En février 2022, une équipe de journalistes ukrainiens de l'Associated Press, piégée dans la ville assiégée de Marioupol, filme les atrocités de l'invasion russe. Deux ans plus tard, le documentaire monté par ces journalistes reçoit les prix de BAFTA et Oscar du meilleur documentaire.

Mardi 26 mars 2024 sous l'égide du groupe d'amitié France-Ukraine au Sénat, le documentaire "20 jours à Marioupol" a été montré au Sénat.

Voici le discours de Lesya Darricau-Dmytrenko qui clôture le séance.

Madame la Sénatrice,
Mesdames et Messieurs les élus,
Monsieur l’Ambassadeur,
Mesdames et Messieurs,

Chers amis,


"J'aurais aimé ne jamais faire ce film !"  Tels sont les mots prononcés par Mstyslav Chernov, après avoir reçu le prix du "meilleur documentaire" lors de la 96e cérémonie des Oscars.

Je puis, en effet, vous assurer qu'on ne sort pas indemne d'une projection de "20 jours à Marioupol".

Tourné comme un journal de bord, au cœur d'une ville piégée sous des bombardements incessants, on retrouve tous les ingrédients de la guerre. La destruction, la peur, la mort, le danger qui guette à chaque seconde, mais aussi l'héroïsme au quotidien.

Montrer ces scènes de chaos était un devoir de vérité, une nécessité humaniste et une démarche politique, notamment pour répliquer à la propagande russe, plus ignoble que jamais.

L’Ukraine ne se bat pas seulement pour son indépendance, elle lutte aussi pour la liberté de l’Europe et pour le salut de la Démocratie.

Cette guerre témoigne d'une certaine naïveté des Européens et des Américains qui n'avaient pas pris la mesure de la volonté viscérale des pays d’Europe centrale et orientale de s'affranchir de la tutelle de Moscou. Ils avaient surestimé la puissance de l'armée russe et sous-estimé son état de sauvagerie.

Non seulement l’Ukraine a réveillé l’Europe mais elle a sorti les démocraties de leur résignation face aux tyrans, c’est une lueur d’espérance dans les ténèbres de la barbarie.

Nous sommes plus forts que nous le pensons, nos ennemis sont plus faibles qu’ils ne le croient.

Pour conclure je citerai l'immense écrivain Vassili Grossman dont les mots résonnent en écho : “L’histoire de l’Occident témoigne d’un élargissement progressif des libertés, l’histoire russe raconte l’inverse, un élargissement progressif de la servitude”.

Je vous remercie.

Lesya Darricau-Dmytrenko,

Présidente de Perspectives Ukrainiennes

Pour voir le documentaire voici le lien (disponible jusqu'au 12/02/2027).