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13 novembre 2024 3 13 /11 /novembre /2024 23:08

1. En 1731 Voltaire écrivait « L’Ukraine a toujours aspiré à être libre ». Que vous inspire cette citation ?
    Non seulement cette phrase résonne singulièrement aujourd’hui en raison du combat du peuple ukrainien pour la liberté, au prix le plus fort qui soit, mais elle traduit une constante dans l’histoire de l’Ukraine. De par sa culture politique, elle n’a jamais été un pays dans l’orbite russe, qu’elle soit tsariste, soviétique ou poutinienne. C’est un pays d’abord tourné vers l’Europe, dans un premier temps rêvée puis réalisée. Pour ne nous en tenir qu’à la période récente, nous ne pouvons que rappeler la Révolution orange, Maïdan et, aujourd’hui, la résistance de l’Ukraine devant la volonté russe de la détruire ou de la soumettre en esclavage. Mais nous devons aussi nous souvenir de la période soviétique. Lors de l’un de mes récents voyages en Ukraine, en avril de cette année, j’ai eu le bonheur de visiter, à la Maison ukrainienne à Kyiv, l’exposition consacrée à Alla Horska et j’y ai consacré un article, d’ailleurs republié par le Kyiv Post. Cette artiste ukrainienne, assassinée par le NKVD en 1970, et ses compagnons, dont plusieurs d’entre eux furent aussi tués par la police secrète soviétique, se sont employés à défendre la singularité politique, culturelle et intellectuelle de l’Ukraine. Leur entreprise visait, par leur art comme par leur engagement, à sortir l’Ukraine des tentatives d’assimilation, coloniale et impérialiste, au sein de la Russie soviétique. Leur combat était indissolublement lié aussi à l’exigence de vérité, d’où leur mise au jour tant des massacres soviétiques de Bykivnia que de Babyn Yar, lieu emblématique de la Shoah par balles.
    Le manque de travail et de curiosité autant qu’une longue propagande insidieuse, qui a fait croire beaucoup à une supériorité « culturelle » de la Russie, ont comme gommé l’Ukraine de la carte mentale des dirigeants ainsi que des analystes de sécurité occidentaux. Il y a eu comme une « fascination russe », pour reprendre le titre de l’excellent livre d’Elsa Vidal, qui a conduit à l’effacement de sa singularité. Il fut encore renforcé par un biais fréquent de l’analyse stratégique, ce que je développe dans Notre guerre, qui consiste à manifester une révérence aux « grands Etats » au détriment des supposés « petits » et une acceptation tacite, quoi qu’elle soit bannie en droit, des prétendues zones d’influence. Enfin, ceci correspondait à une forme d’indifférence de nombreux dirigeants envers le combat des peuples pour la liberté. Heureusement, ces conceptions géopolitiques archaïques commencent à être révisées, même s’il en subsiste encore de nombreuses traces. Fait assez peu noté, la redécouverte tardive de la littérature et de l’art ukrainiens va dans le même sens : rendre la parole, jusqu’à présent confisquée, aux expressions nationales qui ne peuvent être assimilées dans le magma indistinct des empires.

2. A quel moment vous êtes-vous senti concerné par le destin de l’Ukraine et des Ukrainiens ?
    Je me suis rendu en Ukraine très souvent depuis vingt ans, et déjà cinq fois depuis le début de la guerre totale russe. Me rendre à Boutcha et Borodyanka en avril 2022, trois semaines après les crimes que l’on sait, fut un choc absolu. Au cours des vingt dernières années, rares étaient les politiques et même les experts des questions stratégiques qui effectuaient le chemin vers Kyiv, Lviv et Odessa. Au-delà des conférences que j’ai pu y prononcer, j’y ai aussi effectué plusieurs missions pour le compte de l’Union européenne à l’époque de Viktor Ianoukovitch où je voyais poindre les tentatives de capture par la Russie et, déjà, la volonté de résistance de nombreux Ukrainiens que je côtoyais. J’ai dès lors acquis une certaine familiarité avec ce pays. Je suis aussi allé souvent en Russie dans les années 2000 et cela m’a permis de mesurer le caractère incomparable entre les deux nations. Quand j’allais à Moscou ou Saint-Pétersbourg, je ne pouvais me défaire d’un sentiment d’oppression. En Ukraine, je percevais au contraire le vent de liberté qui soufflait malgré aussi les vents contraires, notamment à l’ère Ianoukovitch. J’avais acquis aussi la certitude du destin européen de l’Ukraine au point de camper, dans la partie prospective et fictionnelle d’un petit livre Quand la France disparaît du monde (Grasset) écrit en 2008, le personnage d’un commissaire européen ukrainien ! Parallèlement, l’analyse stratégique que je faisais de la situation du monde m’avait conduit à alerter déjà il y a presque vingt ans sur le danger que représentait la Russie pour la sécurité globale. Je m’étais élevé contre le reset lancé par Barack Obama, qui me semblait alors entaché d’une erreur d’analyse, puis bien plus tard sur toutes les tentatives de réengagement, y compris de la France, envers Moscou. Dès le début de la guerre russe contre l’Ukraine, en 2014, j’avais plaidé pour une action armée décisive des Alliés. Je l’ai réitéré avec encore plus d’insistance le 24 février 2022. Je persiste à penser qu’une intervention directe des Alliés est une nécessité.
    En somme, mon propos était à l’entrecroisement d’une conscience que le sort de l’Europe et du « monde libre » se jouait en Ukraine et d’une alarme sur une Russie qui, je l’entrevoyais, irait jusqu’au bout, profitant de l’aveuglement des démocraties et de leur inaction. De manière plus intime, je voyais dès 2014 se profiler la volonté de destruction et de soumission d’un peuple que j’avais appris à connaître et à aimer. Je savais de quoi la Russie était capable – nous l’avions vu en Tchétchénie, en Syrie, en Géorgie et ailleurs. Je n’ai cessé, entre 2014 et 2022, de dénoncer notre inaction et toutes les tentatives – ou tentations – d’accords de paix avec la Russie. Je vibrais naturellement avec une nation que Moscou avait promis à l’anéantissement. Je fus aussi l’une des rares voix en France, avec Yannick Jadot, à demander un boycott de la coupe du monde en Russie en 2018 : les clameurs des supporters ont de fait étouffé les cris des victimes, syriennes et ukrainiennes. Je ne pense pas qu’on puisse séparer l’analyse stratégique de la conscience du crime, car cette dernière nourrit la première. Pour cette raison, j’ai sous-titré mon dernier livre Le crime et l’oubli.

3. Dans quelle mesure la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine a-t-elle changé votre vision du monde ?
    Je ne saurais affirmer, à vrai dire, qu’elle l’ait radicalement changé, car la perspective de cette guerre que je qualifie d’extermination faisait partie des réalités que je voyais poindre. Certes, je ne savais pas, avant 2014, si elle allait survenir, mais j’y faisais déjà allusion, dans deux livres écrits en 2011 et 2012, comme étant une possibilité. Je voyais cette marche vers l’abîme de la mort de la Russie et l’absence de réaction des démocraties. L’année 2013, marquée par l’absence de mise en application des lignes rouges énoncées par Obama après les attaques chimiques de la Ghouta, fut certainement un moment-charnière. La passivité observée en 2014, et les sanctions ridiculement faibles, en découlaient. Le refus, lors du siège et de la chute d’Alep en 2015-2016 d’établir en Syrie une zone de non-survol préfigurait l’abstention des Alliés envers l’Ukraine aujourd’hui. Je n’étais pas plus certain que la Russie déclencherait en 2022 une guerre totale contre l’Ukraine, mais elle était dans la logique que j’entrevoyais. Le retrait des troupes américaines d’Afghanistan en août 2021 la rendait plus probable et offrait une sorte de blanc-seing à Poutine.
    Si ma vision du monde n’a donc pas changé, cela ne signifie pas qu’elle ne se soit pas assombrie. Certains signalent, au vu des réactions des Alliés, une conscience plus aiguë de la menace russe radicale. Ce n’est pas complètement inexact. Pour autant, je crains, puisque leur action reste somme toute beaucoup trop mesurée, que la compréhension des enjeux reste pour le moins lacunaire chez certains chefs d’État et de gouvernement. Imaginons d’ailleurs ce qui ce serait passé en, en février et mars 2022, si le président Zelensky avait préféré un taxi aux munitions et n’était pas resté à Kyiv, si la résistance ukrainienne n’avait pas été aussi forte et si l’armée russe avait été aussi puissante que certains l’estimaient. Les Alliés se seraient accommodé de la situation, auraient certes édicté de nouvelles sanctions, mais ils se seraient ensuite précipité à nouveau à Moscou. Quand je vois la manière dont certains d’entre eux, notamment les Etats-Unis et l’Allemagne, restent encore au milieu du gué en termes de fourniture d’armes, de refus de toute action directe de leur part et d’autorisation donnée à l’Ukraine de répliquer en territoire russe, je me dis qu’ils n’ont rien compris. Ils ont de fait laissé exterminer par les Russes de dizaines de milliers de vie et n’ont pas voulu les sauver. Ils ont aussi affaibli la sécurité de leur propre pays. Ils ont enfin permis à Poutine de développer ses propres raisons d’alliances ou de clients, soit moins dissuadés par un Occident libéral inconsistant,  soit tentés de se dire qu’il ne fallait pas trop compter sur lui. Depuis quinze ans, nous avons assisté à l’érosion de notre dissuasion, prise globalement.
    Donc si je me réfère à ce que je pensais il y a quinze ans et que j’avais exprimé dans un livre paru en janvier 2011 Le monde à l’horizon 2030. La règle et le désordre (Perrin), mon analyse du monde a partiellement évolué. Dans cet ouvrage, j’analysais certes déjà la menace russe, voyais poindre la révolte des peuples, notamment au Moyen-Orient juste avant la survenance des Printemps arabes et remarquais l’érosion des organisations internationales généralistes, mais j’imaginais encore l’existence de forces de rappel. Celles-ci me paraissent avoir largement fondu. On a assisté depuis quinze ans à un recul du nombre de pays démocratiques dans le monde, pointé par plusieurs instituts, et à un réarmement autant idéologique que militaire de plusieurs dictatures. La connexion entre celles-ci s’est développée alors que l’alliance des démocraties, que Joe Biden notamment voulait affirmer, est restée à l’état de slogan désarmé. Certains n’ont pas ainsi compris la nature de guerre totale de « l’opération spéciale » russe contre l’Ukraine et continuent à y voir une sorte de guerre classique. Ils la pensent à la lumière des guerres territoriales des XVIIe et XVIIIe siècle et non de la guerre hitlérienne et de la Shoah. Pour moi, qui suis l’héritier direct de parents qui ont combattu dans la Résistance dans leur vingtième année, je perçois, au-delà de toutes les différences, ce retour du mal radical dont beaucoup de dirigeants écartent mentalement la réalité. Dès lors, ils n’agissent pas en conséquence.

4. Qu’est-ce que, selon vous, l’Ukraine apporte à l’Europe et à la France, en particulier ?
    Lorsqu’elle rejoindra l’Union européenne, j’espère en 2030, l’Ukraine sera la nation exemplaire de l’Europe, la seule à avoir depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale fait l’expérience d’une guerre d’agression et à s’être battue seule pour la défense et les valeurs de toute l’Europe. Elle portera, plus que toute autre, la conscience historique qui n’anime plus les autres. J’espère que celle-ci les fécondera et renforcera l’âme des citoyens de l’Europe. Si je parle ici de transfert, c’est parce qu’il y existe un fil de l’histoire que j’invite à renouer et qui lie ensemble les drames et les combats, ceux de la Shoah et de la Résistance, du Goulag et de la libération du communisme, et ailleurs qu’en Europe de la Révolution syrienne aux protestations de Hong Kong, du Laogai aux luttes des femmes iraniennes et afghanes – la liste pourrait être longue. Bref, Kyiv, en ce moment historique précis, sera le lieu de cette conscience universelle.
    D’une certaine manière, ce sera alors Kyiv, plus que Bruxelles, Paris ou Berlin qui deviendra le cœur intellectuel de l’Europe comme par un transfert de cette mémoire historique. J’ai consacré tout un chapitre de Notre guerre à l’Ukraine comme nation exemplaire, non point nation ethnique, mais bien nation politique qui se forge par le combat pour la liberté, en somme quintessence de nation européenne. Le mot « nation » fait assurément peur dans certaines capitales européennes. Dans certains cas, il y a quelques bonnes raisons à cette crainte : plusieurs gouvernements européens ont érigé leur vision nationale en rempart contre la règle commune européenne et le droit international. Au nom de la nation, ils veulent restreindre certaines libertés énoncées dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne et la Convention européenne des droits de l’homme du Conseil de l’Europe. En son nom, de manière très poutinienne, ils défendent des valeurs supposées traditionnelles contre certains droits et se défient des juges et de la liberté des médias. Ils défendent l’idée d’une nation qui se ferme ou se barricade contre la diversité à l’intérieur et contre l’universalité des droits. Or, précisément, l’Ukraine est différente. Elle reconnaît son caractère pluriel qui constitue sa force et qui se nourrit de sources aussi variées que l’orthodoxie, le judaïsme, l’islam de sa communauté tatare, le catholicisme et l’athéisme. Elle a réussi à marginaliser son courant ultranationaliste mieux que la plupart des nations d’Europe. La culture ukrainienne ne saurait être figée, mais se nourrit de la pluralité de ces apports. Elle ne pratique pas un nationalisme clos sur elle-même, mais chez elle la nation se conjugue avec les valeurs ouvertes de l’Europe. Elle constitue un antidote à l’idéologie russe qui inspire certains courants au sein de l’Europe.
    Je me demande d’ailleurs si cette perspective ne fait pas quelque peu peur à certains dirigeants européens, comme si la force de l’Ukraine ne renvoyait pas à leur propre faiblesse. Ils peuvent voir aussi confusément en l’Ukraine une nation qui dispose de la légitimité pour s’imposer, alors que beaucoup d’autres l’ont perdue. Certes, beaucoup dépendra de celles ou de ceux qui dirigeront l’Ukraine dans les décennies qui viennent, de leur sens historique et de leur personnalité. Mais il est évident que l’Ukraine détiendra certains droits historiques spéciaux, si j’ose dire, à l’issue de la guerre, au même titre que les nations victorieuses après la Seconde Guerre mondiale. Elle n’aura pas oublié non plus ceux qui furent à ses côtés et ceux qui le furent moins. Elle aura aussi, par ce qu’elle a vécu et compris parce qu’elle fut obligée de mieux comprendre que les autres, une perception plus juste et réaliste de l’état du monde et de ses forces. A l’hypermnésie d’un certain nombre de dirigeants du monde libre, d’autant plus prompts à célébrer les résistances du passé qu’ils ne soutiennent pas celles du présent, ses dirigeants pourraient sans doute avoir une forme d’hyperconscience. Les plus jeunes de ses citoyens auront grandi plus vite, peut-être trop vite par leur fut ôtée l’insouciance qui sied à l’enfance, comme les jeunes résistants des nations libres il y a quatre-vingts ans.

5. Comment voyez vous l’évolution du conflit et quelles perspectives de résolution entrevoyez-vous ?
    Je n’ai certes pas de don de voyance, mais je ne peux, par la raison, entrevoir autre chose qu’une victoire de l’Ukraine. Ma mère me disait toujours que, même lorsqu’elle était en déportation au camp de Ravensbrück et qu’elle voyait ses compagnes mourir par milliers, elle ne parvenait pas à croire en la défaite des nations libres. Je m’alarme d’ailleurs du fait que le défaitisme, que la propagande russe cherche à instiller dans les esprits, soit si répandu en France et en Europe. Je pense que certains, qui ne peuvent trop clamer ouvertement leur attachement à la Russie, le propagent d’autant plus que tel est leur souhait.
    Je ne vais certes pas embellir le tableau : la situation est plus que difficile sur le front ; l’hiver va être dur pour le peuple ukrainien, soumis aux attaques incessantes des Russes et au manque d’électricité en raison des attaques sur les centrales ukrainiennes ; certains dirigeants sont prêts à conclure un accord avec Moscou qui laisserait sous son joug une partie de l’Ukraine et constituerait une menace à terme pour leur propre sécurité. Nous pouvons être alarmés aussi des incertitudes américaines, même si elles ne sont pas complètement nouvelles non plus. Enfin, la Russie a accéléré son effort de guerre, sacrifiant encore plus le reste de son économie et est aidée massivement par l’Iran, la Corée du Nord et, en large partie, la Chine. On sait que Moscou vise déjà le coup d’après, c’est-à-dire l’Europe.
    Pour autant, l’Europe dispose toujours de capacités considérables pour autant qu’elle veuille les mobiliser, et je vois poindre une conscience, certes encore insuffisante, dans cette direction. L’Ukraine aussi – cela m’a d’ailleurs impressionné lors de plusieurs discussions à Kyiv – fait preuve une capacité d’innovation et d’une intelligence stratégique qui lui ont déjà permis de porter des coups aux forces russes, y contraire sur leur territoire, et cela devrait s’intensifier encore au cours des prochains mois, même s’il s’agit d’une course contre la montre. Donc il faut arrêter de dire que la guerre est perdue pour l’Ukraine, loin s’en faut. Je suis d’ailleurs heureux que le président Zelensky – une très ancienne recommandation de ma part – parle désormais de plan pour la victoire et non de plan de paix. Je crois que les soutiens de l’Ukraine devraient d’ailleurs se garder d’utiliser des expressions comme « négociations », même à une date reculée, « accords de paix », et même paix, car Kyiv ne doit rien céder.
    On me demande souvent de dire ce que signifierait la victoire pour l’Ukraine. Je le répète constamment : retour aux frontières de 1991, les seules internationalement reconnues, jugement des crimes de guerre, contre l’humanité, de génocide et d’agression, retour des enfants déportés et des prisonniers de guerre, paiement intégral par la Russie des dommages de guerre et garanties de sécurité, qui passent par l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN et à l’UE et stationnement des troupes alliés en Ukraine. Rien de cela n’est négociable : le droit international des frontières et le droit pénal international ne peuvent faire l’objet de compromis ou d’une médiation.
    Imaginons qu’il n’en soit pas ainsi : cela signifierait que les Alliés auraient récompensé le crime d’agression, accepté que, plus encore que jamais, le droit international devienne un chiffon de papier, et donné aux Russes l’autorisation de continuer à tuer, à torturer, à violer et à déporter, puisque tel est la réalité des territoires occupés par les Russes. Devant cet abandonnement de tout principe et de toute règle, Poutine serait incité à continuer plus loin encore ses attaques, en particulier contre l’Europe, et ses amis nord-coréens, chinois et iraniens en feraient de même. Bref, cela signifierait que l’Alliance la plus forte du monde, l’OTAN, aurait été défaite, sans combattre, par un Etat faible et bientôt failli. De fait, s’ils le voulaient, ces pays pourraient défaire, avec leurs seuls moyens conventionnels, la Russie de manière quasi définitive, en tout cas pour longtemps. En intervenant directement, ils auraient pu gagner la guerre dès 2022. Là aussi, ils ne l’auraient pas voulu.
    Mais j’ose penser que les dirigeants de l’Europe au moins, peut-être aussi malgré tout des Etats-Unis, s’arrêteront avant de plonger leur pays dans l’abîme. Ils le feront avec un coût incroyablement plus élevé que s’ils avaient agir en 2008, 2014, 2015, 2016 ou même 2022. Mais ils n’ont pas le choix. Que l’Ukraine ne soit pas intégralement victorieuse, et cela sera, pour de bon, l’Europe et le monde libre qui seront défaits.

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    1. En 1731 Voltaire écrivait "L'Ukraine a toujours aspiré à être libre", que vous inspire cette citation ?

« L’Ukraine a toujours aspiré d’être libre » - c’est hautement dramatique mais une réalité. Il s’agit d’un peuple qui a une incroyable résilience. Ça fait des siècles et des siècles que les Ukrainiens sont sous la coupe d’autres nations et qu’ils ont réussi à maintenir malgré tout leur identité et leur culture malgré les dames. La résistance et la persévérance sont inhérente à la culture ukrainienne.

Je me souviens de mes cours des relations internationales dans lequel on donnait l’exemple du peuple ukrainien qui, malgré les drames successifs, toujours orchestrées par la Russie depuis des siècles, a réussi à exister, à être grande et pu obtenir sa Liberté.

On peut regretter les périodes pendant lesquelles l’Ukraine aurait pu s’émanciper, par exemple à l’époque napoléonienne. Quand Napoléon a voulu aider l’Ukraine à être libre sur le modèle de ce qu’il avait fait pour la Pologne, les élites ukrainiennes corrompues et pro-russes n’ont pas suivi l’aspiration du peuple. Peuple de guerriers d’élite dont la réputation s’est forgée par des siècles de luttes.

Tout homme, tout humain, a une aspiration à la grandeur, une aspiration à la liberté, une envie de participer à un projet qui le dépasse, cela donne la force de se battre pour faire vivre ces valeurs. Les ukrainiens ont profondément en eux cette soif de liberté qui s’est forgée dans la douleur et dans la souffrance, et ils l’ont gagné en 1991.

Mais la vraie guerre d’indépendance, c’est bien aujourd’hui qu’ils la mènent et il faut s’engager pour les soutenir dans cette guerre, puisqu’elle survient aussi par notre faute. S’ils n’ont pas les armes qui auraient fait renoncer la Russie, c’est à cause des traités signés et qui nous engageaient, notamment le Mémorandum de Budapest qui a amené l’Ukraine à rendre ses armes nucléaires en échange de notre protection. Nous avons financé le démantèlement de l’arsenal militaire ukrainien conventionnel et nucléaire, c’est donc de notre faute s’ils n’ont pas les armes nécessaires pour se battre aujourd’hui. Cette aspiration pour la liberté existe aujourd’hui plus que jamais, réparons cette injustice et donnons aux Ukrainiens le matériel nécessaire pour que cette guerre d’indépendance soit la dernière.


    2. A quel moment vous êtes-vous senti concerné par le destin de l'Ukraine et des Ukrainiens ?

En 2014 j’ai commencé à m’intéresser à la question ukrainienne notamment suite à la tragédie du vol de MH17 qui a été abattu à l’est de l’Ukraine par les russes. Il y a eu une grande enquête internationale basée sur l’Open Source Intelligence à laquelle j’ai participé à mon niveau, en contribuant à la collecte des données disponibles en ligne. Je faisais les analyses techniques pour tenter de comprendre, et des contre-analyses pour essayer de démonter le storytelling russe. A cette époque, mon blog était uniquement consacré aux dimensions techniques de cet accident, et il a acquis une petite notoriété au point de voir mes analyses partagées par l’ambassade d’Ukraine ou d’être invité à expliquer la situation dans les médias. Mon implication pour l’Ukraine remonte donc à 2014.

Par la suite, outre la tristesse de voir le pays se faire démanteler et mon regret de constater que la Russie glissait vers le statut d’État totalitaire, je n’étais pas particulièrement impliqué sur le sujet. J’ai recommencé à m’y intéresser à nouveau lorsque le risque de voir une guerre conventionnelle majeure revenir sur le territoire européen, en avril 2021.

Fin 2021, j’avais notamment fait des interventions expliquant qu’il fallait qu’on se positionne, nous les Occidentaux, pour être cohérents avec ces accords historiques de protection qui nous engageaient. Il fallait qu’on positionne 100 avions de chasse, 200 chars, parce que les russes ne nous auraient pas roulé dessus à cette époque. C’est exactement le contraire que nos politiques ont fait : ils ont annoncé qu’ils allaient se retirer afin de ne pas faire face à face à la Russie, ils ont évacué les ambassades, et cela a été perçu comme un signe de faiblesse et une autorisation par les russes. Je n’étais qu’un simple analyste, je faisais des vidéos et des lives sur ma chaîne Youtube, j’avais fait une analyse technique pour détailler les scénarios d’une attaque russe et des raisons pour lesquelles ça se passerait mal pour eux... Cette vidéo prémonitoire a eu beaucoup de succès, malheureusement.

Au début, ma position vis-à-vis de l’Ukraine était simple : j’ai réagi de la même que si la Grèce était attaquée par la Turquie, l’Espagne par le Maroc, ou Chypre par la Libye. Des choses improbables évidemment, mais j’aurais traité ces sujets de la même manière. La réalité est évidemment devenue toute autre, mon engagement est devenu exponentiel avec la découverte de l’Ukraine et des Ukrainiens. Parce que quand on s’intéresse à l’histoire de ce pays, quand on s’attache à sa population, quand on vient sur place et que l’on constate cette volonté, cette soif de liberté, cette gentillesse profonde, la beauté du pays, absolument tout nous attire et nous donne envie d’encore mieux le connaître. J’ai pourtant énormément voyagé, mais l’Ukraine est à part, c’est un pays dans lequel on se sent forcement à sa place, par ces valeurs portées par toute la population, la cohésion qui existe, des gens qui marchent tous dans le même sens vers un objectif clair, c’est propre et net, on a envie d’aimer ce pays.

Un dernier point, une notion malheureusement invisible pour de nombreux Français, c’est que nous sommes tous concernés par cette guerre que la Russie impérialiste nous mène.

Au début, l’Ukraine n’était qu’un pays européen comme un autre injustement attaqué et qui avait le malheur d’être en première ligne, mais cette réalité du terrain et mon attachement croissant au peuple ukrainien ont finalement fait la différence. Cela donne envie de s’engager autant que nécessaire.


 
    3. Dans quelle mesure la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine a-t-elle changé votre vision du monde ?

Je fais partie de ce qu’on appelle le camp souverainiste, patriote, indépendant, qui pense qu’il faut un État fort avec un président capable de faire passer les intérêts de son peuple avant toute considération, qu’elle soit diplomatique, économique ou politique. Il faut se battre pour la souveraineté nationale, pour obtenir une indépendance stratégique, ce sont des choses en lesquelles je croyais beaucoup. Comme beaucoup de personnes, je voyais un Vladimir Poutine qui donnait l’impression de se battre avant tout pour son peuple. C’est à partir de 2008, avec la guerre contre la Géorgie, que l’on s’est rendu compte que l’impérialisme était son moteur premier et non pas par une volonté d’avoir un peuple souverain, autonome, et heureux. Ce constat n’a été que confirmé par l’invasion de 2014 avec la remise en cause des frontières ukrainiennes, puis de 2022. Il ne se bat évidemment pas pour le bonheur de son peuple, c’est de l’impérialisme pur et Vladimir Poutine est un dictateur qui croit s’inscrire dans les pas de ses prédécesseurs, eux aussi criminels.

Il n’y a donc absolument aucun doute : cette guerre a changé ma vision de la Russie, mais je continuais à intervenir dans les médias russes par principe, car je crois qu’il faut parler absolument à tout le monde, expliquer la situation à des gens déjà captifs de ce storytelling russe. Et les russes ont continué à m’interroger jusqu’à 2022…

Aujourd’hui, chaque jour qui passe ne fait que confirmer que l’on se trouve face à un nouveau fascisme, avec un peuple, un territoire et un chef. On est revenu à ce qui a été la doctrine nazie avant la Seconde guerre mondiale : un peuple slave fantasmé se trouvant dans et hors des frontières de la Russie, une langue russe qui unirait tous ces peuples (un argument au combe de la bêtise, cela revient à considérer que la France devrait annexer la Suisse, la Belgique et le Canada…), et un leader. Les faits ne font malheureusement que confirmer ces craintes, l’histoire se répète.

Pendant très longtemps la Russie a réussi à passer entre les gouttes parce que nous regardions ailleurs, avec un storytelling national qui passait bien. Sauf qu’aujourd’hui, elle nous fait la guerre. Elle nous fait la guerre militairement via l’Ukraine, mais elle nous fait la guerre de nombreuses autres manières, elle organise l’inflation des prix, elle réalise des attaques informatiques, elle renverse des gouvernements alliés, elle organise le flux de migration vers l’Europe, elle organise une propagande anti-française partout, elle utilise tous les leviers disponibles pour nous nuire. Il s’agit d’une vraie guerre hybride et on ne peut pas rester les bras ballants à regardant la Russie nous attaquer et s’en prendre à l’Ukraine pour la dépecer alors qu’il s’agit d’un pays européen qui a une vocation à être encore plus proche de nous. L’Ukraine est la première pièce d’un domino, si elle tombe on observera un enchaînement interminable de crises similaires en Géorgie, en Moldavie, dans les Pays-Baltes ou la Pologne… Et si la Russie montre à tous les régimes autoritaires du monde qu’elle peut obtenir gain de cause par la force, alors ce sera comme l’ouverture d’une boite de Pandore : la Chine tentera d’envahir Taïwan, la Turquie s’en prendra aux îles grecques, le Pakistan attaquera le Cachemire, le Venezuela annexera le Guyana…


4 - Quel regard portez-vous sur l'aviation ukrainienne ? Quel rôle est elle susceptible de jouer dans les prochains mois ?

En tant que passionné d’aviation, ancien aviateur militaire et puis en travaillant chez Air & Cosmos, j’ai un regard particulier sur la dimension aérienne du conflit et je résumerais ma pensée en une simple phrase : il est parfaitement anormal que l’aviation ukrainienne existe encore. On attend d’un pays qui tente une invasion de cette ampleur qu’il détruise tous les moyens aériens de sa proie dans la demi-heure qui suit le début des hostilités. Les pistes aériennes auraient dû être détruites, les hangars bombardés, les avions ukrainiens interceptés ou réduits en cendres...

Et la bonne surprise c’est que le matériel russe n’était pas au niveau que l’on avait tous pensé. Les russes mettaient énormément en avant leur matériel, et quand nous réduisant l’efficacité de nos armes pour ne pas dévoiler notre potentiel réel, les Russes avaient au contraire tendance à accroître les caractéristiques techniques de leurs matériels pour nous impressionner. Jusqu’au jour où l’on peut constater la réalité…

Cette aviation ukrainienne a donc eu un effet absolument stratégique dans le sens où, jour après jour, il y a des dizaines et dizaines d’avions de chasse qui décollent et réalisent les missions. Dans un premier temps, il ne s’agissait que de missions basiques, avec du matériel soviétique à peine modernisé, puisque les Ukrainiens avaient une flotte faible en volume et en capacité en comparaison avec nos standards ou le potentiel théorique russe. Mais l’efficacité de cette aviation et sa capacité à conduire des missions efficaces a largement surpassé nos attentes : bombardements jusque sur le territoire russe, attaque des colonnes de blindés ennemis, soutien des troupes amies, combats aériens… Puis, petit à petit, l’Ukraine a reçu des avions de leurs alliés, de la Bulgarie avec quelques Soukhoy-25, de la Pologne avec des MIG-29, des avions soviétiques mais modernisés.

Dans le deuxième temps, la grande montée en puissance a été rendue possible par l’intégration des missiles venant des pays occidentaux. Les missiles de croisière SCALP de France, les missiles AGM88 américains qui permettent de remonter jusqu’à la source de l’émission d’un radar pour détruire un système de défense aérien ennemie, des bombes planantes pouvant toucher une cible à 70 km de distance...  

La capacité opérationnelle de l’aviation ukrainienne couvre donc aujourd’hui un spectre beaucoup plus large que ce qu’on imaginait un an plus tôt, et cette capacité d’innovation ou à prendre des risques a été payante, avec cette survivabilité inattendue qui ouvre aujourd’hui de nouvelles perspectives.

La montée en puissance observée avec l’arrivée de nouveaux appareils et de nouveaux missiles va être couronné par l’arrivée des F16 que l’on attend pour le 1er trimestre 2024. Cela devrait avoir un effet colossal puisque ces avions permettront de mieux protéger le territoire, en interceptant les missiles ou en empêchant les avions de chasse russes s’approcher à distance auxquelles ils font des bombardements. Ils permettront de lancer de nouveau type de bombes et de missiles, avec de la lutte anti-navires, une variété de missiles et de bombes bien plus étendue… La montée en puissance dépasse tout ce dont on pouvait rêver avant la guerre, et l’on ne peut que regretter le faible volume d’appareils transférés ou la lenteur pour atteindre ce résultat.

Mais c’est néanmoins cela qui est extraordinaire avec l’Ukraine, c’est cette montée en puissance dans tous les domaines. Que ce soit en Mer Noire reconquise à coups de drones navals kamikazes, pour ses opérations au sol augmentée par les drones volants, pour l’aviation qui a été capable de survivre et s’adapter, pour ses missiles qui frappent jusqu’à Moscou... Cela démontre une fois que plus que l’Ukraine garde cette volonté qui ne se démord pas, dans toutes les domaines sans exception. C’est cela qui est extraordinaire.  

 

5 - Comment voyez vous l'évolution du conflit et quelles perspectives de résolution entrevoyez-vous ?

On ne peut que constater que le bloc des pays soutenant l’Ukraine est gigantesque, il va de la Corée du Sud au Maroc, en passant par les États-Unis, toute l’Europe, Taïwan, l’Azerbaïdjan, le Pakistan, beaucoup de pays… Mais l’aide a été lente à venir et en quantité homéopathiques.

Si on avait fourni à l’Ukraine tout ce qu’on avait donné par la suite, et bien la contre-offensive victorieuse ukrainienne de l’automne 2022 aurait été jusqu’au bout, jusqu’à l’effondrement de l’armée russe. On aurait déjà obtenu cette victoire et il y aurait eu moins de morts dans les deux camps. En donnant plus et plus rapidement, on serait déjà en paix, l’Ukraine serait déjà libérée, on aurait sauvé des milliers et des milliers de vies, et malheureusement on s’est installé dans un rythme qui permet aux Ukrainiens de survivre en subissant des pertes lourdes et en faisant subir des pertes encore plus importants aux russes, mais cela n’est pas suffisamment pour atteindre le sursaut qui permettrait d’obtenir la victoire décisive permettant d’aboutir à des négociations favorables à l’Ukraine.

Aujourd’hui, l’Ukraine arrive à compenser la baisse du soutien de ses alliés par une monté en puissance industrielle. Au lieu de fournir des blindés, des accords ont été signés avec l’Allemagne, la Suède et la Grande Bretagne afin de produire localement. Quand on fournit moins d’obus, l’Ukraine produit plus de drones kamikazes et il vaut mieux avoir mille drones kamikazes que 5 000 obus pour détruire des véhicules. Si on a peut avoir l’impression que l’on fournit moins de matériels, cela ne signifie pas une baisse du potentiel opérationnel.

Le plus important, c’est de comprendre que la montée en puissance ukrainienne n’est pas terminée, le problème étant que la Russie fait les mêmes efforts. L’espoir repose sur les armes stratégiques, les missiles à longue portée n’étaient que le début, cela va s’intensifier avec la démultiplication des ATACMS, l’arrivée des F16, la livraison des nouvelles bombe planante GLSDB… On peut ainsi espérer un effondrement local de la logistique russe, permettant de refaire bouger les lignes, mais je peux aujourd’hui qu’espérer un réveil franc des alliés de l’Ukraine. Si on avait réellement toute l’industrie de 40 pays les plus puissants du monde qui se mettaient tous ensemble à produire réellement, l’Ukraine aurait eu mille fois les moyens de gagner cette guerre. Si les USA cherchaient réellement dans leurs stocks, ils auraient d’ailleurs les moyens à eux seuls. Ils ont 8 000 chars dont 3000 dans les réserves et ils n’en ont fourni que 30. Il y a de la réserve dans notre camp, il y en a énormément, il faut juste se permettre d’aller jusqu’au bout de notre engagement et être à la hauteur des paroles prononcées depuis février 2022.

Aujourd’hui, il faut donc évangéliser en faveur de l’Ukraine, il faut expliquer comment cette guerre est gagnable, pourquoi la Russie doit être arrêtée, pourquoi une guerre impérialiste et à vocation génocidaire ne doit pas pouvoir être gagnée. Si l’avenir est moins souriant qu’il y a un an, il ne faut pas sombrer dans le pessimisme, il y a des souffrances et il y en aura encore beaucoup malheureusement. Mais cette guerre sera victorieuse et nous devons nous engager en ce sens, pour le peuple ukrainien et pour nous.

Propos recueillis par Olga Gerasymenko

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10 juin 2018 7 10 /06 /juin /2018 08:27

Communique de presse

 

Diplome 2017/2018

Remise du Prix Nathalie Pasternak 2017/2018

 

Paris, le 8 juin 2018

par Denys Kolesnyk

 

Le 7 juin 2018 l’association Perspectives Ukrainiennes a remis le Prix Nathalie Pasternak 2017/2018 à Monsieur Laurent CHAMONTIN pour son ouvrage « Ukraine et Russie : pour comprendre » et pour l’ensemble de son œuvre pour améliorer la connaissance de l’Ukraine en France. La cérémonie a eu lieu au Sénat sous le patronage du groupe d’amitié France-Ukraine, représenté par Mesdames les sénatrices Nathalie GOULET, Nadia SOLLOGOUB, Michèle VULLIEN, monsieur le sénateur Jean-François LONGEOT.

 

La cérémonie a débuté avec un discours de la part de Madame la sénatrice, qui a été suivie par le discours de Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur d’Ukraine Oleg SHAMSHUR. Puis la parole a été pris par le lauréat Monsieur Laurent CHAMONTIN et la partie officielle s’est terminée par un discours du président de l’association Philippe DE LARA et une remise de Prix et un cadeau. La cérémonie a réuni des élus, des membres de la société civile, des journalistes ainsi que des anciens lauréats.

 

Remise de prix par Philippe de LARA à Laurent CHAMONTIN

L’association de loi 1901 Perspectives ukrainiennes existe depuis 2008 et remet des prix depuis 2010 aux personnalités dont le travail contribue à la meilleure compréhension de l’Ukraine en France.  Cette année, le prix porte pour la première fois le nom de Nathalie Pasternak, présidente du Comité Représentatif de la Communauté Ukrainienne de France (CRCUF).  Natalie Pasternak, prématurément disparue il y a deux ans qui a joué un rôle inestimable pour la connaissance de l’Ukraine en France et le soutien à la révolution de la Dignité, elle a semé un esprit et une énergie qui sont toujours présent parmi nous. Donner son nom au prix de Perspectives Ukrainiennes contribuera à maintenir vivant son souvenir, cette énergie et cet esprit. Elle a su non seulement porter efficacement la cause ukrainienne, mais faire comprendre et aimer ce pays souvent mal connu et mal compris en Occident, faire reconnaître ses malheurs passés et présent, mais aussi sa grandeur, la richesse de sa culture, les liens profonds qui unissent l’Ukraine à la civilisation européenne.

Discours de Philippe de Lara

Discours de Laurent Chamontin

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