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21 novembre 2012 3 21 /11 /novembre /2012 22:16

CINÉ-CLUB UKRAINIEN

ESPACE CULTUREL DE L’AMBASSADE D’UKRAINE

 

22, av. de Messine, M° Miromesnil. Tél. 01 43 59 03 53

Entrée libre.

 

Jeudi 6  décembre 2012, 18 heures

 

 

Ciné-concert

 

 

LE COCHER DE NUIT 

(НІЧНИЙ ВІЗНИК)

vostf

 

copie restaurée en 2010

Photogramme-1-Le-Cocher-de-nuit.jpg

musicalisé par Arsène Trofimov

 

Production : VOUFKOU, Studio d’Odessa, 1929, nb, muet, 55 mn
Scénario : Mykhaïlo Zats, Heorhiї Tassine   
Réalisation : Heorhii Tassine
Photographie : Albert Kun
Décors : Heinrich Baisenhertz, Josef Shpinel
Interprétation : Ambroise Boutchma, Marie Ducimetière, Karl Tomskyi, Youriï Choumskyi, Mykola Nademskyi
Genre : drame social
Affiche-Le-Cocher-de-nuit.jpg

Synopsis


Durant la guerre civile, la ville d’Odessa se retrouve aux mains des interventionnistes. Pendant que le cocher de nuit, Hordiї Yarochtchouk, conduit les officiers blancs dévoyés, sa fille Katia imprime des tracs à son insu, aidée par le jeune bolchévik Boris. Hordiї, qui a fini son labeur plus tôt qu’à l’ordinaire, décide d’aller la chercher à la sortie de son travail. Il apprend que Katia a quitté son emploi depuis deux mois. Furieux, il rentre chez lui, aperçoit Boris et va le dénoncer. Par malchance, c’est Katia que le commissaire arrête, et Hordiї doit amener lui-même sa fille à la morgue où elle est tuée sous ses yeux. Le vieil homme erre toute la journée dans la ville. À nouveau interpellé par le commissaire qui vient d’appréhender Boris, il se rachète en faisant signe au prisonnier de sauter en marche avant de précipiter son attelage du haut de l’escalier Potemkine.

Opinion

Tourné au Studio d’Odessa en 1928, année bénie du cinéma muet en Ukraine avec plus de trente longs métrages de fiction, Le Cocher de nuit est considéré comme l’une des œuvres majeures de l’époque. Réalisé par Heorhiї Tassine sur un scénario de Mykhaïlo Kats, ce film, ainsi que Deux jours de Heorhii Stabovyi, sont de ceux qui vont ouvrir la voie au réalisme en décentrant l’individu par rapport à la masse et en plaçant le héros au cœur des événements. Né du rejet de la représentation abstraite et symbolique de la réalité que véhiculent les films allégoriques, ce nouveau courant psychologique manifeste un intérêt pour le destin des individus, leurs drames personnels et leur interaction avec le milieu social. L’histoire du vieux cocher Hordiї Yarochtchouk, qui voiture pendant la nuit les officiers blancs dans Odessa, semble être celle d’un homme fermé à tout ce qui est hors de sa sphère familiale et ne veut pas entendre parler de politique. Mais à la suite d’une tragédie personnelle, son histoire devient le récit d’un héros qu’une prise de conscience pousse au courage civique. En dénonçant Boris (Karl Tomskyi), l’ami bolchevique de sa fille Katia (Marie Ducimetière), il la dénonce involontairement. Le rôle-titre est tenu par la star du cinéma de l’époque Ambroise Boutchma, venu du théâtre de Lès Kourbas. À cette époque, entre 1926 et 1930, Boutchma travaille exclusivement pour le cinéma en tenant les premiers rôles dans les films de Tchardynine, Okhlopkov, Tassine, qui lui donnent une liberté artistique totale, notamment dans les rôles de composition où il campe tantôt un Français, tantôt un Anglais ou un Américain. Son partenaire Youriï Choumskyi, qui a connu les affres de la guerre civile, interprète avec brio celui de l’officier des services secrets. Cette œuvre émotionnelle de portée socio-politique, qui marque un tournant dans le cinéma ukrainien, soulève le problème des populations prises en otage par l’ennemi, thème qui sera exploité jusqu’à l’écœurement dans le cinéma soviétique. Le Cocher de nuit  fut très vite comparé au film Le Dernier fiacre de Berlin de Karl Boese, et le jeu de l’acteur Ambroise Boutchma à celui d’Emil Jannings dans Le Dernier des hommes de Friedrich Murnau.Photogramme Le Cocher de nuit 2
À l’instar de la plupart des films odessites, Le cocher de nuit fut tourné in situ. Le réalisateur ne se servit pas de la ville comme d’un décor pittoresque, mais comme d’un élément constitutif de l’intrigue et du jeu des acteurs. Les séquences principales furent enregistrées dans un splendide ensemble urbain, partant du Palace Vorontsov jusqu’au boulevard Primorsky (à l’époque boulevard Feldman) et la Place Catherine. Selon le témoignage d’Ambroise Boutchma, la scène finale, qui se déroulait sur les escaliers Potemkine, fut amputée pratiquement de sa totalité. Tassine avait pour principe de ne pas truquer ses scènes et demandait à ses acteurs de ne pas être doublés. Un cheval d’une caserne de pompiers bien entraîné fit l’affaire devant plusieurs caméras installées sur les marches. Boutchma lança sa monture au galop en dirigeant la calèche dans les escaliers. Il sauta de celle-ci lorsque le cheval, devenu fou, se brisa les jambes sur un palier intermédiaire. Enregistrée à l’aube, cette ultime scène se terminait par la mort de l’officier et du cocher, les yeux fixés sur les nuages moutonnant dans le ciel.
Le Cocher de nuit fut présenté avec un accompagnement musical live d’Arsène Trofimov au Premier Festival du cinéma muet d’Odessa Mute Nights’ Silent Films Festival, le 18 juin 2010.

Lubomir Hosejko


Ciné-concert

 

L’HOMME À LA CAMÉRA

(ЛЮДИНА З КІНОАПАРАТОМ)

vostf

 

musicalisé par Volodymyr Shpinov

 Affiche--L-Homme-a-la-camera.jpg

Production :VOUFKOU, Studio de Kiev, 1929, nb, muet, 1h.07mn

Scénario : Dziga Vertov

Réalisation : Dziga Vertov

Photographie :Mikhaïl Kaufman, Gleb Troyansky

Montage :Elizaveta Svilova, Dziga Vertov

Genre :documentaire

 

Distinction : œuvre citée parmi les douze meilleurs documentaires de tous les temps au Festival International de Mannheim en 1964.

 

Synopsis

Un jour de la vie à Odessa. La ville s’éveille le matin. Un homme filme tout à l’improviste : les rues animées, le travail, les machines, les loisirs. À midi, la pause, puis le rythme reprend de plus belle, l’agitation grandit, la caméra s’emballe, les images se bousculent. Un œil mécanique se ferme, le soir tombe, la ville s’endort. Photogramme-L-Homme-a-la-camera-2.jpg

Opinion

Après lui avoir commandé, en 1928, la réalisation d’un film de propagande, La Onzième année, la Direction générale photocinématographique d’Ukraine (VOUFKOU) apporte une nouvelle fois son soutien à Dziga Vertov pour sa création la plus audacieuse et la plus achevée, L’Homme à la caméra. Dans ce film expérimental proche de l’écriture automatique, où le montage joue un rôle central, se chevauchent quatre lignes conductrices : l’opérateur en quête d’images, la vie au quotidien du citoyen lambda, la monteuse rivée à sa table de montage, le spectateur observant l’écran. La destruction volontaire du récit, assurée par un montage d’une complexité rigoureuse, et l’absence totale d’inter-titres, n’altèrent en rien le relevé diégétique spatio-temporel : une grande ville d’Ukraine sous la NEP – le film est tourné sur le vif à Kiev, Kharkiv et Odessa -, en plein processus institutionnel dit de l’indigénisation. Partout,
Photogramme-L-Homme-a-la-camera-1.jpg l’ukrainien envahit progressivement le paysage socioculturel. Enseignes, calicots, panneaux publicitaires, administrations, journaux, signalétique sont photographiés au hasard, non pas pour les besoins d’une propagande superflue, mais en tant qu’éléments différentiels, témoins iconiques d’une volonté qui s’opère plus en surface qu’en profondeur. Surchargés d’allitérations visuelles, de collages, de surimpressions à échelles différentes, de dédoublements ou d’inversements de l’image et, en guise de bouquet final, d’un enchaînement ultrarapide de plans courts, le film reste incompris du public, rejeté par la critique pour fétichisme technique et infantilisme. Ce film fondateur de la théorie sur le ciné-œil reste un hommage de l’homme à sa nouvelle conquête mythique - la caméra, qui, sous l’aspect technique et esthétique, se conjugue à la première personne. Vertov cherche, en réalité, à en faire une sorte d’essai sur la morphologie filmique en s’interrogeant sur les capacités de l’œil humain et du médium lui-même. En réinventant l’espace quotidien de la vie d’une cité, ce manifeste futuriste préfigure, en quelque sorte, le futur dispositif de vidéosurveillance des grandes agglomérations d’aujourd’hui.
Lubomir Hosejko

 

 


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21 novembre 2012 3 21 /11 /novembre /2012 22:07

CINÉ-CLUB UKRAINIEN

ESPACE CULTUREL DE L’AMBASSADE D’UKRAINE

 

22, av. de Messine, M° Miromesnil. Tél. 01 43 59 03 53

Mardi 4 décembre 2012, 19 heures

 

Entrée libre.

 

L’ÉTÉ INDIEN

 

(ТАКА ТЕПЛА, ТАКА ПІЗНЯ ОСIНЬ)

 

Affiche-L-Ete-indien.jpg
Production : Studio Alexandre Dovjenko de Kiev, 1981, 90 mn, coul
Scénario : Vitaliї Korotytch, Ivan Mykolaїtchouk
Réalisation : Ivan Mykolaїtchouk
Photographie : Youriï Harmach
Décors : Vitaliї Volynskyi, Mykola Rieznyk, Serhiї Khotymskyi
Son : Sofia Serhienko
Interprétation : Ivan Mykolaїtchouk, Halyna Chtchebyvovk, Petro Mykhnevytch, Borys Tsymba, Natalia Soumska, Nadia Dotsenko, Hryhoriї Hladiї, Lès Serdiouk, Fedir Stryhoun, Yaroslav Havrylouk Taїssia Lytvynenko, Valentyna Saltovska, Farida Muminova
Genre : mélodrame

Synopsis

Michael Rousnak, émigré de Bucovine, a passé toute sa vie près d’une base aérienne au Canada. L’air y était tellement pollué qu’il le rendit aveugle. Cinquante ans plus tard, Rousnak revient au pays avec son ami noir Jackson et sa petite-fille Oryssia. Tout ce qu’il ne peut plus voir de ses propres yeux, il le revoit avec son âme et sa mémoire : les chemins vicinaux, le lit du ruisseau disparu, sa terre à laquelle il demande pardon à genoux. Cette terre promise sur laquelle Oryssia jette un regard curieux et désabusé à la fois, déçue par une idylle sans lendemain.

Opinion

En 1965, lors du Festival de Mar del Plata où il présenta Les Chevaux de feu, l’acteur Ivan Mykolaїtchouk avait rencontré un vieil émigré ukrainien frappé de cécité évolutive, qui voulait revoir sa patrie avant de mourir. Par l’intermédiaire du comédien, celui-ci obtint un visa de séjour. Mais en retrouvant sa famille, le choc fut tel qu’il perdit définitivement la vue. De cette histoire vraie, Mykolaїtchouk tira en 1973 un scénario original qu’il dut, sous la pression des censeurs, coupler à une nouvelle de Vitaliї Korotytch à coloration politique prenant pour sujet le séjour en Ukraine d’une jeune femme d’émigrés nationalistes. Il en sortit un scénario artificieusement arrangé, souffrant d’une imagination indigente et confuse, car trop d’années avaient passé entre l’idée même et sa réalisation. Entre temps, le monde avait changé, les esprits et les rapports avec l’Occident aussi. La jeune génération de la diaspora ukrainienne, qui ne connaissait pas le pays de ses ancêtres, y était perçue comme étrangère, et ses connaissances parcellaires. Élevée dans une société multiculturelle et ouverte, Oryssia (incarnée par la jeune première Halyna Chtchebyvovk) ne peut accepter de se fondre dans une culture dominée par un groupe qui la rejette. Certes, Mykolaїtchouk et Korotytch avaient voyagé à l’étranger, senti la souffrance de leurs compatriotes mais en tant que touristes soviétiques, surveillés, n’approchant que la communauté progressiste de la diaspora. Trop de clichés convenus émaillent ce mélodrame, notamment les scènes hyperthéâtralisées d’outre-Atlantique ressemblant à un rite maçonnique, le laquage topographique de la Bucovine soviétique, les tribulations des agents de l’Intourist, les chants, les danses désynchronisées. L’erreur du réalisateur ne fut pas tant de débiter des lieux communs – la nostalgie, l’amour de la patrie, le pacifisme – que de les amalgamer et les détourner au profit du thème de l’expatriation. Tout patriote qu’il fut, Mykolaїtchouk restait étranger au thème de la perte de la mémoire, de l’abandon de la terre natale, de la recherche du temps perdu. Seule la superbe séquence du carnaval sauve in extremis ce film : on y retrouve le grand Mykolaїtchouk de Babylone XX, son premier film où il semblait renouer avec les traditions de la célèbre École poétique de Kiev. À l’évidence, en demi-teinte par rapport au personnage de Fabien dans Babylone XX, l’acteur-réalisateur semble s’être consumé par la complexité du sujet : trompé par une nature tardivement refleurie, l’homme est comme un bourgeon stérile à l’automne de sa vie. Dernier hommage à la Bucovine de l’enfant du pays, L’été indien aurait gagné la sympathie du public s’il avait pu être coproduit avec le Canada, utopie qui deviendra réalité à la fin de la décennie. Mais Ivan Mykolaїtchouk n’était plus de ce monde.

 

Lubomir Hosejko







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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 08:32

Montmartre-peysajnaya-aleya.jpgPouvez-vous nous dire quelques mots à propos de l’Association Initiative Saint-André - Allée Paysagée ? Qui sont vos membres ?

L’Association Initiative Saint-André - Allée Paysagée est une union de citoyens et de diverses organisations qui a pour but la préservation et l’enrichissement du patrimoine historique et culturel ukrainien et sa promotion en Ukraine et à l’étranger. Toute personne peut devenir membre de l’association indépendamment de ses convictions religieuses, raciales ou autres. Mais un point est obligatoire : une vision commune dans les domaines de la culture, de l’art et de la préservation du patrimoine. 

 

Quelles sont les actions de l’Association ?

Dès la création de l’association, nous avons mené à bien plusieurs actions pour empêcher la construction d’immeubles autour de la cathédrale Sainte-Sophie. Parmi les actions les plus marquantes, on peut citer la création et la préservation de l’Allée Paysagée.

 

Pouvez-vous nous préciser comment a été créée l’Allée Paysagée ? Comment artistes et citoyens ont-ils réussi à réaliser et défendre ce projet ?

La création de l’Allée Paysagée, telle que vous la voyez aujourd’hui, a commencé en 2004 lors des manifestations contre la construction illégale d’immeubles dans la zone historique protégée appelée « Kyiv de jadis ». Le procès a duré 5 ans, au bout desquels, grâce aux efforts communs des citoyens, associations, artistes, mécénats et de l’architecte Kostiantyn Skrytoutsky, la première sculpture fut installée sur l’Allée Paysagée. Ensuite, furent installées les statues des Anges et du Petit Prince et d’autres créations. Cette initiative, chaleureusement accueillie par la communauté, a amené à créer un parc paysager destiné aux enfants,  aujourd’hui unique à Kyiv. L’Allée Paysagée est devenue le lieu privilégié des habitants de Kyiv et de ceux qui viennent visiter la ville. Le parc fait partie du circuit touristique de la capitale. illustrations-0496.JPG

 

Que représente la signature du Pacte d’Amitié entre votre Association et le Syndicat d’Initiative de Montmartre ?

Le Syndicat d’Initiative de Montmartre et l’Association Saint-André – Allée Paysagée partagent la même vision des choses. L’amitié et la collaboration entre deux associations proches dans leurs buts sont toujours très bénéfiques, surtout pour les communautés.

 

C’est au tour des Français de vous rendre visite. Quels endroits de Kyiv leur montrerez-vous en premier lieu ?

Je voudrais avant tout remercier les Français pour leur accueil chaleureux. Nous étions surpris par l’attention portée à notre délégation et le programme riche en événements à Montmartre. L’Ukraine et la France sont unies historiquement par le mariage en 1051 d’Anna Yaroslavna avec le roi de France Henri 1er. Le cadeau – le pied de vigne que nous avons ramené de Montmartre - est le symbole d’amitié de nos nations aujourd’hui, c’est l’union entre notre descente Saint-André, l’Allée Paysagée et Montmartre. Nous serons ravis d’accueillir la délégation française et ferons tout notre possible pour lui faire découvrir Kyiv. La capitale, vieille de plusieurs siècles, est riche en lieux qui valent la visite. Le jour le plus important de la ville est la fête de Kyiv. A cette occasion, plusieurs événements sont organisés tels que des expositions de peintres, de sculpteurs et d’autres artistes venus de toute l’Ukraine, mais aussi des concerts, des représentations théâtrales. C’est une excellente occasion de montrer l’esprit et la culture du peuple ukrainien. Bien sûr, nous montrerons à nos amis français l’Allée Paysagée, l’église de Saint-André, la Sainte-Sophie, le monastère de Saint-Michel avec ses coupoles dorées, la Laure de Petchersk de Kyiv. Nous irons voir des musées, théâtres, expositions et bien d’autres choses. A très bientôt à Kyiv !

 

Propos recueillis par Valentyna Matiyiv

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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 08:31

Plusieurs jours après les élections législatives, les résultats définitifs ne sont toujours pas officiellement proclamés. Dans certaines circonscriptions, les résultats font l’objet de vives contestations. On recompte encore et encore. L'opposition dénonce une victoire volée tandis que le pouvoir cherche les moyens grâce auxquels il pourra faire valider la victoire de ses candidats.

 

Les désaccords les plus importants touchent les circonscriptions concernées par le scrutin majoritaire. En revanche, le scrutin proportionnel reflète, plus ou moins, les sympathies politiques des Ukrainiens... « Sans compter les fraudes, les voix préachetées et des pratiques administratives détournées » précise un activiste de la société civile ukrainienne, Ostape Kryvdyk.

 

Le scrutin proportionnel révèle que le parti au pouvoir, le Parti des Régions, réunit actuellement 30 % des suffrages. « Il ne s'agit pas d’un succès, estime le journaliste politique Moustafa Naiyem. Entre les élections de 2007 et celles de 2012, le Parti des Régions a perdu presque 2 millions de voix, dont 34 % sont comptabilisées dans le fief électoral du parti : les oblasts de Donetsk, Lougansk et Kharkiv. »

 

La liste de l'Opposition Unie – Batkivchtchyna (Notre Patrie) a fait un score légèrement inférieur aux sondages effectués à la sortie des urnes. La Commission Centrale Électorale a communiqué un résultat de 25,54 %, alors que les sociologues prédisaient à la force politique de Tymochenko-Yatsenuk 27-28 %. Ce score paraît assez logique, au regard de la déception de l'électorat « orange » résultant des promesses non tenues, des reformes non faites et de la faiblesse de l'opposition au moment des votes relatifs aux accords de Kharkiv et à la loi sur les langues.

 

 

La troisième force politique s’avère être le parti « Oudar » (Le Coup) du champion du monde de boxe Vitaliy Klitchko. Ce nouveau venu au parlement est déjà surnommé par la presse russe « le chouchou d'Angela Merkel ». Ce parti, fort de ses 13,96 %, est la seule formation politique ayant obtenu un soutien à peu près équivalent dans tout le pays. Potentiellement, s'il ne perd pas la confiance accordée par les électeurs, « Oudar » pourrait devenir un jour une force à même de réunir une majorité dans toute l'Ukraine, tant à l'Est qu’à l'Ouest.

 

Quant au Parti Communiste ukrainien, il obtient un succès inattendu, déjouant les pronostics qui annonçaient la disparition de la formation au drapeau rouge. « Si on analyse une carte électorale, parti par parti, on constate que les voix communistes à l'Est proviennent d’un électorat autrefois acquis au Parti des Régions », estime le politologue Serguey Taran. Le vote communiste, même si le PC ukrainien est un allié fidèle des Régions, est en quelque sorte aussi un vote contestataire.

 

La deuxième surprise des élections est le score élevé du parti nationaliste « Svoboda ». Même si la formation bénéficie d'un bon ancrage à l'Ouest du pays, nul n'a vu venir ses 18,5 % à Kyiv. « Il représente un instrument efficace pour faire partir le Parti des Régions » : ainsi Andriy, un ingénieur quadragénaire et russophone, explique-t-il son vote. La capitale ukrainienne a exprimé une forte attente de changement. Le Parti « Svoboda » se retrouve en mesure de devenir, s'il synthétise les aspirations de l'ensemble des composantes de son électorat, un parti conservateur patriotique. Si le potentiel interne de « Svoboda » ne lui permet pas le renouvellement  politique nécessaire, elle reviendra inévitablement à son statut de formation régionale.

 

Tant que les résultats définitifs ne sont pas déclarés, les conclusions des missions d'observation de l'OCSE, de l'APCE et autres organisations ne sont pas recevables. Le combat pour les décomptes continue. « Les fraudes sont importantes et systématiques », affirme le député polonais du Parlement Européen Pavel Zalevski. « Mais ce qui est rassurant, c'est de constater que les Ukrainiens ne se laissent pas faire. Que le pluralisme est maintenu et que l'Ukraine ne prend pas le chemin de la Russie ou de la Biélorussie. C'est au peuple ukrainien et pas aux partis corrompus que nous devons apporter notre soutien. » Comme de nombreux députés polonais au Parlement Européen, M. Zalevski plaide pour la suppression des visas entre l'Union Européenne et l'Ukraine au plus vite.

 

Youlia Timochenko depuis sa prison, ainsi que son mari depuis la République Tchèque, demandent à la communauté internationale de ne pas reconnaître les résultats des élections. Au sein de l'opposition ukrainienne les avis sont partagés. Il n 'est pas exclu qu'en mars prochain de nouvelles élections soient organisées dans les circonscriptions où de nombreux problèmes ont entaché le scrutin. Dans ce cas, les partis « Batkivchtchyna », « Oudar » et « Svoboda » se sont déjà engagés à présenter un candidat unique contre le parti des Régions.

 

 

 

Alla Lazareva

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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 08:18

Le bulletin de Novembre 2012 de Perspectives Ukrainiennes est disponible sur la page Archive des bulletins de Perspectives Ukrainiennes

 

Au sommaire:

 
p. 1-2 : Éditorial


p. 3-4 : Hommages aux victimes du Holodomor


p. 5 : Entretien avec Maryna Solovjova, présidente de l’association ukrainienne Initiative Saint-André – Allée Paysagée


p. 6 : L’Ukraine à la page - Cognac 15/18 novembre 2012


p. 7 : L’univers merveilleux de l’illustratrice ukrainienne Katerina Biletina à Chateaubernard.


p. 8 : Les Houtsouls, Dans l’ombre des Carpates. Une exposition du photographe Youry Bilak


p. 9-10 : Actualités associatives


p. 11 : Les sculptures dansantes du Maître Pinsel exposées au Louvre du 22 novembre 2012 au 25 Février 2013


p. 12 : Actualités du livre

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6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 22:17

Affiche_Deresh_Kushnir_Matios_Kourkov.jpg

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6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 22:12

Affiche_Kourkov_Matios_12-nov.jpg

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2 novembre 2012 5 02 /11 /novembre /2012 23:25

Le 28 octobre 2012 les élections législatives se sont tenues en Ukraine.
22 parties politiques ont pu participer à la compétition électorale, mais quinze jours avant le scrutin, le parti Sobor s’est retiré et a appelé les électeurs de ne soutenir aucun parti.

Les élections se sont déroulées selon deux modes : la moitié de députés sont élus au scrutin majoritaire (m), et l'autre moitié au scrutin proportionnel (p). Pour être représentée au Parlement, une liste électorale doit recueillir au moins 5% des suffrages exprimés.

En Ukraine, après le décompte de 99,79% des bulletins, les résultats des élections au scrutin proportionnel sont suivants :
Ukraine-resultats_des_elections_legislatives_2012.jpg

En France, il s’agissait que d’un scrutin proportionnel dans deux lieux – à Paris et à Marseille. A l’heure actuelle, nous n’avons pas de résultats de votes à Marseille. Voici les résultats à Paris :
Ukraine-resultats_des_elections_legislatives_2012-copie-1.jpg

Le Parlement ukrainien aura alors, la composition suivante :

composition-du-parlement-ukrainien-2012-copie-1.jpg

 

sources: Pravda.com.ua

Wikipédia

CVK.gov.ua

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30 octobre 2012 2 30 /10 /octobre /2012 23:04

soiree_acuf-apgef.jpg

L’Association des cadres ukrainiens en France et l'APGEF (Association des Polonais des Grandes Ecoles Françaises) organisent une soirée commune.


L’objectif de cette rencontre est le développement, dans un esprit d’ouverture, de liens d’amitié et de solidarité entre les membres de l’ACUF et de l’APGEF dans le cadre de la clôture d’une année où l’Ukraine et la Pologne ont accueilli le championnat d’Europe de football 2012.

 

La soirée s'articulera autour d'un cocktail et d'animations scéniques, conviviales et ludiques, dont nous vous réservons la surprise. 

 

quand : le mercredi 28 novembre 2012 à 19h30

où : au Centre Culturel Ukrainien du 22, avenue de Messine 75008 Paris

 

 

 

ATTENTION: Le nombre de places étant limité, seuls les participants pré-inscrits seront admis à la soirée.


Afin de confirmer votre inscription écrivez avant le 14 novembre par e-mail à cadresukraniens at yahoo.fr et envoyez votre participation de 10 euros par chèque à l'ordre de l'ACUF (adresse vous sera confirmée par e-mail). Le réglement de votre participation doit nous parvenir pour le 16 novembre au plus tard.  

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22 octobre 2012 1 22 /10 /octobre /2012 08:55

EN PRÉSENCE DES CINÉASTES 

METAL MARIOUPOL

Ukraine | 2012 | 94 min | vostf

un film de : Blandine Huk, Frédéric Cousseau (France)

image  : Frédéric Cousseau

montage : Blandine Huk, Frédéric Cousseau

son : Blandine Huk

production : Nofilm (Paris, France) - nofilm(at)free.fr

 Marioupol

Une petite ville de 500 000 habitants sur les bords de la mer d’Azov. Une petite ville dont le nom grec de Marioupol sonne comme celui d’une station balnéaire. Une petite ville d’Ukraine qui vit au rythme de ses aciéries et du souvenir d’une histoire brutale et mouvementée au XXe siècle.

 

site officiel 

__________

Blandine Huk est née en 1969 à Mulhouse. Journaliste, elle débute dans le documentaire comme assistante réalisatrice sur le film Sakhaline (2006). Filmographie : Un dimanche à Pripiat (2006) ; Rouge Nowa Huta (2009) ; Garboucha (2009) ; Le goût du cochon (2010)

Frédéric Cousseau est né en 1963 à Paris. Tout d’abord musicien rock/punk, il commence à réaliser des films (fiction, documentaire, expérimental) à la fin des années 80. Filmographie : Des pieds et des mains (1989) ; Bartolin (1991) ; La fatigue (1998) ; Le 17 au soir (2005) ; Sakhaline (2006) ; Un dimanche à Pripiat (2006) ; Rouge Nowa Huta (2009) ; Garboucha (2009) ; Le Goût du cochon (2010) ; Body (2010) ; Pornographic Isolation (2011).

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