Vous avez des racines extrêmement diverses, pourriez-vous nous expliquer un petit peu vos origines ?
Mon père est Franco-Hollandais et ma mère est née en Argentine mais elle est d’origine ukrainienne. Mes arrières grands-parents maternels ont émigré à Buenos Aires dans les années 1920, et ils étaient originaires d’Odessa et de Prusse. Ils ont fui l’Europe de l’Est au moment des vagues de Pogroms… Leurs noms de famille étaient Dejtiar et Schvarstein. Ma mère a grandi avec l’Espagnol et le Yiddish comme langues maternelles… Pour ma part, j’ai vécu dans ma jeunesse en Amérique du Nord : aux Etats-Unis et au Canada. Nous sommes revenus en France quand j’avais 15 ans. Tout ce mélange et le fait d’avoir grandi dans plusieurs pays différents représente une grande richesse pour moi, mais il y a aussi des temps d’adaptation qui sont parfois difficiles, comme quand je suis revenue en France. Au brevet, certaines de mes notes ont été catastrophiques, en biologie notamment : je ne connaissais le vocabulaire qu’en Anglais !
Cette diversité culturelle doit s’exprimer à travers votre musique…
Absolument. Mon frère, ma sœur et moi avons été élevés dans un univers musical au gré des goûts et origines de nos parents ainsi que des lieux où nous avons vécu. Mon père, Yves Denamur, nous a passé sa passion pour Bob Dylan, America ou Neal Young. Petite, j’ai été forcée à apprendre le piano mais suis rapidement passée à la guitare en autodidacte. Au début, je jouais pour moi et mes amis, et rapidement, j’ai commencé à écrire des chansons influencées aussi bien par le country blues, le negro spiritual que par les musiques d’Amérique latine. Une de mes chansons, La Mal Aimée, dédiée à ma mère, a de fortes influences de Fado argentin et certains m’ont dit y voir une influence Klezmer…
Quel lien gardez-vous avec l’Ukraine ?
Et bien très franchement, je dois dire que mes origines ukrainiennes remontent assez loin, et je commence tout juste à m’intéresser vraiment à ce passé. De mon arrière-grand-mère, j’ai hérité le prénom : Clara. Au-delà de cela, j’espère aller bientôt en Ukraine et découvrir le pays qu’ont quitté mes arrières grands-parents.
Vous avez déjà publié un premier album, vous jouez dans toute la France et à l’étranger et avez déjà foulé la scène de l’Olympia… Quels sont vos projets pour le futur ?
Je fais toujours beaucoup de concerts en France et à l’étranger. D’ailleurs je joue à Varsovie dans deux semaines… Cependant j’essaie de ralentir un peu la cadence des tournées pour me consacrer à mon deuxième album. J’ai beaucoup appris des erreurs du premier et je m’investis aujourd’hui sérieusement dans la réalisation du second, tant au niveau de la musique que des paroles. Je suis donc en phase d’écriture et de composition, et je vise une sortie en 2011.
Propos recueillis par Grégoire Grandjean