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28 février 2010 7 28 /02 /février /2010 17:11

L’Ambassade d’Ukraine et le Ciné-club ukrainien

Mardi 6 avril 2010, 19h, à l’Espace culturel de l’Ambassade

22, av. de Messine, Paris 8ème, M° Miromesnil. tel. 01 43 59 03 53

Entrée libre.

 

AÉROGRAD (АЕРОГРАД)

vostf

 

photogramme A-rograd 1Restauration numérique : Centre National Alexandre Dovjenko, IBS d’ART 2006, Kiev

 

Production : Mosfilm, Ukraїnfilm, 1935, 78 mn, nb.

Scénario : Alexandre Dovjenko

Réalisation : Alexandre Dovjenko

Assistants-réalisateurs : Youlia Solntseva, Stépan Kevorkov

Photographie : Edouard Tissé, Mikhaïl Guindine, Nikolaї Smirnov

Décors : Alexeï Outkine, Victor Panteleiev

Musique : Dimitri Kabalevsky

Texte des chansons : Victor Goussev

Son : Nikolaї Timartsev

Interprétation : Stépan Chahaїda, Stépan Chkourat, Sergueï Stoliarov, G. Tsoї, Boris Dobronravov, Nikolaї Tabounassov, Léonide Kan, I. Kim, Elena Maximova, Evguenia Melnikova, Volodymyr Ouralskyi.

Genre : ciné-poème patriotique

 

Synopsis

Ami de Dersou Ouzala, le chasseur de tigres et frontalier Stépan Hlouchak poursuit deux saboteurs japonais dans la taïga. Après avoir tué le premier, il retrouve l’autre chez son ami Khoudiakov, lui-même en cheville avec les Japonais. Des vieux-croyants, manipulés par le koulak Chabanov, s’opposent à l’édification d’une ville sur la côte du Pacifique. Le soulèvement réprimé, Hlouchak exécute Khoudiakov pour trahison, alors que, par centaines, des avions déferlent sur la taïga, amenant les constructeurs d’une future cité.

photogramme A-rograd 2 

Opinion

N’hésitant pas à s’expatrier à Moscou après la grande famine en Ukraine de 1932-33, Alexandre Dovjenko connaît un double exil l’éloignant à la fois de sa terre natale et de son univers créatif qu’il réimagine en Extrême-Orient, lors d’une longue expédition pour les repérages de son nouveau film, Aérograd. Avec le scénariste Alexandre Fadéiev, qui avait vécu sa jeunesse en Sibérie, il parcourt à l’automne 1933 la taïga, mais des divergences dans la conception même du film les séparent dès leur retour à Moscou. C’est finalement le réalisateur lui-même qui écrit le scénario, très différent du projet primitif. Tout en se prévalant du réalisme socialiste naissant, son scénario penche plutôt vers un romantisme pathétique et hymne à l’avenir radieux. Confronté pour la première fois à un paysage non-ukrainien, il trouve dans l’immensité du site un exutoire poétique, photographié par Edouard Tissé, qui n’altère en rien le style du tandem Dovjenko-Demoutskyi. Dans des conditions climatiques souvent très hostiles, il lance un défi au temps, à l’espace et à l’action. Plaidoyer héroïque et lyrique sur le patriotisme soviétique par sa forme, film de défense par son contenu, Aérograd demeure une synthèse de l’imaginaire et du visionnaire. photogramme Aérograd 3Mais c’est aussi une mystification chère à l’âme slave qui abolit la notion du temps, recule les limites de l’espace et active la complexité des digressions philosophiques pour ne servir que le support idéologique et politique, la défense de la patrie contre l’infiltration d’espions insaisissables. Partant du projet de la construction de nouvelles villes qui serviront de base de défense aérienne sur la côte Pacifique, afin de parer à une éventuelle invasion japonaise de la Sibérie orientale, Aérograd reste invisible dans le film parce que futur objectif militaire dont l’emplacement est suggéré au cours d’une conversation avec Staline par Dovjenko lui-même : « Nous devons créer une ville au bord de l’océan, un second Vladivostok… Aérograd n’est pas une fiction d’artiste, mais la réalité de notre temps. Et si la ville n’existe pas encore, ce n’est pas bien grave. » Cité utopique, Aérograd reste un prétexte. Un jeune Tchouktche, courant 80 soleils pour y venir étudier, ne se sent nullement rebuté par son inaccessibilité. Si Aérograd n’existe pas encore, il le bâtira. Et si ce film d’anticipation s’inscrit dans la production de films appelés films de défense, aux avant-postes d’un cinéma de plus en plus martial, alimenté par des bandes vulgarisatrices traitant de la préparation militaire, il est d’abord un film sur la taïga et sur les hommes de la taïga. Humaniste, Dovjenko s’attarde sur la communauté des vieux-croyants, vieux-ritualistes schismatiques, réfractaires à la réforme de 1653. Pourchassés, vivant au fin fond de la taïga, ils sont utilisés par les Japonais en vue de leurs propres buts de conquête. Comme dans tous ses films précédents, le réalisateur traite le thème de la mort se fondant dans la magnificence du décor naturel. Lorsque le traître affronte sa propre exécution, c’est à la mort tragique d’André de Taras Boulba que pense le réalisateur. Dovjenko, qui depuis Zvenyhora a la fâcheuse manie d’hypertrophier les happy-end de ses films par des défilés militaires, n’échappe pas, une fois de plus, à cet exercice bolchevisant : parachutistes, aviateurs, marins, convergent par centaines vers Aérograd. Ceci conforte sa servile soumission dans la terreur stalinienne, lorsqu’il affirme qu’il se considère comme un combattant, un militaire dans les troupes du Parti. Proposé comme plat de résistance au Premier Festival kolkhozien de Kiev à l’automne 1935, âprement discuté et divisant les spécialistes, Aérograd ne tardera pas à quitter l’écran. Ayant trouvé asile à Moscou puis envoyé en Sibérie pour voir de quel bois il devait se chauffer, Dovjenko sera interpellé par Staline lors de la remise du Prix Lénine pour sa contribution à l’évolution de la cinématographie soviétique : « Il a encore une dette. Il nous doit un Tchapaiev ukrainien ». Le réalisateur retournera donc à Kiev pour tourner Chtchors dans un studio spécialement construit à cet effet. Son exil devenait-il alors un véritable asile plutôt qu’une double résidence pour cinéaste en mal de soutien ou en mal d’avenir ? À vrai dire, le cinéaste avait tout simplement une colossale aptitude à s’orienter dans les événements politiques et de passer à travers les purges et les confrontations directes avec le maître du Kremlin.

Lubomir Hosejko

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15 février 2010 1 15 /02 /février /2010 22:14
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12/02/2010, Radiosvoboda.org


Varsovie. Mardi 10/02 a eu lieu la présentation à l'Institut Polonais du Souvenir National (IPN) d'un livre intitulé «HOLODOMOR. La Grande Famine en Ukraine 1932-1933». C'est le septième volume de la série “La Pologne et l'Ukraine pendant les années 1930 et 1940” publié par l’Institut. La direction de l'Institut du Souvenir national voit cette publication comme un ouvrage à part et voudrait le présenter en Europe occidentale et aux Etats-Unis.

Ce nouveau volume contient plus de 230 documents d’archives non-publiés jusqu’à ce jour : du matériel provenant des Services de Renseignement polonais, de la police et des administrations locales de la Pologne d'avant-guerre. Il y a aussi des lettres de diplomates traitant de l’Holodomor, des directives et des protocoles d'interrogatoire.

Les spécialistes croient que les documents reflètent la situation réelle en Ukraine pendant l’Holodomor et donneront au lecteur une idée de l'échelle réelle de la tragédie du peuple ukrainien.

La plupart des documents figurant dans ce livre sont publiés pour la première fois.

great famine in Ukraine pologneL'auteur du livre, Dr Jerzy Bednarek, de l'Institut du Souvenir National, expliqué à Radio Svoboda pourquoi ce livre est unique

Les documents publiés viennent de l’OGPU soviétique, devenu le NKVD. Un point intéressant ici est que beaucoup de documents d'archives proviennent d’agents de renseignement attachés aux bureaux diplomatiques étrangers et travaillant dans les régions englouties par la famine. Les services de sécurité soviétique prenaient soin de s'assurer qu'aucune information sur la famine ne puisse atteindre l’Occident. Dans une certaine mesure ils ont réussi. Les documents sont la preuve directe que les autorités soviétiques ont essayé à tout prix de garder le secret et fait de la rétention d’informations au sujet de l’Holodomor”.

Lech Kaczynsky, Président de la République de Pologne, a écrit dans l'avant-propos que “les documents d'archives maintenant publiés montrent que l'Holodomor doit être désigné comme le génocide du peuple ukrainiens. L’Holodomor restera une tragédie sans précédent dans l'histoire de l'Ukraine et de l'Europe.

Le Dr Bednarek est convaincu que la publication en langue anglaise est absolument indispensable pour s’assurer que les véritables renseignements sur l’Holodomor en tant que génocide contre le peuple ukrainiens et perpétré par le régime communiste soient le plus largement connus.

Il a ajouté que la communauté internationale a besoin d'un signal clair pour garantir qu'un tel crime ne puisse jamais plus se répéter.

“Le livre sera présenté d'abord en avril au Parlement européen puis des manifestations similaires auront lieu en Allemagne et ensuite à Londres. Nous voulons aussi présenter le livre sur l’Holodomor aux Etats-Unis. Lors d’une visite récente à Washington par des membres de l'INR, les représentants de l'Administration américaine se sont enquis à plusieurs reprises de ce livre. Un certain nombre d’exemplaires a déjà été distribué par l'Ambassade d’Ukraine aux Etats-Unis. Il y a donc de l’intérêt pour le livre aux Etats-Unis”.

Le travail sur les différents volumes de la série “La Pologne et l'Ukraine pendant les années 1930 et 1940” a été mené à bien sur plusieurs années et a été réalisé en collaboration avec les Archives Centrales du SBU [le Service de Sécurité de l'Ukraine], l'Institut Polonais du Souvenir National, le Ministère polonais de l’Intérieures et l’Administration et l'Institut de Recherche Politique et Ethno-nationale de l’Académie des Sciences de l’Ukraine.

 

 

Préparé par Tymko

Source en ukrainien

Source en anglais

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13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 10:41
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par Timothy Garton Ash / professor of European studies at Oxford University

L'Ukraine n'est pas encore perdue.
Oui, c'est un renversement de situation époustouflant que celui obtenu par Viktor Yanoukovytch, dont l’élection frauduleuse de 2004 avait suscité la Révolution Orange, et qui est maintenant le Président élu. Mais ce n'est pas le triomphe d'une contre-révolution bleue. S’il y a quelque chose à dire, c’est pour confirmer que l'Ukraine est devenue une démocratie digne de ce nom, plutôt qu’une démocratie virtuelle de type russe en devenir.

À la différence de beaucoup de soi-disant élections dans les régimes autoritaires, nous ne savions pas le résultat de celui qui était en tête. Les observateurs internationaux expérimentés de l’élection ont constaté qu’elles étaient libres et équitables. La Premier ministre vaincue, Yulia Tymochenko, ne devrait pas contester le résultat; elle devrait plutôt déjà commencer sa campagne pour gagner en 2015.

M. Yanoukovytch cherchera à se rapprocher de la Russie, mais il n'y a aucune évidence que les oligarques qui sont derrière lui veulent que l'Ukraine cesse d'être un pays indépendant. Leur intérêt est de jouer les deux côtés : la Russie et l'Union Européenne. M. Yanoukovytch lui-même dit maintenant que l'intégration de l'Ukraine dans l'UE est “notre but stratégique.”

Les amis de la liberté en Ukraine ont cinq années de résistance d'avance. Les menaces réelles contre la souveraineté effective du pays demeurent et comprennent l'utilisation des réserves de gaz naturel russe comme arme ainsi que la possibilité de désaccords au sujet de la péninsule de Crimée, où la majorité de la population est d’origines russes ou russophone et où la flotte de Mer Noire de la Russie a Sevastopol à sa disposition.

Mais si ces orages potentiels sont surmontés et que M. Yanoukovytch n’est pas réélu en 2015, alors les historiens futurs pourront voir cela comme un zigzag de plus sur le chemin de la consolidation de l’Ukraine indépendante. Cela exigera pourtant du courage à Kiev, de la modération à Moscou et une réflexion stratégique à Bruxelles – qualités actuellement peu répandues.

Comme quelqu'un qui a été témoin de la Révolution Orange à Kiev et l'a accueilli avec enthousiasme, je dois franchement reconnaître la déception qui a suivi. Viktor Youchtchenko s'est révélé être un président assez désespéré, même avant que ses mains ne soient attachées par les nœuds du partage du pouvoir par le compromis constitutionnel qui a mis fin à cette révolution négociée.

Les oligarques se cachent comme des gangsters dans les coulisses de la politique ukrainienne. La corruption est endémique, le pays fait preuve de moins de liberté économique et le PIB a chuté de plus de 14% l'année dernière. Les Ukrainiens ordinaires peuvent parler librement et faire leur choix parmi les candidats de l’élection – la participation à ce vote approchait les 70% – mais ils ont de bonnes raisons d’être déçus par le manque d'amélioration matérielle, de sécurité juridique et de justice sociale.

Il est aussi vrai qu’au cours des cinq ans passés l'Ukraine a reçu moins de soutien de l'UE qu'il aurait dû en avoir. Les dirigeants européens ont été honteusement hypocrites lorsqu’ils parlaient des possibilités pour le pays de rejoindre l'UE. Pourtant même les plus grands avocats de l'Ukraine, comme l'ancien président polonais Aleksander Kwasniewski, ont du admettre que les Ukrainiens étaient souvent leurs propres ennemis et même de ceux qui sont les plus féroces. L'Europe ne peut pas faire pour l'Ukraine ce que l’Ukraine ne fera pas pour elle-même.

À cet égard et malgré ses fautes, la candidate vaincue, Mme Tymoshenko, aurait fait un meilleur président. Même d’après les normes les plus basses de la politique post-communiste, Yanukovych est un personnage très faible. Une plaisanterie que j'ai entendue à Kiev au moment de sa candidature de 2004 disait, “saviez-vous que Yanoukovytch cherche un troisième terme (en anglais term = mandat mais aussi séjour en prison) ?” (Ses deux premiers termes se passèrent en prison : jeune homme, il fut incarcéré pour vol, coups et blessures et violences sexuelles.)

La question est maintenant de savoir ce que l'UE peut faire pour aider l'Ukraine à devenir un pays plus libre et plus prospère afin d’accéder à l'Europe dans le futur. C'est une question qui doit être posée particulièrement à un des chefs de l’UE dont les propres déclarations sont loin d’avoir causé le moindre embarras à Yanoukovytch. Je veux évidemment parler du Haut Représentant pour la Politique Etrangère, Catherine Ashton.

L'UE devrait dépasser son langage actuel exagérément prudent. Au lieu de s’exprimer ainsi : « Nous reconnaissons les aspirations européennes de l’Ukraine et nous accueillons favorablement son choix européen », il faudrait dire : « Nous voulons que vous soyez membre de l’UE quand vous aurez satisfait à toutes les conditions pour votre adhésion. C’est notre intérêt aussi bien que le vôtre ».

Ce sera un dur travail que de convaincre tous les chefs nationaux de l'UE, mais Mme Ashton devrait commencer petit à petit dès maintenant. Cinq ans dans la politique européenne, c’est une longue période.

Pendant ce temps, il y a certaines choses qu'elle pourrait commencer à faire. Comme elle dirige le nouveau service diplomatique de l'UE, elle doit décider où concentrer les ressources diplomatiques et financières. Les endroits où l'UE peut avoir un impact maximum se trouvent dans le voisinage immédiat, pour ne pas dire en Ukraine.

Bien que M. Yanoukovytch se tourne probablement vers Moscou pour une question de gaz, Bruxelles devrait continuer à s'acharner à obtenir des prix domestiques plus réalistes pour le gaz, plus d'efficacité énergétique et plus de diversification dans ses approvisionnements ainsi que des réseaux mieux intégrés. C'est un intérêt européen essentiel. Souvenez-vous que quand la Russie a fermé le gaz passant par l'Ukraine en janvier de 2009, la moitié de l'est de l'UE a attrapé un rhume.

Une chose qui marquerait fortement les Ukrainiens ordinaires serait la diminution des restrictions sur les visas. Qui a vu l'impact psychologique de l'annonce en Serbie, en décembre dernier, de la fin de l’obligation de visa pour voyager dans l’UE saura ce que je veux dire.

C'est un truc ennuyeux, lent, non spectaculaire, mais c'est ce que l'UE peut faire. Une tortue doit faire ce que peut une tortue.
On m’a dit qu'elle bat même quelquefois un lièvre russe à la course.

 

Source


Traduits de l'anglais par Tymko
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13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 10:29
Le 7 février 2010, le deuxième tour les élections présidentielles s'est déroulé en Ukraine.

Les résultats officiels sont suivants:

Viktor Yanoukovitch – 48,95%

Yuliya Tymochenko – 45,47%

Contre tous – 4,36%


resultat du deuxieme tour des elections presintielles



 

25 493 529 personnes ont voté, ce que représente 69,15% des électeurs.

 

La carte des votes par régions:


carte de votes par regions 07022010 copier

 

 


En France, le soutien aux candidats a été le suivant

 

 

votes a paris copier

votes a marseille copier

 

















Sources :

Pravda.com.ua

Cvk.gov.ua


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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 08:53

L’Ambassade d’Ukraine et le Ciné-club ukrainien

Mardi 2 mars 2010, 18h45, à l’Espace culturel de l’Ambassade

22, av. de Messine, M° Miromesnil.

Entrée libre.

 

MELODIE POUR ORGUE DE BARBARIE ( Мелодія для шарманки )

vosta

 affiche Mélodie pour orgue de barbarie

Projection suivie d’une intervention de Eugénie Zvonkine auteur d’une thèse de doctorat intitulée « Les états de la dissonance dans l’œuvre de Kira Mouratova, 1958-2009 »

 

 

 

 

Production : Studio d’Odessa, Sota Cinema Group, 2009, 153 mn, coul.

Scénario : Kira Mouratova, Vladimir Zouiev

Réalisation : Kira Mouratova

Photographie : Vladimir Pankov

Décors : Yevhen Holoubenko

Musique : Volodymyr Sylvestrov

Son :

Montage :

Directeur de production : Oleg Kokhan

Interprétation : Roman Bourlaka, Olena Kostiouk, Natalia Bouzko, Jean Daniel, Gueorgui Deliev, Renata Litvinova, Nina Rouslanova, Oleg Tabakov, Mykola Sliozka, Pylyp Panov.

Genre : comédie dramatique

Récompenses : Meilleur rôle féminin (Prix FIPRESCI) à Olena Kostiouk, au XXXIème  Festival International du Film de Moscou 2009 ; Grand Prix au 38ème Festival Kinochok des pays de la CEI et des Pays Baltes (Anapa), 2009.

 photogramme Mélodie pour orgue de barbarie 2

Synopsis

Le jour de Noël, le petit Nikita et sa demi-sœur Aliona dorment appuyés l’un contre l’autre dans un train qui les emmène en ville. Plus tard, nous comprendrons qu’ils sont à la recherche de leurs pères respectifs. Leur itinéraire semé d’embûches les mène à travers tous les lieux emblématiques de l’Ukraine contemporaine…

 

Opinion

Ce long-métrage est le dernier en date de Kira Mouratova, une cinéaste soviétique puis postsoviétique, aujourd’hui classée par Andrei Plakhov, l’un des critiques russes les plus en vue, comme l’une des « grands classiques vivants ». Réputée pour être une cinéaste marginale, Mouratova parvient à étonner et déranger avec chaque nouveau film. « Je ne représente aucune école, je n’en crée aucune et je n’en ai créée aucune, clame-t-elle. Tu es ce que tu es. Par exemple, je dis : je dois plaire en premier lieu à moi-même, et ensuite il me serait agréable de plaire aussi à l’humanité. Mais même si je ne le disais pas, je ne pourrais rien faire d’autre. Je peux dire : celui-ci, il fait des films pour l’argent, mais même pour l’argent, il fait aussi comme il sait, autrement dit, comme il aime, ce qu’il aime, ce qui lui plait. De toute façon, les gens font ce qu’ils peuvent, ce qui leur est caractéristique. »

Mélodie pour orgue de Barbarie, qui raconte l’histoire de deux orphelins à la recherche de leurs pères respectifs, n’échappe pas à la règle et se présente comme un film surprenant. Il semble prendre la suite de films-contes mouratoviens tels que Le Milicien amoureux (1992) où l’intrigue démarrait lorsqu’un milicien trouvait un bébé dans un chou. Il apparaît, en effet, de prime abord comme un conte de Noël, car il est émaillé de références aux grands classiques littéraires du genre tels que Le Petit garçon à l’arbre de Noël du Christ de Dostoïevski ou encore La Petite fille aux allumettes d’Andersen. L’imagerie de Noël parsème le film sous forme de sapins synthétiques aux couleurs criardes, qui surgissent dans la gare, le supermarché, le casino et les rues de la ville et qui sont vendus dans le train, ou encore sous forme de cartes postales et de chants de Noël. Mais cette imagerie est détournée ou inversée. Le conte de Noël se révèle être un anti-conte non seulement dans sa narration, mais également et surtout dans son refus de l’empathie et du miracle divin. La société que le parcours des enfants permet au spectateur de découvrir est une société éclatée, où se côtoient des personnages isolés et incapables de communiquer. Plus encore, des espaces entiers de cette société autiste semblent dédiés aux pratiques solitaires et soliloquantes. C’est le cas pour le supermarché, où l’action du film vient s’échouer. Si le film se refuse à être un simple conte, il ne se satisfait pas non plus de refléter l’état du monde contemporain. À travers quelques éléments, nous sentons sourdre dans la structure du film une temporalité mythologique.

Eugénie Zvonkine

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4 février 2010 4 04 /02 /février /2010 21:59

Logo-jumelage 02Le Comité de Jumelage de Senlis organise une soirée "L'Allemagne, L'Italie, l'Ukraine : A Table!" le 5 mars 2010.
 

Le coupon réponse


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4 février 2010 4 04 /02 /février /2010 21:48
Tamara_Demidenko006.jpg Quel a été votre parcours personnel et dans quel contexte vous êtes vous installée en Grande Bretagne ?
Je suis venue à Londres dans les années 80 grâce à mon mariage. Ensuite j’ai décidé de faire des études afin de pouvoir créer ma propre entreprise. J’ai étudié le « business management » ainsi que la finance à la City, ce qui m’a permis de travailler dans une compagnie d’assurance. Ces études m’ont apporté de précieuses connaissances qui m’ont aidé par la suite à financer mon entreprise. A l’époque de la Perestroïka, j’ai accompagné des hommes d’affaires anglais pendant leurs voyages à Moscou. J’ai ensuite séjourné en Afrique de l’Ouest, notamment en Nigeria.

C’est d’ailleurs dans ce pays que s’est déroulé ma première exposition. J’ai rencontré par hasard un peintre russe qui m’a confié l’organisation de son expo. J’avais des doutes au début, car j’aimais l’art, mais je n’avais pas d’expérience quant à l’organisation d’événements… Cependant, mon partenaire d’affaires de l’époque m’a soutenu et l’exposition a eu lieu au Centre culturel de l’Union Soviétique.

En 1993 j’ai fait ma première exposition à Londres. Il s’agissait d’un peintre ukrainien Olexandre Klemenchouk. J’ai appris le métier au fil des jours, les peintres eux-mêmes m’ont beaucoup aidé.

Quelles raisons vous ont motivé à créer Danusha Fine Art ?
Je m’occupais de plusieurs projets, notamment pour ce qui concerne les entreprises off-shore, et parallèlement j’ai commencé à organiser des expositions ; cette activité m’a enthousiasmé c’est pour l’exercer à plein temps que j’ai créé Danusha Fine Arts.   

A votre avis, quels artistes ukrainiens attirent le plus un collectionneur occidental ?
Les acheteurs sont pour l’essentiel anglais, français, américains ou canadiens. Mes clients s’intéressent aux artistes Sots-Réalistes (réalistes-socialistes), école qui existait du temps de l’Urss mais dont le style n’inspire plus personne aujourd’hui. Si j’avais su cela, je n’aurai pas vendu les oeuvres que je possédais ! A l’époque soviétique ces tableaux ne coûtaient presque rien, mais aujourd’hui ils ont acquis de la valeur.

Les oeuvres industrielles de Grygoriy Shyshko (1923-1994) dont je dispose, sont les plus demandées actuellement. La galerie parisienne Vendôme les a sélectionnées pour les exposer au côtés d’autres tableaux des différents peintres. Je travaille également avec Panas Tytenko (né en 1963), qui appartient à l’école de Tetiana Holembievska (née en 1936).
      

Eprouvez-vous les conséquences de la crise ?
Oui, énormément ! Les sponsors qui soutenaient les expositions (Art Fairs) n’ont plus d’argent aujourd’hui. L’année dernière a été particulièrement difficile. Un grand nombre d’événements ont été annulés. L’art contemporain a été le plus touché, en revanche les prix des œuvres classiques n’ont pas baissé. Cette année nous verrons comment  la situation évoluera…
 
Quelles expositions avez vous prévues pour l'année 2010 ?
Je vais participer en février au «  20-21 International Art Fair au Royal College of Art à Londres » pour y présenter les tableaux de Panas Tytenko et de plusieurs membres de sa famille. 

S’agissant de la prochaine exposition « GRYGORIY SHYSHKO », elle se déroulera à Paris, galerie Vendôme, du 29 mars au 24 avril 2010. Cette galerie a déjà présenté par le passé des œuvres réalisées par des artistes ukrainiens. Il est assez difficile de trouver des galeries telles que celle-ci. C’est pourquoi, habituellement, j’organise des expositions dans les musées. 

Propos recueillis par Olena Codet





La prochaine exposition « GRYGORIY SHYSHKO » aura lieu dans la Galérie Vendôme, 12 rue de la Paix, Paris 2ème, du 29 mars au 24 avril 2010.

DANUSHA FINE ARTS, 30 Warrington Crescent, London W9 1EL
Tél. +44 2 07 286 48 32

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2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 22:45

http://www.uz-left.narod.ru/txt/karmaliu/10b.jpgOustym Yakymovytch Karmаliouk (Устим Якимович Кармалюк), 10 mars 1787 – 22 octobre 1835, était un hors la loi qui devint un héros populaire.
Il est souvent désigné comme le « Robin des Bois ukrainien ».


Karmaliouk est né serf dans le village de Holovchyntsi, district de Lityn dans la Gubernia (province) de Podolie. On sait peu de choses sur les premières années de sa vie sauf qu'il était alphabétisé et parlait couramment le russe, le polonais et le yiddish en plus de sa langue natale ukrainienne, ainsi qu'il est attesté par les documents de la police de son temps. A l’âge de 17 ans, il fut requis pour travailler comme domestique dans le manoir de son propriétaire, mais il était notoirement insolent. A la suite de quoi, son seigneur décida de l’envoyer dans l’Armée russe pour l'éloigner de ceux qu’il incitait à la révolte.

Le révolté

Il reçut, sous la contrainte, une formation dans l'Armée Impériale russe et servit au cours des guerres napoléoniennes de 1812 dans un régiment de uhlans.
Mais il finit par déserter, revint dans sa région et organisa des bandes rebelles qui attaquaient les marchands et les propriétaires fonciers, tout en distribuant une part du butin aux pauvres.

Il fut capturé en 1814 et condamné à Kamianets-Podilskyi à recevoir 500 coups de "spitzruten" (baguette de fusil), une punition militaire typique. Il fut aussi condamné à servir pendant 25 ans dans un régiment en Crimée, mais parvint de nouveau à s’enfuir pour revenir dans le nord de la Podolie. Il organisa de nouvelles bandes rebelles dans les régions de Proskuriv, Letytchiv et Lityn, tout en parvenant à se ménager un large soutien chez les serfs, les Juifs et aussi les Polonais. Les rébellions s’intensifièrent au cours des années et s'étendirent non seulement à d'autres parties de la Podolie, mais aussi dans les provinces adjacentes de Volhynie, de la Kyivchtchyna et de Bessarabie. Au début des années 1830 l' « armée » de guérilleros de Karmaliouk était forte d’environ 20.000 hommes. Elle avait réalisé plus de 1.000 raids sur les terres des propriétaires fonciers polonais et russes au cours des 20 années précédentes.

La réponse du Tsar consista à faire stationner des unités militaires dans les régions les plus durement touchées. Karmaliouk fut capturé à quatre reprises et condamné à la déportation en Sibérie. Chaque fois, il parvenait à s’enfuir et revenait dans les districts de Lityn et de Letychiv. Une tour du château de Kamianets-Podilskyi porte le nom de ce prisonnier célèbre.

À la différence des Haidamaks du siècle précédent, Karmaliouk ne montrait aucune aversion envers les personnes appartenant aux différents groupes ethniques et minorités de l’Ukraine, les Juifs en particulier et, en conséquence ceux-ci l'ont soutenu massivement.
Ses proches compagnons étaient les Polonais Jan et Alex Glembovski, Feliks Jankovski et Alexander Wytwycki et aussi les Juifs Avrum El Izkovytch, Abrachko Duvydovytch Sokolnytsky et Aron Viniar. Beaucoup de Juifs ont été poursuivis pour leur participation aux raids de Karmalyuk ou pour complicité. En général, Karmaliouk a inspiré une loyauté sans précédent de la part de ses partisans.

Mort de Karmaliouk

Le 22 octobre 1835, une troupe tsariste encercla le groupe de Karmaliouk qui était hébergé dans la maison d'un paysan Ukrainien du nom d'E. Protskova située dans le hameau de Chlyakhovi-Korytchyntsi près de Derajnia. Là, au cours du combat qui suivit, Karmaliouk fut tué d’un coup de feu. Il avait 48 ans. Son corps fut ramené à Letytchiv où il fut enterré. Aujourd’hui une statue l'honore à cet endroit.

L'homme qui tua Karmaliouk, le noble polonais F. Rutkovsky, reçu une médaille du Tsar lui-même ainsi qu’une pension à vie.
Selon la légende, Karmaliouk était protégé contre les balles et a été tué par la seule chose qui pouvait l’atteindre, un bouton de vêtement en plomb.

Karmaliouk dans l’Art et la littérature

Karmaliouk a été l’objet de nombreuses œuvres artistiques et de chansons folkloriques. Il est parfois considéré comme "le Houdini de Podolie", puisqu’aucune prison n'était capable de le retenir très longtemps.

Affectueusement, il est connu comme le dernier Haidamak d'Ukraine.

Karmaliouk fut le sujet de trois portraits du peintre russe Vasily Tropinin. Il existe quelques versions différentes sur les rapports de Karmaliouk avec l'artiste.
Selon une version Tropinin a été présenté à Karmaliouk par son ami médecin Prokopy Danylevsky qui avait soigné des gens de Karmaliouk. Selon une autre version, Tropinin a peint Karmaliouk dans sa prison. Trois portraits de Karmaliouk par Tropinin ont survécu. Le premier est conservé au musée d’art Nizhny Tagil, un autre est gardé dans la Gallerie Tretyakov et le troisième se trouve au Musée d’Etat russe (Государственный Русский музей).
Karmaliouk a été le héro d'un certain nombre de poèmes du compositeur de chansons Tomasz (Tymko) Padura, dont certains sont devenus des chansons folkloriques.

 

Traduction de l'anglais par Tymko

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2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 11:37
http://smereka.org.ua/img/news/200906/4672586.jpgEn France, les citoyens ukrainiens pourront exprimer leur volonté le 7 février 2010 du 8h au 20h, aux adresses suivants:

La commission 106 (couvre tout le territoire français à l’exclusion des régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Languedoc-Roussillon et Corse).
Elle est installée au centre culturel ukrainien,
22 avenue de Messine 75008 Paris
tel : 01 43 59 03 53.

La commission 107 (compétente pour les citoyens ukrainiens résidant des régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Languedoc-Roussillon et Corse).
Elle est installée au Consulat
38, rue Roux de Brignoles 13006 Marseille
tel : 04 91 63 65 99.
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2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 11:16
logoKyiv-POst.jpg30/01/2010 par George Woloshyn

Nous avons tous lu et avons entendu beaucoup de choses sur le niveau élevé de corruption qui règne en Ukraine. Certains observateurs semblent simplement la regretter ; tandis que d'autres la montrent du doigt et la trouvent préjudiciable au pays. Comme ancien Inspecteur général d'une agence gouvernementale américaine, je suis la dernière personne au monde à excuser la corruption ou à minimiser son importance primordiale dans une Ukraine frustrée de son désir d'une vie et d’une société civile normale. Pourtant, si la corruption - comme une tumeur cancéreuse sur un organisme social - doit être vaincue, nous devons connaître ses origines et les moyens grâce auxquels elle prospère.

Mais d'abord, soyons clairs sur un point : aucun pays n'est (ou n’a jamais été) à l’abri de la corruption. Même des pays riches et développés comme les Etats-Unis, avec toutes ses capacités techniques, ses ressources et sa tradition de transparence publique et privée ne peuvent pas rendre compte de la destination de dizaines de milliards de dollars de fonds publics; ni garantir l'intégrité de ses processus électoraux; ou faire passer les plus importantes mesures législatives sans prendre en compte les intérêts de quelques circonscriptions électorales, des intérêts « spéciaux » ou ceux des donateurs des campagnes. Que ceux qui sont sans péchés jettent la première pierre.

La corruption était étendue partout dans l'ex-Union soviétique, mais c'était plus subtil – elle ne s’affichait pas d’une manière aussi publiquement éhontée qu’elle ne l’est dans l'Ukraine "démocratique" d'aujourd'hui. De même que les sociétés s'adaptent à certains niveaux de gaspillage, de disparités non justifiées, d’abus et d’inefficacité, elles s'adaptent aussi à une certaine mesure de corruption. Éliminer toute corruption exigerait un trop grand prix en mesures de contrôles lourdes et inopportunes. Mais le niveau actuel de corruption – qui place l'Ukraine dans le quart inférieur sur 180 pays – va bien au-delà de ces "normes". C'est équivalent à une paralysie de la société.

Ainsi qu'est-il arrivé après 1990 ? Qui est responsable de l’introduction de cette affliction sur l'Ukraine ? Et que peut-on faire pour y remédier ?
Premièrement, jetons un coup d'œil sur le "Qui". Regardez qui avait accès aux leviers de commande en 1990 – c’est-à-dire ceux qui pouvaient faire ou défaire, ou appliquer de manière sélective des lois en toute impunité et sans rendre de comptes. Regardez qui avait les clés permettant de disposer des caisses de l’Etat et des réserves des banques. Regardez qui avait "des connexions" financières, y compris des amis douteux dans des places comme Brighton Beach. Regardez qui étaient les directeurs d’usines et de kolkhozes qui ont vendu le bétail et les équipements à des prix ridiculement bas, privant ainsi des millions de compatriotes de leurs gagne-pain et de leurs biens. Regardez qui a repris le système bancaire. Et regardez les dinosaures de l'Ère marxiste qui sont encore en place et pèsent sur le paysage politique et économique de l’Ukraine.

Au début de l’année 2009 un "Forum des Ukrainiens de la République tchèque" a accompli une étude sur la "Présence probable d'agents du KGB et de communistes de haut rang, ainsi que de membres du Komsomol de l'ancienne URSS, parmi les fonctionnaires d'État de l'Ukraine indépendante". Pour préparer son rapport d'enquête, le Forum a utilisé la méthodologie et les normes figurant dans la loi "de lustration" tchécoslovaque de 1991. La loi de lustration en 1991 avait été mise en place pour interdire à tout citoyen, né avant le 1er décembre 1971, et qui avait été fonctionnaire de haut rang du Parti communiste, membre du Service de Sécurité d'État, diplômé d'écoles supérieures du KGB soviétique, ainsi que de plusieurs autres catégories, de détenir des positions importantes dans le gouvernement tchèque, dans l'armée, dans le domaine de l’application des lois, dans les média publics et les fonctions électives.

Le rapport a été en grande partie rédigé à partir de sources publiquement disponibles et comprenait des études biographiques sur 909 fonctionnaires occupant des postes clés dans l’Etat Ukrainien et de députés chargé de mission (à partir de mai 2009) au Secrétariat Présidentiel, au Gouvernement, à la Banque nationale, à la Verkhovna Rada (Parlement), à la Commission Centrale Electorale, dans les Ministères et les partis politiques. Pourtant, les auteurs du rapport ont admis que les sources publiquement disponibles “ne comprennent pas toujours d’informations complètes sur la formation scolaire et la carrière des anciens fonctionnaires de la RSS d’Ukraine »; et que les 909 fonctionnaires listés ne sont donc que « le sommet de l’iceberg ».

Les rédacteurs ont réparti les 909 fonctionnaires en deux catégories : (1) KGB connu et probable; et (2) Communistes connus et probables. Les résultats sont surprenants. En regardant les niveaux supérieurs de gouvernement (les branches exécutives, législatives et judiciaires), 51 % des 909 membres du groupe retenu étaient d’anciens agents reconnus du KGB ou ayant une « haute probabilité d’avoir coopéré » avec le KGB de l’ère soviétique.
De même, en recherchant le pourcentage de communistes dans les niveaux supérieurs du gouvernement, un total de 61 % était des communistes connus ou probables. Pour ceux qui sont intéressés, le rapport énumère nominalement les 909 individus et leur répartition dans les hautes sphères législatives et exécutives du gouvernement ainsi que dans les partis politiques.

Particulièrement intéressant est le sentiment "résiduel" – 20 ans après – qui se manifeste toujours dans le vote de beaucoup de ces députés. En 2009 le chef de Parti communiste Symonenko a soumis un projet de résolution à la Verkhovna Rada visant à commémorer “le 90ème anniversaire de la fondation du Komsomol de l'Ukraine”. La résolution est passée et a reçu presque 60 % des votes; seulement 23 des 431 députés de la représentation nationale ont voté contre. En plus du Parti communiste, le Bloc Lytvyn a unanimement soutenu la résolution, de même que 150 membres du Parti de Régions (moins 25 abstentions).

Dans les articles à suivre, j'écrirai sur ce qui s’est passé au cours des 20 ans d'indépendance et sur ce qui peut être fait. Mais, je pense qu’il est important que le lecteur comprenne clairement que le désordre et la corruption en Ukraine ne sont pas l’œuvre "des démocrates" ou "des patriotes" … mais des mêmes coquins, renégats et rétrogrades qui ont servi la tyrannie marxiste et furent complices de la sujétion de la nation à Moscou – aussi bien volontairement que par indifférence. Ils ont aussi été les plus grands bénéficiaires de ce désordre.

Sans doute il y a beaucoup d'anciens communistes, peut-être même d’agents du KGB, qui ont ouvert les yeux face à l'injustice et l'exploitation dont ont été l’objet leurs compatriotes au cours du siècle passé. Pourtant, il y a un vieux proverbe qui dit : “la pomme ne tombe pas loin de l'arbre”. Les Tchèques l'ont reconnu en 1991 et sont aujourd'hui classés au sommet parmi les 30 % de pays qui ont réussi avec succès à maîtriser le problème de la corruption. L'Ukraine se fait attendre pour entreprendre un élagage.

Traduit de l'anglais par Tymko
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