et emmené prisonnier à Arras. Ce personnage, originaire de la région de Kharkov, figure emblématique de la résistance ukrainienne dans le Pas-de-Calais, est un lieutenant dans l’armée soviétique et est arrivé avec un convoi de prisonniers russes venus des camps d’Ukraine. Il rejoint bientôt le camp de Drocourt où il peut rencontrer des compatriotes requis. L’hagiographie communiste veut qu’il commence alors son travail d’organisation et de subversion dans les conditions favorables offertes par le fond de la mine. Il ne tarde pas à s’évader du camp et est hébergé chez les Offre, un ménage de mineurs d’Hénin-Liétard. Il commande un groupe de douze hommes. Bien que blessé et torturé, Porik, sur le point d’être exécuté, réussit à s'évader, en tuant l’un de ses gardiens. Il est arrêté de nouveau le 22 juillet 1944 et fusillé le même jour(2).

Un certain nombre de résistants russo-ukrainiens est éloigné des mines pour fournir les maquis verts dans le secteur paysan des FTP. Ceux-ci sont particulièrement actifs de juillet à décembre 1943 dans le secteur de Lucheux-Frévent où ils agissent de concert avec les groupes locaux de l’OCM. De mai à août 1944, un groupe commandé par « Alexandre » Tkatchenko, prisonnier de guerre évadé, originaire de la région de Kiev, fort d’une quarantaine d’hommes, essaime ses activités à partir de son centre de Noeux-lès-Mines vers Aubigny, Frévent et Beaumetz-les-Loges. Ces maquis s’en prennent aux Allemands isolés, aux installations ennemies, aux chemins de fer et aux fermiers réputés collaborateurs. Le 18 août 1944, Tkachenko est abattu, à la sortie de Berles-au-Bois, par des Feldgendarmes allemands, avec son compagnon et agent de liaison français.

La Résistance communiste n’est pas la seule à prendre en charge les Ukrainiens et à les incorporer. Les besoins de l’Organisation Todt amènent nombre de prisonniers sur les chantiers du littoral. Ils sont alors aidés, quand ils s’évadent des camps de Berck et de Neufchâtel, par l’Organisation Civile et Militaire, mouvement de résistance qui depuis l’automne 1942 s’est implanté dans les zones rurales. La chronique résistante cite de tels hébergements dans la région de Montreuil, d’Adinfer, de Bienvillers, de Coigneux, d’Hesdin , de Douriez, d’Auxi-le-Château (3). En mars 1943, le secteur OCM d’Arras organise systématiquement des refuges pour les prisonniers évadés dans les cantons du sud, vers Pas-en-Artois et Saint-Pol. Hélas ! Cette organisation est démantelée en juillet 1943 par la trahison de Baillart.

Les résistants ukrainiens ont participé comme ils l’ont pu aux combats de la Libération auprès de leurs camarades FFI... La Résistance communiste et l’OCM aident encore à de nombreuses évasions, tant à Beaumont que dans les camps du littoral. En mai 1944, trois PG russes dont au moins un Ukrainien, s’évadent depuis une caserne d’Hesdin. Comme ils ont travaillé pour l’organisation Todt, il peuvent fournir d’utiles renseignements sur les chantiers de V1, avant d’être transférés dans la ferme du bois de Lebiez, chez Ulysse Picquet. Le camp de Beaumont est attaqué encore à trois reprises de juin à août. Cette résistance est très présente dans la floraison des sabotages de toutes sortes de l’été 1944, dans le bassin houiller et ailleurs. Ils opèrent quelques exécutions sommaires au début de septembre contre les gardes wallons ou contre des porions trop durs, réputés collabos. Un exemple : un chef porion des mines de la fosse 6 bis à Dourges, abattu le 1e septembre 1944 à la cantine de la fosse 6 bis par le Russe Marc Slobodinski, ex-travailleur au camp de Beaumont, incorporé au groupement russe FTP d’Hénin-Beaumont (groupe scolaire Fallières). Le porion aurait dénoncé des résistants aux Allemands en juin 1944 et des Ukrainiens dont le rendement est insuffisant. On lui reproche aussi sa dureté dans l’exercice de ses fonctions (4). Ils combattent en septembre là où ils se trouvent. Des évadés du camp d’Olincthun le 20 août 1944, récupérés par l’OCM locale, s’arment en attaquant le même camp le 30. Ils sont intégrés dans le groupe franc du Waast, sous les ordres de Marcel Caudevelle, puis d’Isabelle Nacry et participent siège de Boulogne (5); ils patrouillent dans les lignes allemandes avec les Canadiens (6) jusqu’à l’attaque finale du 18 septembre vers le Mont-Lambert.

La participation des Ukrainiens du lendemain à la Résistance est relativement visible, mais qu’en est-il pour les Ukrainiens de la veille, ceux issus de l’immigration d’entre-deux-guerres ? Sans être insoluble, la question est difficile. Quelques indices onomastiques, fragiles il est vrai, montrent que certains ont pu être intégrés dans les groupes MOI ou les FTP(7), dans le mouvement Voix du Nord(8) et même encore, et cela pourrait surprendre, dans la Résistance nationale et polonaise du POWN(9).

 La répression allemande n’a pas épargné nos résistants ukrainiens. Outre les fusillés, on compte quelques déportés. Dans le convoi du dernier train de Loos, parti le 1e septembre 1944, on trouve deux prisonniers de guerre Piotr et Sergueï Timochenko qui seront immatriculés à Buchenwald le 17 septembre et dont le sort est inconnu (10).

 

 Source

 

(1) Cette note est tirée de mon article « Les Ukrainiens dans le Pas-de-Calais pendant la Seconde Guerre Mondiale », dans Migrations, transferts, échanges dans le Nord de la France, 49e congrès des sociétés savantes du Nord de la France, Cercle d’Etudes du Pays Boulonnais, 2009, pp 131-144. L’essentiel de la documentation sur la Résistance ukrainienne en Pas-de-Calais vient d’une étude de Fernand LHERMITTE, Archives Pas-de-Calais, 51 J 1

(2) Article de Liberté du 11 février 1968, archives Pas-de-Calais, 51 J 1

(3) Mikhaïl BOIKOFF est hébergé par Henri FOURRIER, employé de mairie à Auxi (OCM). Notre « Russe » de Kiev avait été condamné à mort et blessé

(4) Archives Pas-de-Calais, 51 J 12

(5) Parmi les noms spécifiquement ukrainiens dans ce groupe : Vassili GRIZENKO, né le 11 janvier 1923, Piotr MOSKALENKO, né le 22 décembre 1906, Mikhaïl KUPIU, né le 26 décembre 1921, Grigor KOSCHENKO, né le 21 avril 1900. Le groupe du Waast est sous la responsabilité de René WIMET, Louis GAVEL et Pierre CHARBONNEL. Ceux-ci s’étaient retrouvés à Colembert le 2 septembre, puis s’étaient dirigés vers la forêt de Boulogne et la Capelle. Ils avaient ôté leur insigne de l’armée rouge et n’avaient pas pu prendre contact avec des habitants de rencontre qui s’étaient éloignés de crainte à leur approche. C’est Julienne CAUX, une résistante de Boulogne, alertée de leur présence, partit à leur recherche avec le seul mot de passe le mot français qu’ils savent prononcer « pain ». Ces détails sont rapportés par Guy BATAILLE, Le Boulonnais dans la tourmente, tome III, pages 118-119

(6) Ainsi dans la nuit du 11 au 12, ils participent à une forte patrouille entre Haute-Cluse et Denacre

(7) Est-ce le cas de GNIDACHENKO Renia, 39 ans, sans profession, de Courcelles-les-Lens, relaxé par la Cour d’appel le 10 décembre 1942 et poursuivi pour activité communiste ? (Archives Pas-de-Calais, 51 J 4)

(8) IVANENKO de Noeux-les-Mines

(9) Une question posée à ce sujet sur un forum franco-ukrainien http://forumukrainien.free.fr/phpBB2/viewtopic.php?t=1201 a montré la difficulté de ce type de recherches. Quelques noms franchement ukrainiens ont cependant été repérés : Jean KNIECIUK, d’Oignies, Barbara GALKA de Sallaumines

(10) Y. LE MANER, Le train de Loos, Tournai, 2003

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26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 20:51

logoKyiv POst

 

L'opposition ukrainienne doit se regrouper et repenser son rôle.

Il y a un vieux dicton qui dit : "Avec des amis comme ceux-ci, qui a besoin d’ennemis ?". Même si on est contre l'administration du Président Viktor Yanoukovytch, il n'y a personne capable de mener le mouvement d'opposition en ce moment.

Le Kyiv Post a appuyé la candidature de Yulia Tymochenko le 7 février dernier et le ferait de nouveau, mais seulement parce qu'elle était la seule alternative à l’actuelle administration gouvernementale composée de fossiles soviétiques égarés.

Cette opposition aveugle, sourde et impuissante contribue aux malheurs de l'Ukraine au lieu de jouer son rôle habituel de contrôle sur le gouvernement et d’être une alternative crédible pour la population.

Au moins six politiciens en vue se sont déclarés être les chefs de l'opposition politique. Mais ils ne peuvent ni unir ni formuler des stratégies efficaces. Ils ne semblent déplorablement pas être au courant de ce que veulent les citoyens.

Le Royaume-Uni serait un bon exemple à suivre. Chassé du gouvernement après 13 ans de pouvoir, le parti travailliste fait son examen de conscience et envisage les changements. Les principaux candidats analysent leur échec.

“Beaucoup de gens ont senti que le changement était nécessaire en Grande Bretagne, mais nous ne l'avons pas représenté,” a écrit l'ancien ministre des Affaires étrangères David Miliband aux Times de Londres. Dans la politique britannique, le fait d'admettre ses échecs est le premier pas pour les surmonter.

L'opposition ukrainienne n'a pour l'instant rien appris de la défaite. Le 14 mai, à la TV nationale, quand on lui demandé quelles leçons elle avait appris en perdant l'élection présidentielle, Yuliya Tymochenko a repris sa rhétorique de style révolutionnaire en blâmant ses ennemis et jamais elle-même.

Lors de l’émission, on a aussi pu voir cinq chefs de l’opposition qui ont démontré que leur égo surdimensionné était la plus évidente de leur caractéristique. Le leader du Front du Changement, Arseniy Yatseniuk, et Vyacheslav Kyrylenko de Notre Ukraine n'ont pas de plans. D'autres – comme Anatoliy Hrytsenko – ont des stratégies, mais ne parviennent pas à attirer des adhérents.

L'ancien Président Viktor Youchtchenko semble être fini et hors de la réalité. Tymochenko pourrait bientôt descendre sa route vers l'oubli politique à moins qu'elle ne se réoriente à nouveau. Le chef du Parti Svoboda, Oleh Tyahnibok, est le plus charismatique, mais n'a pas de projet dans lequel la plupart des gens pourraient se reconnaître.

Stanislav Belkovsky, un conseiller politique russe, suggère dans un article d'opinion qu’il est temps pour l'opposition ukrainienne de se regrouper et de repenser son rôle, pour ensuite revenir avec une nouvelle énergie et de nouvelles idées dont on a grandement besoin.
Nous sommes d'accord.

 

Traduit de l'anglais par Tymko

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24 mai 2010 1 24 /05 /mai /2010 09:43

http://lh6.ggpht.com/_sTD9EhmonlA/R_srq-_7tRI/AAAAAAAAAbo/jUZ4fMOYh7Y/s640/IMG_3039.JPG

Les cadres ukrainiens et leurs amis se rencontreront autour d’un débat sur l'évolution des échanges économiques franco-ukrainiens. Il s'agit du troisième forum de l’Association des cadres ukrainiens en France ; cet évènement est soutenu par la Mission économique ukrainienne.

Les représentants des milieux d’affaires français qui travaillent en Ukraine viendront débattre de l’évolution de l’environnement des affaires dans le pays. Parmi les intervenants figurent notamment des représentants de Bouygues TP, du cabinet Salans, ainsi qu'un invité spécial, membre de la famille Tereschenko, qui développe des projets agricoles en Ukraine.

Pour tout renseignement : cadresukrainiens@yahoo.fr.

 

(Mise à jour du 4 juin 2010: Les inscriptions sont closes).

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15 mai 2010 6 15 /05 /mai /2010 12:22

ukrainiens-de-la-legion-etrangere.jpgPour quelles raisons plusieurs milliers d'immigrés ukrainiens se sont-ils engagés dans la Légion Etrangère dans les premiers mois de la seconde guerre mondiale ?

 

Entre les deux guerres mondiales, des milliers d’Ukrainiens sont venus à la demande de la France pour travailler dans les fermes, les mines ou la sidérurgie. A cette époque, l’Ouest de l’Ukraine était occupé par la Pologne. Consécutivement à l’invasion de ce pays par l’Allemagne le 1er septembre 1939, l’ambassadeur de Pologne en France lança un appel à tous les ressortissants polonais sur le territoire français. C’est à Coëtquidan en Ile et Vilaine que le général Sikorski organisa la mobilisation des troupes. Cette décision troubla de nombreux Ukrainiens qui, bien que de citoyenneté polonaise, ne désiraient pas porter l’uniforme d’un Etat occupant leur patrie. Aussitôt, les dirigeants des associations ukrainiennes entamèrent des négociations avec le gouvernement  français. Celles-ci furent fructueuses et permirent à plus de 5 000 Ukrainiens de s’engager en l’espace de quelques semaines dans la Légion Etrangère française. Il convient par ailleurs de souligner que parallèlement, dès la déclaration de guerre, des Ukrainiens s’étaient déjà engagés au sein des deux Régiments de Marche des Volontaires Etrangers de la Légion étrangère à titre individuel.

 

 Les Ukrainiens engagés volontaires ont-ils pris part à la campagne de France ?

 

Bien sûr, les Ukrainiens de France, dans les rangs de la Légion Etrangère,  ont pris part aux combats de mai-juin 1940 dans les Flandres, sous Sedan, sur la Somme, la Seine, la Marne, la Loire et la Saône, laissant sur les champs de bataille des centaines de tués et de blessés graves. Beaucoup d’entre eux seront faits prisonniers par les Allemands. La campagne de France se termine le 22 juin 1940 avec l’armistice demandé par le maréchal Pétain. L’ordre de démobilisation est alors donné pour tous les engagés volontaires ukrainiens de la Légion Etrangère.

 

 

Le courage et l'esprit de sacrifice de ces combattants ont-ils donné lieu à des commémorations?


Pour vous répondre il faut préciser ce que sont devenus ces légionnaires après l’armistice. Le soir même, 900 d’entre eux sont dirigés et rassemblés dans les communes du Pays d’Aix en Provence en attendant leurs documents de démobilisation. A Peynier, dans la forêt de la Garenne, ils gravent sur un rocher le tryzoub, nom ukrainien du trident, symbole national de l’Ukraine indépendante ainsi que d’autres inscriptions en ukrainien et en français. Le Rocher de la Garenne a été retrouvé en 2006. Etonnamment, il conserve toujours les traces du passage des légionnaires au cours de l’été 1940. Sur une initiative du président de l’Union des Français d’origine ukrainienne et grâce aux efforts conjugués de la municipalité de Peynier et de la Légion étrangère, le chemin conduisant au Rocher a été baptisé « Sentier des Volontaires Ukrainiens » le 30 juin 2007 et une plaque commémorative a été apposée en 2008. Désormais le 2 novembre, la Légion Etrangère rend hommage aux légionnaires morts au combat au cours d’une cérémonie réunissant les autorités civiles et militaires et des descendants de légionnaires ukrainiens.

 

 Propos recueillis par Frédéric du Hauvel

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13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 16:57

http://tamara-crimea.com/images/full/seb/2.jpgSébastopol évoque des faits d'armes importants dans la mémoire collective européenne, la ville est-elle toujours imprégnée de ce passé militaire ?


Sébastopol est l'une des citadelles navales les plus célèbres au monde, son siège et sa chute ont constitué les éléments les plus importants de la guerre de Crimée (1853-1856). Les armées françaises et britanniques furent victorieuses mais les pertes en vies humaines furent énormes. Le cimetière militaire français de Sébastopol a été restauré dernièrement, il comporte plusieurs stèles dédiées aux 95 615 morts de l'armée française d'Orient. Durant la seconde guerre mondiale la ville fut encerclée par les troupes de l'axe. La ville ne tomba aux mains des allemands en juin 1942 qu'après 250 jours de siège. La vaillance de ses défenseurs a conféré à Sébastopol une aura d'héroïsme et d'esprit de résistance. Plusieurs musées ainsi que de très nombreux monuments témoignent de ce passé glorieux. De nos jours Sébastopol demeure un port militaire important, sa particularité est d'abriter à la fois le quartier général de la Marine ukrainienne ainsi que celui de la flotte russe de la mer Noire.

 

http://tamara-crimea.com/images/full/bah/1.jpgPendant plusieurs siècles, la Crimée fut sous la domination des Tatars, que reste-t’il de cette période qui s'est achevée en 1783 ?


C'est en 1430 que les Tatars établirent un État indépendant dans la péninsule, le Khanat de Crimée. Jusqu'à ce que la région tombe sous influence russe à la fin du XVIIIe siècle, Bakhtchyssaraï en fut la capitale. La ville perdit alors son rôle de centre administratif mais demeura le pôle culturel des Tatars de Crimée jusqu'à leur déportation en masse sur ordre de Staline en 1944. Bakhtchyssaraï abrite le somptueux Palais du Khan, jadis visité par Pouchkine. A l'intérieur de ses murailles se trouvaient une mosquée, un harem, un cimetière, des jardins et la romantique fontaine des larmes

qui, selon la légende, pleurait l'amour d'un prince musulman pour l'une des esclaves chrétiennes de son harem.

http://tamara-crimea.com/images/full/seb/12.jpg

 

La Crimée a t’elle conservé quelques vestiges de son antique passé grec ?


Située à la périphérie de Sébastopol, Khersones, surnommée la Pompéi ukrainienne, constitue un site archéologique d’importance mondiale. Il révèle tout l’intérêt que portaient les grecs à la Crimée il y a 25 siècles lors du grand mouvement de colonisation de la Mer Noire. Un antique serment, prêté par les citoyens est entré dans l’Histoire : « Je fais le serment devant Zeus, la terre, le soleil, les déesses et les dieux de l’Olympe et les héros de la Cité que je  me consacrerai au bonheur et à la liberté des citoyens de Khersones ».

 

 

Propos recueillis par Ivan Heintz

Site de Tamara Gautreau

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