Quelles attaches familiales et affectives vous lient à l’Ukraine ?
Ma grand-mère maternelle était Ukrainienne. Ma maman, IBU, était fière de ses origines. Architecte de formation, elle a ouvert une galerie en juin 2000 au Palais Royal. Nous y exposons toujours ses bijoux et sculptures fonctionnelles. Dans la présentation qu’elle faisait du lieu, elle n’oubliait jamais de mentionner son ascendance ukrainienne. (http://ibugallery.fr.)
Petite, j’entendais ma maman et ma grand-mère parler en ukrainien. C’est écouter leurs conversations, et manger les plats qu’elles préparaient , qui m’a fait découvrir mes origines. C’est tout naturellement que je garde une affection particulière pour l’Europe orientale, l’Ukraine en particulier.
Vos racines ukrainiennes ont elles contribué à façonner votre culture culinaire et gustative ?
Lorsque ma grand-mère nous rendait visite, cela donnait lieu bien entendu à des repas partagés, à des moments dans la cuisine partagés. Pour moi, ces moments permettaient la découverte d’une nouvelle culture, d’un nouveau patrimoine culinaire. Chacun de ces instants était d’ailleurs un voyage en soi. Ces repas m’ont permis également de comprendre pourquoi notre réfrigérateur était si différent de celui de mes camarades !
Mais c’est le goût de ma maman pour le pain noir qui m’a particulièrement marquée. Je pense qu’il est lié au goût des pays à l’Est de la France pour les pains à base de farines de blé complètes ou de seigle. En cela, l’union de mon papa et de ma maman était une évidence car chez Poilâne, nos farines ne sont pas blanches mais grises. Et puis, il y a le livre publié par mon papa au début des années 80. Dans le Guide de l’Amateur de Pain, il y mentionnait ce pain recouvert de petits oiseaux offert traditionnellement aux jeunes mariés pour leur souhaiter une union longue et heureuse.
Quelles places occupent les pays d’Europe centrale et orientale dans la stratégie de développement de votre entreprise ?
Nous avons fait le choix de déterminer notre développement à l’étranger par la possibilité de livrer rapidement notre pain, même si celui-ci se conserve plusieurs jours. La plupart des destinations sont livrées en 24 h. Quand le délai de livraison excède 48 h, nous préférons décliner les demandes, dans un souci de qualité de nos produits. Malheureusement, à ce jour, le délai de livraison vers l’Europe Centrale et Orientale est souvent encore trop long.
Nous poursuivons nos efforts pour trouver des transporteurs et importateurs locaux qui sauraient faciliter et accélérer les démarches. Cela dit, nous livrons depuis plusieurs années une boutique à Prague, « Fruits de France », via un de nos revendeurs à Rungis.
Propos recueillis par Frédéric du Hauvel