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17 septembre 2014 3 17 /09 /septembre /2014 22:50

galyna-nazarenko.jpgEn 2013, la peinture décorative de Petrykivka a été officiellement reconnue et ajouté à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Nous sommes allés à la rencontre de Galyna Nazarenko, peintre emblématique de cette expression de l’art populaire ornemental ukrainien, qui s’est impliquée pour que ce dossier de reconnaissance puisse aboutir. Plusieurs de ses œuvres sont exposées au centre culturel ukrainien (22 avenue de Messine, 75008 Paris).

- Quel est votre parcours ? Comment votre vocation a-t-elle vue le jour ?
Je suis née à Petrykivka (ndr: village de la région de Dniepropetrivsk, en Ukraine, qui a donné le nom à l’art populaire ornemental ) et j’y réside toujours.
Pourquoi je me suis mise à peindre ? J’ai réalisé un des rêves de ma mère qui n’avait pu l’accomplir en raison des difficultés résultant de l’après-guerre. Je me rappelle encore des nombreuses soirées passées avec elle à  pratiquer le dessiner.
J’ai énormément dessiné durant mon enfance ; à l’issue de mes études j’ai décidé de devenir peintre professionnel. On pourrait dire que Dieu m’a montré le chemin et m’a permis de progresser dans cette voie. Les obstacles me servaient de tremplin  pour avancer dans la vie. Lorsque mon entourage doutait de moi, cela me poussait à me surpasser, à devenir «quelqu’un». C’est ainsi que je me suis appliquée  à travailler avec pour objectif de participer à des expositions.  Ce sont  en effet les expositions qui montrent la valeur d’un peintre. Aujourd’hui à Petrykivka, il y a beaucoup de peintres qui travaillent uniquement pour produire des souvenirs pour les touristes, ils effectuent un travail routinier, dénué de créativité.
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- A quelles expositions vous avez participé ?
J’ai participé à une vingtaine d’expositions collectives. Mais ce qui est plus important pour moi, ce sont les expositions personnelles : j’en ai réalisé autant en Ukraine qu’à l’étranger : notamment en Bulgarie et en France (à Paris, au Centre culturel ukrainien  (2011), à Cognac (2012), dans la région lyonnaise (2013).
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- Quelle est l’histoire de Petrykivka?
Ce village est le berceau de la peinture décorative dont le style unique  est l’expression des arts et des traditions populaires. La fondation du village de Petrykivka par le Cosaque Petryk remonte à 1772. Les habitants du village étaient libres et ne subissaient pas le servage. 
L’art de Petrykivka est intimement lié à l’histoire du village dans lequel les cosaques avaient coutume de passer tout l’hiver avec leurs familles. On considère que les villageois de cette époque disposaient de suffisamment de temps libre pour s’adonner à la peinture. Les maîtresses de maison se sentaient obligées de décorer et de peindre les fours à pain chaque année pour les fêtes de Noël et de Pâques. Au fil du temps c’est devenu une sorte de compétition. Il existe une légende selon laquelle on ne pouvait adresser la parole à une maitresse de maison qui n’avait pas décoré son four à pain .
Mais à mon sens, cette tradition de peindre et de décorer les objets de la vie quotidienne existait également dans d’autres endroits en Ukraine, notamment dans la région voisine de Poltava. Nous avons eu beaucoup de chance car à Petrykivka cette tradition n’a pas disparue, elle a pu être sauvegardée et transmise jusqu’à nos jours et elle fait désormais partie du patrimoine de l’Unesco.
Il n’en reste pas moins que Petrykivka, est un petit village, les peintres n’ont pas toujours les moyens de voyager afin de pouvoir montrer leur art au monde entier. Pour l’instant, nous n’avons pas beaucoup de soutien de la part de l’Etat et les initiatives privées sont peu nombreuses.
Avant la généralisation du papier peint, les Ukrainiens décoraient eux-mêmes leurs murs intérieurs. Les riches villageois de Petrykivka invitaient des peintres pour en assurer la décoration de la maison. 
Au fil du temps, ma mission a consisté à faire découvrir notre art traditionnel à l’étranger. Je suis en train de préparer ma prochaine exposition qui se tiendra en Bulgarie. Il est probable qu’elle se tienne en France (Lyon) et en Allemagne. J’ai par ailleurs reçue une proposition émanant d’Espagne.
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- Qu’est ce qui caractérise votre un style ?

Le style de Petrykivka plaît à tout le monde, il ne laisse personne indifférent. Il est très attrayant grâce à l’utilisation de couleurs vives et d’images positives. Chaque artiste place un peu de son âme dans ses œuvres qui reflètent sa sensibilité. Lorsque je préparais l’exposition se tenant en Bulgarie, j’ai remarqué que les couleurs de ma peinture étaient plus sombres que d’habitude. Ces œuvres avaient été réalisées durant une période d’incertitude quant à l’avenir de mon pays. On retrouve la marque de mes émotions dans mon travail.
Quel est mon style personnel ? Il repose sur un travail éclairé par la passion. J’ai une préférence pour les scène avec des personnages, notamment des cosaques. Cependant, le style Petrykivka,  c’est traditionnellement des fleurs et des oiseaux. J’aime m’appuyer sur un sujet, un thème, un concept. Mes sujets tournent autour des scènes de la vie ukrainienne traditionnelle. Ces dernier temps, je me suis tournée vers les sujets d’inspiration religieuse. Depuis le début des manifestations (novembre 2013) qui ont abouti à d’importants changements, j’ai voulu essayer quelque chose de nouveau. Je me suis mise à dessiner des anges. Ils représentent aujourd’hui à mes yeux la Centurie céleste (ndr: ce nom désigne les Ukrainiens tués fin février 2014, lors des affrontements entre les manifestants et les forces spéciales. La plupart d’entre eux ont été tués par des tirs de snipers…). J’avais réalisé cette peinture peu de temps avant cette tragédie, c’est mon intuition qui m’y avait poussée. J’ai dessiné une maison ukrainienne en hiver et au-dessus un ange. Ce n’est pas tout à fait un sujet traditionnel pour Petrykivka, mais j’avais envie d’innover. Une autre fois j’ai imaginé un oiseau de feu avant d’apprendre plus tard que le symbole de cette année selon l’ancien calendrier slave est un oiseau de feu qui renaît des flammes.  J’ai également participé à la décoration d’une petite église de bois au centre de Kyiv. Cela résulte d’un pur hasard car les représentants de cette église m’ont fait cette proposition après avoir visité mon exposition. Pour conclure, je voudrais dire que Petrykivka est une composante de l’âme de l’Ukraine. Ce style est né à l’époque du baroque cosaque, il représente l’esprit cosaque, la bataille pour la liberté et pour l’Ukraine. Les couleurs vives, couleurs primaires sont celles de la vie.
Propos recueillis par Olena Codet

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17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 16:41

fete-de-la-musique-21062014-choeur-st-volodymyr.jpg

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10 juin 2014 2 10 /06 /juin /2014 21:46

 

Quels sont vos projets aujourd’hui ?

Notre tragédie (je fais référence aux événements en Ukraine de novembre 2013 jusqu’à aujourd’hui) nous a réunis, Ukrainiens et Français. Je suis venu présenter une nouvelle initiative qui s’appelle «l’Ukraine de la Nuit » qui a lieu le 14 mai à Paris, à la Bellevilloise.

 

C’est à la fois une discussion politique et une soirée musicale. C’était mon idée à la base, donc j’ai contacté Natalka Pasternak, présidente du Comité représentatif de la communauté ukrainienne en France. Beaucoup de gens ont répondu à cette initiative... Le malheur passera un jour, mais nous, nous devons rester actifs et solidaires. Nous nous sommes réunis afin de discuter de nos projets, des perspectives de collaboration. Il faut être très créatif et actif. Je suis venu pour la première fois en France à l’époque soviétique. Les Français ne connaissaient pas du tout les Ukrainiens. Lorsque nous avions joué de l’accordéon ici à Montmartre, les gens nous prenaient pour des Tsiganes ou bien des Juifs ou des Russes. Aujourd’hui, la situation a bien changé. Nous avons un statut différent, on nous perçoit et nous reçoit différemment.

 

 

Nous avons beaucoup de choses en commun, les Ukrainiens et les Français. Je peux citer quelques

personnalités qui font le lien entre les deux pays : Serge Lifar et Vaslav Nijinski (qui sont nés à Kiev) ou Gogol, Vertinski... Pendant très longtemps nous ne soupçonnions pas qu’il y a tant de liens entre nos cultures. Aujourd’hui je vois les Français qui connaissent mieux les Ukrainiens, qui sont devenus plus proches, plus attentifs... Je pense que la solidarité traditionnelle des Français s’est transformée en compassion, en chaleur humaine, en entreaide, ce qui est un trait de notre culture. Ce qui nous manquait à nous les Ukrainiens, c’est cette capacité et cette détermination à se battre pour ses droits, ténacité qui caractérise les Français.

 

D’autres projets à venir ?

Je vais me mettre à « rêver », car je suis le « rêveur » numéro un ! Mais si je dois parler sérieusement, je vais rencontrer mes partenaires et on va travailler sur des projets concrets, sur les « business plans ». Nous vivons des temps difficiles. Il y a beaucoup d’inquiétude quant à l’avenir de l’Ukraine.

 

Qu’est -ce que vous ressentez personnellement ? Quelle est votre position ?

Bien sûr, nous nous inquiétons pour l’avenir, nous avons peur pour nos proches... Nous entendons un grand nombre de conseils sur la façon de sortir de cette situation. Malheureusement, on entend toujours que « quelqu’un doit faire quelque chose », en Ukraine nous avons de grandes attentes vis-à-vis de notre Etat ou de notre gouvernement. Ma recette est très simple : dans des temps si difficiles, il faut se consacrer à des choses que nous savons bien faire, il faut avancer, rester actif, respirer, s’unir, travailler sur des sujets positifs. Il faut penser au jour où le malheur sera passé. Il faut réfléchir à ce que l’on doit faire pour que cela arrive, pour résoudre les problèmes. On doit imaginer un meilleur avenir et essayer de le créer.

 

 

Quels sont vos projets à venir en Ukraine ? Vous organisez toujours le festival « Kraïna Mriy » (« le Pays des rêves ») ?

D’ abord j’aurai quelques concerts dans les villes ukrainiennes avec le groupe « VV » (Vopli Vidopliassova). Je vais également donner quelques concerts de jazz. Nous préparons actuellement la 11ème édition du festival « Kraïna Mriy» dans un nouveau format, je l’appellerai « faisons le festival ensemble ». J’ai été inspiré par le festival d’Avignon auquel j’ai participé. Il y a deux parties : le programme « in », fait par les organisateurs et le programme « off » proposé par des associations, des groupes, des individus... Nous allons faire la même chose en Ukraine. Nous allons proposer une assistance technique (la scène, la lumière, la publicité etc.) aux participants afin qu’ils puissent réaliser leurs idées, leur programme. Nous avons un nouveau terrain pour le festival, un grand parc avec des lacs...

 

Nous avons déjà reçu des propositions intéressantes. Le moment est assez particulier pour réaliser ces idées. Même les Français remarquent que les Ukrainiens aujourd’hui proposent un nouveau modèle de société. L’organisation sur Maïdan a été extraordinaire ! Qui sait, peut-être, nous serons capables de trouver des solutions à des problèmes graves de la société moderne ?

 

Notre festival sera une sorte d’expérimentation sociale. Il est possible que dans l’avenir le festival soit entièrement pensé et réalisé grâce à des initiatives extérieures, à des groupes des participants eux-mêmes.

Propos recueillis par Olena Codet

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31 mai 2014 6 31 /05 /mai /2014 19:15

DAKHABRAKHA (Uk) MINIMAL ETHNO  PSYCHO-FOLK  TRANCE  ACOUSTIC TRIP-HOP

Avec trois albums à son actif, DakhaBrakha (donner/prendre en ukrainien) emmène son public dans un univers musical inattendu : celui du chaos ethnique. C'est au Centre d'Art Contemporain de Kiev que le groupe a été créé, en 2004, par le directeur de théâtre d'avant-garde (le Dakh) Vladyslav Troitskyi. Prenant appui sur la musique traditionnelle ukrainienne, DakhaBrakha l'a largement ouverte aux rythmes du monde et à ceux de la modernité : ses quatre interprètes, tous multi-instrumentistes l'accompagnent d'instruments indiens, arabes, africains, russes ou encore australiens pour livrer un mélange détonnant d'ambient, de noise, de musique expérimentale et de sons folkloriques. Les voix sont puissantes, étonnantes. Le tout dégage une énergie presque diabolique. Laissez-vous bousculer, laissez-vous emporter. DakhaBrakha, c'est de la bombe !


Marko Halanevych -- vocal, darbuka, tabla, didgeridoo, accordion, trombone
Iryna Kovalenko -- vocal, djembe, bass drums, accordion, percussion, bugay, zhaleyka
Olena Tsibulska -- vocal, bass drums, percussion, garmoshka
Nina Garenetska -- vocal, cello, bass drum

http://www.morezvukov.nl/artist-roster/dakhabrakha

http://www.dakhabrakha.com.ua/eng/

https://www.facebook.com/DakhaBrakha

http://www.dakhabrakha.com.ua/eng/title/albums/namezhi

 Billetterie en ligne : https://fr.yesgolive.com/lalimentation-generale/dakhabrakha-dj-uzun

 

 

d'autres dates:


23 mai - Les 3 Elephants Festival, Laval France
4 juin - L'Alimentation Générale Paris France
5 juin -  Ubu Rennes, France
7 juin - Art Rock festival St Brieuc, France
28 juin - Haapavesi Folk Music Festival, Finland
4 juillet - MIMI festival Frioul Island, France
juillet - Eurockéennes Belfort festival, France
7
juillet - Festival Convivencia Aguesvives, France
09
juillet - Festival de la Cité Lausanne, Switzerland
12
juillet -  Festiculles festival Culles les Roches France
16
juillet - Suds Arles festival, France
23
juillet - Saint-Jean-de-Monts, France
24
juillet - Festival Tempo Rives Àngers France
25
juillet - Festival Tempo Rives La Roche / Yon Biarritz, France
http://www.dakhabrakha.com.ua/ eng/

 

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19 mai 2014 1 19 /05 /mai /2014 23:12

Le mardi 3 juin à 18h00 aura lieu la présentation de deux ouvrages d'art publiés l'an dernier par les Editions Rodovid (Kyiv):

Vita Susak, Les Artistes ukrainiens à Paris, 1900-1939. (en français)

Jean-Claude Marcadé, Malévitch. (en ukrainien)

Les auteurs - Vita Susak (Lviv), docteur en histoire de l'art et le professeur Jean-Claude Marcadé (Paris) - ainsi que Lidia Lykhatch, directrice de “Rodovid” (Kyiv) présenteront ces ouvrages et parleront des sources des mouvements d'avant-garde européens et du rôle que Paris a joué dans leur émergence.

La soirée sera modérée et animée par Ewa Bobrowska (Paris), docteur en histoire de l'art. 

Vous trouverez les détails dans l'invitation jointe.

susak-markadet.jpg

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30 avril 2014 3 30 /04 /avril /2014 16:17

JOURUKMETZ-20140608.jpg

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30 avril 2014 3 30 /04 /avril /2014 16:10

saint-amboise.jpg

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14 avril 2014 1 14 /04 /avril /2014 07:45

feu-personnifie.jpg

 

Exposition de photos «FEU PERSONNIFIE»
VarrIng (Ihor L.Babii)

Où: le Centre culturel et d'information de l'Ambassade d'Ukraine en France
22 avenue de Messine, 75008 Paris, France Tel: 01 43 59 03 53, Fax: 01 43 06 02 94
E -mail: ambassade-ukraine@wanadoo.fr

Quand : du 18 au 25 Avril 2014, de 10h00 à 20h00 (sauf dimanche)

Le projet montre la fusion de l'homme et du feu en signes lumineuses et des symboles de la flamme.
Les photos ont été prises dans le Parc national historique et culturel de la Rus' de Kiev.

VarrIng est un pseudonyme artistique de Ihor L.Babii, photographe, qui vit et travaille à Kiev, Ukraine. Engagé socialement, professionnel reconnu de l'art de photo, il est à l'initiative du projet "La beauté de l’Ukraine dans l'objectif".
www.varringphotographer.com // author@varringphotographer.com


Contacts:
Directeur du centre: Oleg Yatsenkivsky
Commissaire de l'exposition: Natalia Nabokova
06 42 88 15 86  e-mail: natacha.nabokova@gmail.com


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4 avril 2014 5 04 /04 /avril /2014 11:33

utro-gagarina-a-anticafe.jpg

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31 mars 2014 1 31 /03 /mars /2014 22:20

kira-mouratova.jpgDans le cadre de la 9e édition du festival L'Europe autour de l'Europe les films de Kira Mouratova, en sa présence, seront projetés le 9 et 10 avril 2014 au cinéma L'Entrepôt à 19h40.


Le 9 avril - "En decouvrant le vaste monde"

Le 10 avril - "Changement de destinée"


Le 11 avril à 13h40 Kira Mouratova donnera une Master class au cinéma L'Entrepôt. Une occasion unique, car la réalisatrice se déplace rarement.

Le numéro du mois d'avril de la revue Cahiers du Cinéma lui consacre un article.

Le cinéma L’Entrepôt invite également à suivre la Compétition des films inédits en France en présence des réalisateurs (avec Q&A), tous les jours à 20h jusqu'au 7 avril ainsi que les 15 courts métrages européens primés par la European Film Academy (cinéma L'Entrepôt le 12 avril 2014 à 13h40).

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