Les Palabres solidaires : séance dédiée à l'Ukraine.
Lecture de la lettre ouverte de l'écrivain Yuri Andrukhovych.
Tous les deux mois, auteurs, traducteurs et éditeurs présentent des œuvres ayant trait à l'Europe centrale
(Allemagne, Autriche, Hongrie, Pologne, République tchèque, Roumanie, Slovaquie, etc.) récemment parues en français
Le Centre tchèque
vous invite à la séance animée par
Mateusz Chmurski, Université de Lorraine & CIRCE.
Domaine ukrainien
Serhiy Jadan, La route du Donbass, traduit de l'ukrainien par Iryna Dmytrychyn, Lausanne, Noir sur blanc, 2013. Présenté par la traductrice.
Domaine autrichien
Thomas Bernhard, Sur les traces de la vérité. Discours, lettres, entretiens, articles, sous la direction de Wolfram Bayer, Raimund Fellinger et Martin Huber, traduit de l'allemand (Autriche) par Daniel Mirsky, Paris, Gallimard, coll. Arcades, 2013. Présenté par Christine Lecerf, germaniste, journaliste, critique littéraire, productrice à France culture.
Domaine hongrois
Péter Nádas, Histoires parallèles, traduit du hongrois par Marc Martin, avec la collaboration de Sophie Aude, Paris, Plon, 2012. Présenté par le traducteur.
Domaine slovaque
Milo Urban, Le Fouet vivant, traduit du slovaque, préfacé et annoté par Michel Chasteau, Paris, Fayard, 2013. [Intervenant à préciser]
Domaine polonais
Dorota Maslowska, Chéri, j'ai tué les chats, traduit du polonais par Isabelle Jannès-Kalinowski, Lausanne, Noir sur blanc, 2013. Présenté par Kinga Swiatkowska-Callebat, Université Paris-Sorbonne & CIRCE.
sous réserve de modification
Centre tchèque
18, rue Bonaparte, 75006 Paris, tel. 01 53 73 00 22
sur l’initiative du CIRCE (Centre Interdisciplinaire de Recherches Centre-Européennes)
de l’Université Paris-Sorbonne et l’Association Adice
Organisation et renseignements: Aurélie Rouget-Garma, Université Paris-Sorbonne et CIRCE, Aurelie.Rouget-Garma@paris-sorbonne.fr
Programmation et coordination: Malgorzata Smorag-Goldberg, Université Paris-Sorbonne et CIRCE, maougocha@usa.net
Centre universitaire Malesherbes, 108 bd Malesherbes, 75850 Paris Cedex 17, tél : 01 43 18 41 93
avec le soutien de:
Le bulletin de Fevrier 2014 de Perspectives Ukrainiennes est disponible sur la page Archive des bulletins de Perspectives Ukrainiennes ou en cliquant ici
Au sommaire:
p.2 : Conférence et dîner-débat avec Annie Daubenton « Le soulèvement ukrainien ».
p. 3-4 : Rencontre avec Annick Bilobran, française d’origine ukrainienne, de retour de Maïdan.
p. 5-7 : Entretien avec Philipe Pegorier, directeur d’Alstom pour la Russie, Ukraine, Biélorussie.
p. 8 : Soirée Cabaret Slave.
p. 9 : Conférence de l’Association Française des Etudes Ukrainiennes.
p. 10 : Actualité du livre
Nomination du Consul Honoraire d’Ukraine à Nice
Jeudi 19 décembre à 17h30
Nice, Hôtel Westminster****
Ce Jeudi, 19 décembre a eu lieu à l’hôtel Westminster à Nice l’annonce officielle de la nomination du Consul Honoraire d’Ukraine à Nice, M. Marc Ivasilevitch, en présence de Son Excellence l’Ambassadeur d’Ukraine en France M. Oleksandr Kupchyshyn et du Consul d’Ukraine à Marseille M. Viacheslav Vozdigan.
Monsieur Marc Ivasilevitch a salué les représentants de la ville de Nice, notamment la Conseillère Municipale Mme Brigitte Tanauji-Dahan, toutes les personnes présentes du monde culturel, politique et économique, ainsi que ses amis.
Il a remercié le gouvernement ukrainien pour la confiance accordée en tant que Consul Honoraire et correspondant officiel de son pays à Nice. M Marc Ivasilevitch a précisé que son engagement est de mieux comprendre, accompagner et servir l’Etat et la Nation ukrainienne. Il a également souligné son engagement pour développer avec l’Ukraine les relations économiques et culturelles et bien sûr représenter l’image de l’Ukraine au sein de la ville de Nice. Il a remercié tous ceux qui ont œuvré au développement des relations culturelles, touristique, universitaires et économiques entre les deux pays.
Marc Ivasilevitch est né en Ukraine. Depuis 1980, il vit et travaille en France, et il a adopté la nationalité française. Marié, il a deux fils qui sont nés en France. Passionné d’art, collectionneur, mécène, homme d’affaires.
Nathalie Tereshchuk natali@artpleiada.com +33 9 72 11 91 81 +33 6 72 18 01 30
Institut d’Histoire sociale
4, avenue Benoît-Frachon
92023 Nanterre
Jeudi 6 février 2014 à 18 heures
nous recevrons
Annie Daubenton:
Le soulèvement ukrainien
En 1989/1990, l’Europe de Prague, de Berlin-Est et Bucarest a retrouvé celle de Paris, Londres et Bonn. Voilà que frappe à notre porte une autre partie de l’Europe, qui fut beaucoup plus longtemps communiste et dont l’indépendance a été étouffée par l’Etat russe et soviétique. L’appel à la liberté se fait entendre en Ukraine contre un régime incomplètement débarrassé de ses oripeaux communistes.
Quelle a été la genèse de la révolte ? Quelles sont les différentes tendances du mouvement ? Est-il soutenu par toute la population ? Quels sont les enjeux de cette lutte et quelles solutions envisager ?
Annie Daubenton nous aidera à répondre à ces questions.
Correspondante permanente de Radio France à Moscou puis conseillère culturelle à l’Ambassade de France à Kiev, elle est l’auteur de :
Ukraine, les métamorphoses de l’indépendance (Buchet-Chastel 2009)
Entrée libre, dans la limite des places disponibles.
La conférence-débat se poursuivra, pour ceux qui le souhaitent, autour d’un repas dans le restaurant voisin (29€). Il nous faut pouvoir, à l’avance, indiquer au restaurateur le nombre exact de convives ; nous comptons donc sur votre compréhension pour nous faire part de votre demande d’inscription AVANT le mercredi 5 février 2014 , en nous précisant bien si vous souhaitez vous joindre à nous pour le dîner.
Interview avec Philipe Pegorier, directeur d’Alstom pour la Russie, Ukraine, Biélorussie: "L’Ukraine est un pays important pour Alstom. Le groupe y est présent à hauteur de 25% dans LouhanskTeplovoz par le biais de son partenaire Russe TMH. En Ukraine, Alstom a également participé à la modernisation de la centrale hydroélectrique de Dniepr à Zaporijjya."
Parlez-nous de votre travail ?
Je suis basé à Moscou et il m’arrive de venir régulièrement en Ukraine. Je connais bien le pays pour y avoir été expatrié à deux reprises : j’y ai vécu durant 6 ou 7 ans au moment de l’indépendance (j’ai alors travaillé au consulat général de la France) et entre 2007 et 2010 en travaillant pour le ministère de l’Economie et des Finances français.
Je suis actuellement à la tête d’une filiale d’Alstom pour la Russie, l’Ukraine et la Biélorussie. Elle représente les quatre métiers du groupe : transport, thermal power (turbines pour les centrales électriques), énergies renouvelables (turbines pour le solaire, éolien et surtout pour l’Ukraine l’hydroélectrique) et réseaux électriques (Grid).
L’Ukraine est un pays important pour Alstom. Le groupe y est présent à hauteur de 25% dans LouhanskTeplovoz par le biais de son partenaire Russe TMH. En Ukraine, Alstom a également participé à la modernisation de la centrale hydroélectrique de Dniepr à Zaporijjya. Par ailleurs, Alstom fournit des filtres à particules pour réduire la pollution des centrales et des usines industrielles ukrainiennes. Energoatom (ndr : société publique gérant les stations nucléaires) est un client important pour le groupe dans le secteur de la maintenance et de la modernisation des turbines des centrales nucléaires ukrainiennes. Si la santé économique du pays a été meilleure, le groupe pourrait y travailler de manière encore plus dense.
Dans le domaine du transport, Alstom a de très bonnes relations avec LAZ (usine automobile de Lviv), puisque nos deux entreprises ont un projet commun de fabriquer un tramway à Lviv. Néanmoins, cet important projet est retardé par le manque de solvabilité des grandes villes ukrainiennes (Lviv, Donetsk, Zaporijjya, Dnipropetrovsk etc) qui devraient devenir les premiers acheteurs du tramway.
Est-ce que Alstom collabore avec d’autres sociétés françaises en Ukraine ?
Oui, bien sûr. En Ukraine, EDF est notre partenaire privilégié. Avec ce groupe nous travaillons sur les projets de thermal power.
Jusqu’ici nous n’avons pas encore travaillé avec des bureaux d’études français en Ukraine, mais on le fait déjà en Russie. C’est probablement dû au niveau des projets ukrainiens, qui ne sont pas encore assez matures pour concerner les bureaux d’études français.
Avez-vous des partenaires locaux en Ukraine ?
Nous avons beaucoup de partenaires locaux. D’une part ce sont des susmentionnés LAZ, LouhanskTeplovoz et Energoatom. D’autre part, l’Ukraine sert également de base pour nos achats pour nos projets russes. Ainsi, la cabine de conduite pour la locomotive EP-20 est fabriquée à Zaporijjya. Alstom-Atomenergomash, notre joint-venture avec Rosatom (ndr : agence nucléaire publique russe) prévoit une localisation importante de composants pour les turbines à vapeur pour des centrales nucléaires en Ukraine.
Peut-on donc dire qu’Alstom est gagnant dans les deux cas – dans le cas de signature de l’accord d’Association avec l’Europe et dans le cas du rapprochement économique avec la Russie ?
Oui, on peut le dire ainsi. Puisque les partenariats entre les industriels russes et ukrainiens sont forts et se renforceraient dans ce deuxième cas. Alstom en profitera grâce à ses partenariats russes.
Quelles conséquences ont les évènements actuels en Ukraine sur le travail d’Alstom ?
Nous avons appliqué des mesures de sécurité qui consistent à déconseiller à nos salariés la fréquentation des quartiers du centre de Kyiv –c’est-à-dire que nous conseillons vivement d’éviter Khrechatyk et le quartier gouvernemental. Mais notre bureau étant situé dans le quartier de Podil, nous n’avons pas de difficultés et nous ne sommes pas impactés dans notre travail quotidien.
Nous n’avons rien suspendu à cause des mouvements contestataires en Ukraine. La situation du pays reste donc grave, la crise politique coïncide avec la crise économique. Ce n’est jamais bon pour les affaires. Le business a besoin de stabilité.
Vous avez pu observer l’Ukraine durant ces 20 ans d’indépendance, comment le pays a-t-il changé ?
L’évolution de la société est un processus naturel. Aujourd’hui, les gens parlent plus l’ukrainien ; il faut dire qu’il y avait un grand flux migratoire des régions ouest vers la capitale. Notons la fermeture de nombreuses usines en Ukraine, sauf celles qui font partie du tissu militaro-industriel russe et c’est un sujet sensible.
En Ukraine, notamment en Crimée, commencent à apparaitre des projets d’énergies renouvelables. Alstom travaille-t-elle sur ces projets ?
Nous sommes bien sûr très intéressés par ces projets. Malheureusement, l’obligation de production locale qui est très ambitieuse ne nous permet pas encore de nous positionner sur ces projets. On continue à produire en Europe, ainsi nos turbines à vent sont fabriquées en Espagne.
Sentez-vous la concurrence chinoise ?
Les chinois commencent à arriver. Leurs produits sont les moins chers et ils ont des conditions de financement très compétitives. En même temps, les producteurs européens restent mieux performants en termes de technologies.
Quel est votre politique de recrutement en Ukraine ?
En Ukraine nous avons une équipe composée d’expatriés et d’une douzaine d’Ukrainiens. En Russie nous avons également quelques ukrainiens dans nos équipes. Ce sont des professionnels avec une très bonne formation d’ingénieurs et une bonne technicité, parlant russe et anglais.
Dans les équipes peu de gens parlent français. Le français reste en option, puisque dans 95% des postes, l’anglais est obligatoire. En effet, l’anglais est une langue d’entreprise et toute notre documentation est en anglais. Ce qu’on exige de nos employés locaux c’est surtout avoir une bonne formation locale, connaitre des systèmes et des normes locaux, des GOST (ndr : normes techniques) etc et bien sûr la connaissance d’anglais.