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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 13:48

Le bulletin de Septembre 2012 de Perspectives Ukrainiennes est disponible sur la page Archive des bulletins de Perspectives Ukrainiennes

 

Au sommaire:

 

p. 2 et 3 : Rencontre avec Hervé Maurey, Sénateur, Président du groupe d’amitié France-Ukraine.

p. 4 et 5 : Rencontre avec Philippe de Suremain, Ambassadeur, Président de l’Association Française des Études Ukrainiennes.

p. 6: A lire, à voir...

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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 13:43

CINÉ-CLUB UKRAINIEN

ESPACE CULTUREL DE L’AMBASSADE D’UKRAINE

 

22, av. de Messine, M° Miromesnil. Tél. 01 43 59 03 53

Mardi 2 octobre 2012, 19 heures

 

Entrée libre.

 

MY JOY

(ЩАСТЯ МОЄ)

vosta

 Affiche-My-Joy.jpg

Production : Sota Cinema Group (Ukraine), MA.JA.DE Filmproduktion (Allemagne), Lemming Film (Hollande), 2010, 122 mn, coul
Scénario : SergueїLoznitsa
Réalisation : SergueїLoznitsa
Photographie : Oleg Mutu
Décors : Cyril Chuvalov
Musique : Anatoli Dergatchev
Montage : Danielius Kokanauskis
Interprétation : Victor Nemets, Volodymyr Ivanov, Maria Varsami, Vladimir Golovine, Olga Chouvalova, Alexis Vertkov, Youriï Sviridenko
Genre : drame
Récompenses : Meilleur scénario, Festival du cinéma de la CEI Kinochok, Estonie, Lettonie et Lituanie, Russie, 2010 ; Meilleure réalisation, Prix de la Guilde des critiques et historiens du cinéma, Festival Kinotavr, Russie, 2010 ; Grand prix, Festival international du film Molodist, Ukraine, 2010 ; Grand Prix, Festival International Listapad de Minsk, 2010 ; Deuxième Prix du meilleur film, Abricot d’Argent Festival International d’Erevan 2010 ; Grand prix, Festival du Jeune cinéma VOICES, Vologda, 2010
Synopsis

Un jeune routier se perd dans la campagne avec son chargement de farine. Il croise un vétéran malheureux, une prostituée mineure, une étrange bohémienne, trois brigands, dont la brutalité alcoolique sera l'instrument de son destin, des policiers corrompus. Pris dans une spirale de violence et de trahison, il s’adapte progressivement à son environnement jusqu’à commettre un crime.

Opinion

     En 2010, pour la première fois de son histoire, le cinéma ukrainien est représenté dans la sélection officielle du Festival de Cannes. C’est à Sergueї Loznitsa qu’incombe de concourir avec son premier long métrage My Joy. Jusque-là, les cinéastes ukrainiens ne s’étaient fait remarquer qu’à la Quinzaine des réalisateurs, notamment avec le film Rez-de-chaussée de Igor Minaiev, Le Lac des cygnes. La Zone de Youriï Illienko et La Désintégration de Mykhaïlo Biélikov.

     Mathématicien de formation, Sergueї Loznitsa travailla quelque temps à Kiev comme cybernéticien et traducteur de japonais, avant de suivre les cours de réalisation du VGIK qu’il termina en 1997. Il réalisa ses deux premiers courts métrages en binôme avec son camarade d’études Marat Magambetov, passant du concept du numéro d’attraction, Aujourd’hui nous construisons notre maison (1996), à une œuvre élégiaque, La vie, l’automne (1998). Attaché au Studio des films documentaires de Saint-Pétersbourg, il enchaînera opus sur opus, perçus comme des docus-méditation, avec ses opérateurs attitrés, le Russe Pavel Kostomarov ou l’Ukrainien Serhiї Mykhaltchouk. L’univers filmophanique chez Loznitsa est celui des petites gens, soumises aux bouleversements économiques, sociaux et politiques : L’Attente (2000), La Colonie (2001), Portrait (2002) et surtout L’Usine (2004), véritable petit chef-d’œuvre impressionniste larguant aux oubliettes les docus de Dziga Vertov et autres bandes stakhanovistes. Loznitsa s’est fait surtout connaître par son documentaire Blockade (2005), un film de montage entièrement élaboré à partir de rushes longtemps tenus secrets du film de Roman Karmen Leningrad en luttePhotogramme-My-Joy-2.jpgC’est principalement dans ce film que l’on découvre combien l'architecture sonore joue un rôle prépondérant dans ses opus. Fasciné par le Grand Nord, Loznitsa réalisera encore  Artel (2006) et, en 2008, Lumière du Nord (Les Films d'Ici, Arte France), un film d’une extrême beauté, tourné dans la nuit polaire. Puis avec Revue, son premier documentaire tourné et produit en Ukraine (2008), monté à partir de bandes d’actualités de propagande des années 50-60, il revisitera la vie des gens, avec ses privations et ses rituels absurdes, mais illuminée dans le même temps par l’éclat glorieux du communisme.

 

      Grand admirateur de Robert Bresson, Loznitsa aborde la fiction avec un premier long métrage, My Joy, de prime abord hermétique et abstrus, mais en réalité d’une conception rigoureusement structurée à partir d’histoires glanées dans la Russie profonde. Cependant, il se voit refuser son financement par le Ministère de la Culture de Russie, et c’est grâce à sa rencontre avec Oleg Kokhan, premier grand producteur de l’Ukraine indépendante (notamment des films de Kira Mouratova), qu’il le réalisera en Ukraine, dans la région de Tchernihiv près de la frontière russe. My Joy (le distributeur français ARP Selection n’a pas cru bon de le présenter sous le titre Mon bonheur) cofinancé par l’Allemand Eino Deckert (Ma.Ja.De.) et le Néerlandais Joost de Vries (Lemming Film), sera distribué dans une vingtaine de pays. Loznitsa y a réuni une distribution internationale, avec le Bélarusse Viktor Nemets, les Russes Vladimir Golovine et Olga Chouvalova dans les rôles principaux, des comédiens non-professionnels rencontrés au moment des repérages, et a adjoint à son équipe technique l’opérateur roumain Oleg Mutu. 

      My Joy est un road-movie qui conduit le héros au bout d’une route qui ne mène nulle part, à un cul-de-sac du diable, où la violence est omniprésente. C’est la Russie postsoviétique profonde, cauchemardesque, corrompue, vue par un documentariste chevronné. Certains critiques reprochent à Loznitsa d’avoir copié son sujet sur des films des années 90 et d’avoir tourné ce film avec une haine pour les hommes et la pourriture du monde, mais encore un film ukrainien antirusse. En fait, tout en usant de l’ellipse, du flash-back et de réminiscences, où les traumatismes du passé se mêlent aux blessures du présent, Loznitsa porte un regard sombre et très critique sur la réalité, en livrant une métaphore sur un pays en pleine crise existentielle et identitaire. Il dit ne pas penser à la Russie, mais à ses mythes, ainsi dans l’épisode où il verse son obole à la culture nostalgique de la Grande Guerre Patriotique. C’est le cas du vieil homme qui raconte au routier comment, tout juste lieutenant, il avait été berné, humilié, une nuit, dans une gare, par un autre militaire dont il avait décidé de se venger. Avec des images choc sur la décadence sociale et humaine, Loznitsa filme des anciens indics devenus policiers de la route, des conscrits déserteurs réincarnés en voyous rackettant les honnêtes gens.

Photogramme-My-Joy-3.jpg

     Invité mystère de la compétition officielle du 63ème Festival de Cannes, Loznitsa affirme qu’il ne tourne ses films pour aucun pays. Les dollars pullulent dans le monde entier, pourquoi auraient-ils une nationalité ? Les films en compétition dans les festivals doivent-ils avoir une nationalité ? Toujours selon lui, aucune œuvre d’art ne relève de ce genre de classification. « Tourgueniev a vécu en France. Était-il pour autant un écrivain français, Nabokov – un écrivain suisse, Brodsky – un poète américain ? Les œuvres d’art ont une autre dimension : une tradition culturelle, par exemple. Cela a plus de sens que l’appartenance à tel ou tel pays », affirma-t-il dans une interview à Radio Liberty, le 12 mai 2010.

     Loznitsa réalisa son deuxième long métrage en 2011, Dans la brume (Allemagne, Russie, Lettonie, Pays-Bas, Belarus), Prix de la FIPRESCI au Festival de Cannes 2012, adapté du roman de Vassili Bykov Dans le brouillard (éditions Albin Michel, 1989). Il prépare actuellement une fiction sur la tragédie de Babyi Yar en Ukraine. Sergueї Loznitsa, ou plutôt Serhiї Loznytsia, accordera-t-il sa préférence pour une nationalité à son film ? C’est la question que se pose le monde du cinéma en Ukraine au sujet de la personnalité du réalisateur qui vit depuis 2001 en Allemagne, mais travaille principalement en Russie et en Ukraine. Loznitsa est connu en France depuis 2004 grâce, aux États Généraux du Film documentaire de Lussas et à des collectifs d’associations (Strasbourg, Metz, Nancy, Marseille).

 

 

Lubomir Hosejko

 

 

 

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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 08:52

CINÉ-CLUB UKRAINIEN

ESPACE CULTUREL DE L’AMBASSADE D’UKRAINE

22, av. de Messine, M° Miromesnil. Tél. 01 43 59 03 53

Entrée libre.

 

SÉANCE SPÉCIALE

Jeudi 20  septembre 2012, 20 h 30

 

LIBERTÉ SECRÈTE

 

(ТАЄМНА СВОБОДА)

vo

 

suivi d’une intervention de Myroslav Skoryk,

compositeur de la musique du film Les Chevaux de feu

 

 Liberte-secrete.png

Production : Agence cinématographique d’État, Studio Kontakt, 2011, 52 mn, coul.

Scénario : Loudmyla Lemecheva

Réalisation : Serhiї Lyssenko

Photographie : Igor Ivanov, Yevhen Heranine, Volodymyr Houїevskyi, Vitaliї Filippov

Son : Heorhii Stremovskyi

Montage : Valeriï Matsiouk, Maxime Palahviї

Genre : documentaire

 

Opinion

Présenté lors du IIIème Festival International d’Odessa en 2012, ce documentaire riche en archives filmiques retrace les moments forts de l’histoire du cinéma ukrainien des années 60-70, notamment à travers les films-phare Les Chevaux de feu, La Croix de pierre, L’Oiseau blanc marqué de noir, Brèves rencontres, Et l’Acier fut trempé, Vol entre rêve et réalité. Ce documentaire de Serhiї Lyssenko diverge complètement du film expérimental d’Alexandre Balahoura Antolohion et, dans une moindre mesure, de celui de Anatoliï Syrykh À Ivan Mykolaїtchouk, tous deux de 1996, traitant différemment des mêmes pans d’histoire. Dans Liberté secrète, la scénariste Loudmyla Lemecheva revalorise l’atmosphère créatrice des sixties et seventies par une analyse très fouillée des pratiques et de l’esthétique des réalisateurs qui surent résister aux pressions idéologiques et rester libres dans leur for intérieur. Tous connurent la dictature du Parti communiste, plus tard celle du marché. Les figures qui défilent restent toujours dans la mémoire des nouvelles générations : Paradjanov, Mykolaїtchouk, Illienko, Ossyka, Machtchenko, Dziouba, Dratch, Yakoutovytch, Biélikov, Hrès, Balaїan, Kalouta, Mouratova, mais aussi les moins connus ou plus jeunes tels Constantin Yerchov, Serhiї Masloboїchtchykov. L’idée de réunir autour d’une table ronde dans les célèbres Studios Dovjenko de Kiev les acteurs principaux de cette époque - réalisateurs, opérateurs, scénaristes, décorateurs, comédiens et critiques de cinéma -, trouve ici le recul nécessaire pour s’interroger sur les liens étroits qu’exercent les images d’archives entre la fascination nostalgique et la potentialité de les raconter ou de les réinterpréter à bon escient. On y découvre un moment émouvant, où le cinéaste Youriï Illienko annonce sa mort prochaine, et l’on regrette l’absence de Bohdan Stoupka ou encore les divergences des frères ennemis Illienko et Balaїan. Par  leur opus, Serhiї Lyssenko et Loudmyla Lemecheva, laquelle avait signé douze ans auparavant le scénario de À Ivan Mykolaїtchouk, ont le mérite d’avoir donné une forte caution historique au cinéma d’auteur et à ce qui a été en son temps caché ou défendu : un hors-champ réinstallé faisant corps avec la surface écranique.

Lubomir Hosejko

 

 

 

 

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1 septembre 2012 6 01 /09 /septembre /2012 10:42

Le bulletin de Juillet-Août 2012 de Perspectives Ukrainiennes est disponible sur la page Archive des bulletins de Perspectives Ukrainiennes

Au sommaire:
 

Page 1: Editorial d’Alla Lazareva

Page 2 : Editorial (suite) - A la découverte des oeuvres françaises inspirées par l’Ukraine… « Mazeppa aux loups », Horace Vernet

Page 3: Entretien avec Iryna Zvarytch, gardienne de but de l’équipe nationale d’Ukraine

Pages 4 et 5 : A la découverte de la cuisine ukrainienne par Liana Panasevych- Benquet

Page 6 : Actualité littéraire

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31 août 2012 5 31 /08 /août /2012 23:52

Philippe-de-Suremain.jpgQuand et comment avez-vous décidé d'embrasser une carrière diplomatique ?

Très tôt, cette ''autre Europe" jadis si proche et devenue si lointaine m'a intrigué : mon grand-père, diplomate lui aussi m'en avait décrit la terrifiante et énigmatique réalité au-delà du rideau de fer. L'attrait pour la littérature puis la langue russe m'ont conduit à Langues'O où j'ai appris ensuite le roumain, que j'ai approfondi à l'Université de Bucarest en 1964 - très rude mais instructive expérience que j'ai voulu poursuivre plus avant. Le Quai d'Orsay était un choix d'évidence pour le nomade que j'étais et c'est quelque 25 ans, sans compter le Moyen-Orient, que j'aurai consacré à cette région pour aboutir à ma demande en Ukraine, où j'ai pris racine.

 

Depuis quand présidez-vous l'Association Française des Etudes Ukrainiennes ?

C'est à mon retour de Kiev en 2005 que je me suis vu proposer la présidence de l’A.F.E.U ; je n'ai pas résisté. L'attachement que j'éprouvais pour l'Ukraine et mon souhait de faire partager mon intérêt pour un pays si riche à tous égards et pourtant si méconnu m'ont incité à relever le défi. Qu'un diplomate succède à des universitaires aussi remarquables que Daniel Beauvois, fondateur de l'A.F.E.U. et Michel Cadiot pour poursuivre leur action avait un sens ; Hors de toute obédience politique ou autre, cette association vise à permettre à tous ceux qui portent attention à l'Ukraine, et en particulier à ceux qui l'étudient sous ses aspects les plus variés, de se rencontrer, de s'exprimer en toute liberté et de faire connaître les enjeux qu'elle représente. Expérience utile, certainement, stimulante assurément malgré les moyens modestes dont elle dispose : elle répond à une véritable nécessité.

 

Si l’Ukraine a remporté le double défi organisationnel et médiatique de l’Euro 2012 en raison, notamment, d'immenses investissements, comment, selon vous, le pays va-t-il gérer le retour à la réalité ?

De l'Euro 2012, les dirigeants ukrainiens n'ont sans doute pas tiré le bénéfice politique escompté, faute d'avoir réussi à détourner l'attention des média et opinions à l'étranger des procès en cours contre l'opposition. Il n'empêche que cette manifestation, par son organisation et son impeccable déroulement, a été une incontestable réussite. Les Ukrainiens se sont retrouvés dans une atmosphère de ferveur et de cohésion troublée par aucun incident et les supporters étrangers ont été séduits par cette ambiance festive et la chaleur de l'accueil qui leur a été partout réservé. Le Krechtchiatik en fête ne sera pas oublié de sitôt. Reste à espérer que ce n'est pas là une parenthèse refermée : les Ukrainiens se sont à nouveau montrés prêts à faire cause commune.

 

Au regard de l'acharnement dont est victime Ioulia Timochenko ainsi que des dégradations avérées des droits de l'homme et des libertés fondamentales, considérez-vous l'intégration européenne de l'Ukraine comme un horizon de plus en plus lointain ?

Nul ne conteste l'appartenance de l'Ukraine à l'Europe. Mais ce feuilleton politicojudiciaire entrave dans l'immédiat l'évolution en cours dans les faits et surtout les esprits, qui devrait permettre à un pays d'un tel potentiel sur le plan humain, riche en ressources naturelles et carrefour stratégique au coeur de l'Europe, d'en devenir la clé de voûte. Le défi est considérable : tout à la fois édifier un Etat de droit sur les ruines de l'administration soviétique, restructurer une économie désorganisée, consolider une identité à partir d'une diversité culturelle et régionale qui en constitue justement la richesse. Il y faut du temps alors qu'il y a urgence et nulle part la transition post-soviétique n'est aisée. A l'heure où des choix décisifs sont à prendre, il y faut l'adhésion de la population. Et donc gagner sa confiance par l'instauration d'une démocratie qui permette le développement à long terme avec le souci de l'intérêt général à l'abri de la corruption.

 

Voltaire a mis en exergue l'aspiration de l'Ukraine à la souveraineté tandis que Victor Hugo et Théodore Géricault ont célébré la gloire de Mazeppa, héros de l'indépendance. Comment expliquez-vous la fascination de ces grands hommes pour la cause ukrainienne ?

Voltaire, Victor Hugo, Géricault, et d'autres seraient à citer, ont été des visionnaires qui ont su discerner au-delà des contingences du moment les évolutions qui en profondeur affectaient l'évolution de notre continent et remettaient en cause "le concert européen" et l'équilibre précaire des puissances. L'émergence de forces nouvelles et du fait national qui a touché l'Ukraine ne leur a pas échappé et ils ont pressenti les enjeux que comportait ce phénomène inédit. Ils ont dévoilé le dessous des cartes.

 

Pierre Beregovoy est le plus illustre des Français d'origine ukrainienne, que vous inspirent son parcours et son engagement politique ?

Pierre Beregovoy aura été une figure exemplaire et populaire au meilleur sens du terme. L'exceptionnel parcours de ce fils d'émigré marqué par ses origines ukrainiennes ne lui a rien fait perdre de sa grande modestie ni renoncer à ses convictions et ses engagements. Nul cynisme dans sa démarche, soucieux qu'il était de l'intérêt général. Un homme d'Etat doué de discernement et d'une grande humanité dont la disparition avait suscité même à l'étranger une vive émotion.

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31 août 2012 5 31 /08 /août /2012 23:39

herve-maurey.jpgQuand et comment avez-vous décidé d'embrasser une carrière politique ?

Très tôt, j’ai eu à cœur de participer à « la vie de la cité ». Je suis ainsi devenu à 21 ans conseiller municipal de mon village en Normandie. Après avoir cessé toute activité politique pendant une quinzaine d’années en raison de mon implication dans l’entreprise que j'avais créée, j’ai ressenti à nouveau le besoin de m’engager au niveau local puis national.

 

Depuis quand présidez-vous le groupe France-Ukraine au Sénat ?

Je préside le groupe France-Ukraine du Sénat depuis le dernier renouvellement sénatorial, soit depuis le 25 septembre 2011. A l’issue de ces élections, les responsabilités au sein du Sénat ont été réparties entre les sénatrices et sénateurs. C’est ainsi que j’ai succédé à la présidence de ce groupe d’amitié à mon collègue Raymond Couderc.

 

Pourriez-vous nous présenter le groupe France-Ukraine, ses objectifs ainsi que les principaux axes autour desquels se structure son activité ?

Les groupes interparlementaires d’amitié ont pour rôle de créer et développer une relation de confiance avec nos collègues parlementaires des pays concernés, et de nous faire mutuellement bénéficier de nos expériences par des rencontres, des échanges, et par la mise en place de coopérations. Ils permettent de mieux connaître la situation des pays avec lesquels des relations parlementaires ont été instaurées, et favorisent le rayonnement de notre pays, notamment en matière économique, commerciale et culturelle. Le groupe d’amitié France-Ukraine du Sénat a donc pour but de rapprocher les parlementaires ukrainiens et français, mais également de permettre aux sénateurs d’être actifs dans le domaine de la diplomatie parlementaire. Il se tient alerté des évolutions économiques et politiques en Ukraine et souhaite que la France accroisse ses relations avec ce pays.

 

Si l’Ukraine a remporté le double défi organisationnel et médiatique de l’Euro 2012 en raison, notamment, d'immenses investissements, comment, selon vous, le pays va-t-il gérer le retour à la réalité ?

Si les retards pris initialement dans les travaux d’infrastructures ont pu faire naître des craintes quant au bon déroulement de cette compétition, il apparaît a posteriori que l’Ukraine a bel et bien remporté le défi organisationnel qui se posait à elle. D’un point de vue médiatique, cet évènement a permis de parler de l’Ukraine au-delà de la seule compétition sportive. Quant au retour à la réalité, il est dans les mains de l’Ukraine. A elle de transformer ce coup de projecteur en une véritable dynamique économique, touristique, en profitant notamment des lourds investissements infrastructurels engagés.

 

Que vous inspire l'acharnement judiciaire dont est l’objet Ioulia Timochenko ?

 La question de la détention de Madame Timochenko soucie fortement les membres du groupe d’amitié. Ils ont d’ailleurs reçu à leurs demandes l’ambassadeur d’Ukraine en France pour le lui dire. Au-delà, ce jugement doit interpeller l’Europe. Le procès de Mme Timochenko, qui est aujourd’hui le plus médiatisé, ne doit pas masquer un problème plus large. Le pouvoir ukrainien actuel semble décidé à lutter contre son opposition hors du champ démocratique, notamment en privant ses principaux leaders de concourir aux prochaines élections.

 

Dans ce contexte, considérez-vous l'intégration européenne de l'Ukraine comme un horizon de plus en plus lointain?

 L’Ukraine semble faire face à un vrai tiraillement. Partagée entre un souhait de rapprochement avec l’Europe et sa proximité de fait avec la Russie, l’Ukraine ne pourra rêver d’Europe qu’après avoir tourné le dos aux pratiques actuelles de son gouvernement qui ne permet pas à l’opposition de participer librement au jeu démocratique. Si des coopérations renforcées avec l’Union Européenne sont souhaitables, un processus d’adhésion à l’Union implique un nombre de pré-requis importants auxquels l’Ukraine ne semble pour le moment pas disposée à se conformer.

 

Voltaire a mis en exergue l'aspiration de l'Ukraine à la souveraineté tandis que Victor Hugo et Théodore Géricault ont célébré la gloire de Mazeppa, héros de l'indépendance. Comment expliquez-vous la fascination de ces grands hommes pour la cause ukrainienne ?

 L’Ukraine fascine les grands hommes car son histoire en a fait l’enjeu d’Etats et d’Empires rivaux pendant des siècles. Malgré cette lutte d’influence dont elle a tour à tour été l’objet ou le prétexte, elle a su tracer sa voie, faisant de la langue ukrainienne un outil de revendication. La renaissance de la culture ukrainienne au XIXème siècle, et les censures dont elle a fait l’objet, en est un exemple particulièrement intéressant.

 

Pierre Beregovoy est le plus illustre des Français d'origine ukrainienne, que vous inspirent son parcours et son engagement politique ?

 Son parcours est exemplaire à plus d’un titre. C’est un engagement sans faille au service de la France à qui il a consacré sa vie, des heures difficiles de la résistance jusqu’à Matignon. Qu’un fils d’immigré, fraiseur à 16 ans, gravisse un à un les échelons pour atteindre les plus hautes responsabilités de l’Etat honore notre République et montre qu’elle sait encourager les talents, d'où qu'ils viennent, et favoriser leur épanouissement et leur réussite. C’est ce que je retiens de ce parcours qui, je crois, constitue encore aujourd’hui un exemple.

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30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 12:08

 

JOURNÉE DU CINÉMA UKRAINIEN

 

CINÉ-CLUB UKRAINIEN

ESPACE CULTUREL DE L’AMBASSADE D’UKRAINE

 

22, av. de Messine, M° Miromesnil. Tél. 01 43 59 03 53

Samedi 8 septembre 2012, 18 heures

 

Entrée libre.

 

 

L’HOMME QUI DÉFIA LE FEU

 

(ТОЙХТОПРОЙШОВКРІЗЬВОГОНЬ)

vosta

 

 Affiche-L-Homme-qui-defia-le-feu--1-.jpg

 

 

Production : Ministère de la Culture d’Ukraine, Agence cinématographique d’État, InsiteMedia Producing Center, 2011, 150 mn, coul.

Scénario : Mykhaïlo Illienko, Constantin Konovalov, Denis Zamriї, d’après le récit de Vadim Drapeї

Réalisation : Mykhaïlo Illienko

Photographie : Alexandre Krychtalovytch

Décors : Roman Adamovytch

Musique : Volodymyr Hronskyi

Son : Artem Mostovyi

Montage : Victor Malarenko

Chants : Dakhabrakha

Interprétation : Dmytro Linartovytch, Victor Andrienko, Olga Grychyna, Alexandre Ihnatoucha, Ivanna Illienko, Oleksiї Kolesnyk, Vitaliї Linetskyi, Oleg Primohenov, Halyna Stefanova, Artem Antontchenko, Maryna Yourtchak, Mykola Baklan, Serhiї Soloviov, Iryna Bardakova, Denis Karpenko, Volodymyr Levytskyi, Oleg Tsiona, Serhiї Sydorenko, Lev Levtchenko, Yaroslav Bilonoh, Taras Denyssenko

Genre : mélodrame

Principale récompense : Grand Prix au Festival International de Kiev 2011; Meilleur Film au Forum International d’Omsk 2012 

 

Synopsis

     Prisonnier des Allemands, le pilote de chasse Ivan Dodoka est libéré par l’Armée Rouge. Comme il lui est difficile de prouver son identité, il est envoyé au Goulag, d’où il décide de s’échapper. Après avoir traversé la Sibérie et le détroit de Béring, il s’empare d’un avion en Alaska puis se retrouve au Canada dans une tribu d’Indiens Iroquois dont il devient le chef. Pendant ce temps, son ami et frère d’armes le déclare ennemi dangereux pour pouvoir épouser sa femme.

 Photogramme-L-Homme-qui-defia-le-feu-1.jpg

 

Opinion

     Portée à l’écran par Mykhaïlo Illienko, l’histoire d’Ivan Dodoka est l’histoire revisitée d’un personnage réel dont le véritable nom est Ivan Datsenko, né en 1918 à Tchernytchyi Yar dans la région de Poltava. Pilote de bombardier pendant la Seconde Guerre Mondiale, ce héros de l‘aviation soviétique effectua 213 raids, notamment sur Orel et Stalingrad, avant que son Iliouchine II eût été abattu par la Luftwaffe le 19 avril 1944 pendant qu’il bombardait la gare de triage de Lviv. Laissé pour mort par les autorités soviétiques, Ivan Datsenko fut retrouvé par des membres de la délégation soviétique ukrainienne visitant une réserve indienne iroquoise à l’occasion de l’Exposition Universelle de Montréal en 1967. Après avoir décliné sa véritable identité, Ivan Datsenko s’adressa à eux en ukrainien et dit s’appeler John Mac Nober, pour l’état civil canadien, et Chief Poking Fire pour sa tribu. Peu après, l’ambassadeur soviétique en poste au Canada Ivan Chpedko, lui-même d’origine ukrainienne, eut plusieurs entretiens avec Datsenko. D’après lui, ce dernier s’était installé vingt ans auparavant chez les Iroquois et avait fondé une famille. Devenu manager du tourisme et de spectacles indiens, il avait reçu pour cette raison le titre de chef. En Ukraine, sa sœur tenta d’entrer en contact avec lui en 2001 grâce à l’émission de télévision Attends-moi, mais la Croix-Rouge ukrainienne l’informa que son frère était décédé depuis deux ans. Plusieurs versions circulèrent sur l’extraordinaire destin de cet aviateur avant que son camarade de régiment Alexandre Chtcherbakov ne publiât en 2010 le récit Le ciel et la terre d’Ivan Datsenko. Selon l’une d’elles, il se serait évadé du camp de prisonniers allemand et aurait rejoint son unité. Accusé de trahison, il aurait été envoyé en Sibérie, d’où il aurait fui au Canada après avoir traversé le détroit de Béring. Selon une autre version, il se serait retrouvé à la fin de la guerre dans la zone américaine, puis aurait émigré au Canada, comme d’autres milliers d’Ukrainiens, et trouvé une terre d’accueil chez les Indiens Iroquois. Cette dernière version semble être la plus vraisemblable.

     En 2006, le directeur du Département Cinéma du Ministère de la Culture d’Ukraine Hanna Tchmil lança le projet de réalisation d’un documentaire sur Datsenko, mais fascinée par le personnage, elle proposa la réalisation d’une fiction à Mykhaïlo Illienko, qui à l’époque cherchait un producteur pour son nouveau projet – La Jachère (Толока). Illienko choisit la première version, plus romancée à son goût, pour en faire un film grand public, où le personnage central deviendrait un héros national. Le budget de la production se chiffra à 16 millions de hryvnias, dont six investis par le producteur indépendant InsiteMedia Production Center. Faute d’argent frais, le tournage fut maintes fois interrompu entre 2008 et 2010, notamment pendant la campagne des élections présidentielles de 2010 et les mois qui suivirent, épisode récurrent dans l’Ukraine postsoviétique. Le tournage s’effectua à Kiev, Rjychtchev, Kamianets-Podilsk. Lors d’un voyage en Amérique du Sud, le réalisateur enregistra un plan dans les Andes, sur la frontière argentino-chilienne, qui servit de décor d’arrière-plan pour les scènes de vie chez les indiens. Les diverses difficultés qu’il rencontra sur les plans financier, technique et  humain, se ressentirent dans le montage entre les différents épisodes. Ce n’était plus la compression du temps et de l’espace qui altérait la structure du film, mais les raccords ou faux-raccords qui consistaient à suggérer une action en montrant simplement ce qui se passait avant et après. Le film est truffé d’ellipses de convenance et d’autres utilisées pour rythmer le récit là où une trop longue rupture s’est opérée dans les reprises du tournage. Au montage, l’ellipse met en valeur tantôt des images métaphoriques trop évidentes, tantôt désoriente le spectateur, surtout lorsque qu’elle chevauche un flash-back ou un flash-forward. Mykhaïlo Illienko se défendra en excusant par avance le spectateur de ne pas y voir une parfaite linéarité du récit. Il avouera encore être en osmose conceptuelle avec son avant-dernier long métrage Foutchow datant de 1993, aussi bien sur le plan visuel et la distribution, que sur le thème musical du film. En réalisant cette fiction, Illienko prétend créer une véritable légende autour de son héros, comme l’ont été Tchapaiev, Rambo et d’autres, sans qui, selon lui, une nation ne peut rêver. Le film a été tourné en cinq langues - le russe (majoritairement), l’ukrainien, l’anglais, le tatare et l’iroquois. Et si Ivan Dodoka apprend l’ukrainien à sa nouvelle famille, pas une seule fois son nom, l’Homme qui défia le feu, n’est prononcé en langue iroquoise, pas même dans la scène finale. Cette scène rituelle revêt une importance initiatique : les Iroquois donnent des prénoms qui prennent souvent ancrage dans la nature qui les entoure, dans les forces surnaturelles qu'ils perçoivent, dans les qualités des personnes ou bien dans les événements de la vie. Le nom que les Iroquois attribuent à Dodoka est à sa juste valeur, puisqu’il défia le feu partant de son Ukraine en flammes jusqu’à son nouveau foyer. Depuis l’indépendance, ce mélodrame est l’un des rares films à figurer honorablement au box-office ukrainien. Il a surtout le mérite d’avoir révélé Dmytro Linartovytch, le Johnny Depp ukrainien, comédien du Théâtre municipal de Kiev.

Lubomir Hosejko

 

 

 

 

 

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2 août 2012 4 02 /08 /août /2012 13:16

La nouvelle loi sur la langue russe en Ukraine provoque une vague de protestations, dans le pays comme à l'étranger. A Kiev, devant la Maison ukrainienne, un centre d'exposition situé au centre de la ville, sept personnes font une grève de la faim. Des manifestants restent nuit et jour à leur côté. Les uns, comme Katroussia, sont là en permanence. Elle ne rentre à la maison que pour se changer et prendre une douche. D'autres, comme Youlia, restent juste une heure ou deux chaque soir. De tels piquets de grève se sont installés dans de nombreuses villes ukrainiennes, à l'Ouest comme à l'Est et même en Crimée. A Paris, New York, Londres et Bruxelles, des Ukrainiens manifestent « pour protéger le droit à l'identité ». 

Pourquoi une telle mobilisation ? Pour le comprendre, il faut chercher les réponses dans l'actualité, mais aussi dans l'histoire du combat de la langue ukrainienne pour sa survie.  Katroussia Gladka passe donc ses nuits et ses jours à protester contre cette nouvelle loi. La jeune étudiante est indignée par « les manipulations pendant les votes, deux fois de suite, qui sont reconnues par le sténogramme officiel » de la séance au parlement. Effectivement, le pouvoir ukrainien a triché avec l'ordre du jour pour empêcher l'opposition de se mobiliser et faire passer la loi. Il n'y a pas eu de discussions dans l'hémicycle pour nombreux amendements. « On fait de la politique comme on joue aux cartes », remarque cette future journaliste qui cherche à protéger « l'état de droit et le respect de l'opinion publique dans le pays ».  Igor Petrouk, un jeune juriste ukrainien, constate une autre manipulation dans les termes employés : « Le projet fait référence à la Charte des langues régionales du Conseil de l'Europe. Or, la Charte était prévue pour des langues minoritaires, souvent en voie de disparition, parlées par des autochtones regroupés dans les même régions, comme les Tatars de Crimée ou les Gagaouzes. Mais les Russes ne correspondent guère à cette description. Dispersés un peu partout suite aux conquêtes militaires, ils disposent de journaux en russe, de livres et de chaînes de TV...  Et même en plus grand nombre que les Ukrainiens ». Selon Igor, c'est surtout l'ukrainien, opprimé et persécuté durant quatre siècles qui a besoin de soutien. « C'est la langue natale de 75% de la population. Il doit rester la seule langue d'Etat pour assurer le développement de la culture et la vie normale de la nation ukrainienne », affirme-t-il. 


Formellement, les langues tatare ou gagause font aussi l'objet de la future loi sur la langue. Mais en réalité ses deux auteurs, Serguy Kivalov et Vadim Kolesnichenko, deux députés du Parti des Régions, au pouvoir en Ukraine, ne cachent même pas que le vrai but est une promotion de la langue russe pour qu'elle acquière le statut de deuxième langue officielle. « C'est une manipulation électorale, estime Youlia Kazakova, qui ne manque pas une soirée devant la Maison Ukrainienne à Kyiv. Je suis d'origine russe, et je ne veux pas être instrumentalisée. Comme Andrey Kourkov (écrivain traduit en français et auteur notamment du livre « Le Pingouin ») et tant d'intellectuels du pays, je pense que la langue russe et ses natifs ne sont pas en danger. Mais que le Parti des Régions, en perte de popularité à la veille des législatives d'octobre cherche à faire monter son score en provoquant un schisme et en renforçant l'hostilité entre les gens ».


Actuellement la loi si controversée n'a passé que deux lectures au Parlement. Pour entrer en vigueur, elle nécessite la signature du Président ukrainien. Or il promet une expertise complémentaire. D'où l'importance des manifestations : une partie de l'opinion publique demande de retirer le texte. Tant qu'il n'est pas trop tard. Pour de nombreux Ukrainiens, la bataille pour la langue fait partie d'un long combat pour l'identité et la dignité qui perdure depuis plusieurs siècles…

par Alla Lazareva
www.atlantico.fr

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29 juillet 2012 7 29 /07 /juillet /2012 23:25

lianaL ’Ukraine, « grenier à blé » et plus grand pays d’Europe, riche en terres noires, qui comprend 24 régions (oblasts), 457 villes et une république autonome de Crimée, garde ses traditions autant culturelles que culinaires.

 

 La cuisine ukrainienne s’est formée pendant les longues et difficiles époques de son histoire. Elle reflète dans sa gastronomie sa culture, son développement politique, ses conditions sociales, ses particularités climatiques et géographiques (voisinage avec la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie, la Moldavie, la Russie et la Biélorussie), ses goûts et son calendrier religieux, car la plupart des Ukrainiens sont très croyants.

 

Le soir du Réveillon, dans chaque foyer même les plus modestes, les familles se réunissent autour de la table, et la maîtresse de maison propose le repas des « 12 plats » qui sont servis en même temps. Ils sont uniquement maigres, sans viande ni graisses animales :

- Le borchtch (soupe rouge maigre à la betterave)

- Les vushka (petites oreillettes aux champignons secs)

- Les varenyky (oreillettes aux pommes de terre et aux choux ou d’autres farces maigres)

- Le uzwar (boisson aux fruits secs)

- Le poisson farci

- La carpe frite

- Les pampoushky (beignets)

- Les harengs

- La machanka (une très épaisse sauce de champignons secs entiers)

- Les holubtci maigres (choux farcis au millet et pomme de terre)

- La salade vinaigrette

- La kutia (dessert aux céréales et miel).

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Pendant les fêtes de Pâques, on propose une belle et savoureuse brioche Paska faite maison avec une dizaine d’oeufs, une studenyna (viande de porc dans sa gelée), les bouratchky au chrin (betteraves râpées au raifort) et les bouratchky sucrés (betteraves râpées au sucre) pour accompagner toute la diversité des charcuteries et des jambons cuits/boucanés à la fumée du bois fruitier.

 

En Ukraine, on mange beaucoup de viande, surtout de la viande de porc. Son lard blanc fumé ou salé, poivré ou à l’ail, cuit ou nature (il y en a même au chocolat), est devenu un symbole de la cuisine nationale. On aime également le veau mais aussi les volailles avec comme mets courant le poulet… Le canard, la dinde et l’oie étant réservés pour les fêtes.

Il faut aussi ajouter un mot en faveur d’un bon lièvre ou d’un lapin cuit à l’étouffée (plus rarement un ragondin) dans sa sauce à la crème fraîche, qui est un vrai délice !

 

On prépare différents plats farcis, par exemple les holubtci (choux farcis), le poivron et le poisson farcis. Les céréales sont bien sûr à l’honneur avec le blé, l’orge, le mondé, le sarrasin ou le riz.

 

On ne peut pas s’imaginer une table sans pain. Tous les plats chauds et toutes les soupes sont toujours accompagnés de pain blanc ou noir au cumin.

 

La fête du Réveillon n’est pas possible sans les appétissantes pampoushky (les beignets). Un rôle très important est réservé aux légumes, et particulièrement à la betterave, ingrédient sans lequel la célèbre soupe rouge borchtch n’existerait pas. On compte environ 40 variétés de ce plat, chaque région à sa façon de la faire, chaque famille la prépare un peu différemment aussi…

 

On cuisine régulièrement le chou, les carottes, les tomates, l’oignon, les haricots blancs, le persil, le radis noir, l’oseille, les orties, l’arroche des jardins. Pour ajouter davantage de goût aux plats, on les assaisonne avec de l’ail, du persil, de la ciboulette, du raifort, de l’aneth, des girofles, des poivrons noirs, de la moutarde et des feuilles de laurier.

Les desserts d’été et les boissons se préparent avec les fruits locaux comme les pommes, les poires, les prunes, les mirabelles, les pêches, les abricots, les fraises, les cerises, les griottes, les mûres, les cornouilles, les cassis, les framboises, les fraises des bois, les airelles, les groseilles rouges et/ou vertes.

 

Les Ukrainiens aiment les champignons forestiers, surtout les cèpes qui sont très populaires, mais de plus en plus rares. Les bolets jaunes, les armillaires « couleurs de miel » comestibles, les girolles et les russules sont également très demandés.

 

Il ne faut pas oublier notre amour pour les poissons, qu’ils proviennent des rivières, des étangs ou de la mer : brochets farcis, brèmes avec les champignons et la kacha, esturgeon fumé, gardon salé, carassins frits, sandre cuit au four ou carpe cuisinée à l’étouffée, caviar, soupes au poisson…

 

Depuis quelques siècles, le maïs, les tomates, les potirons, les pastèques, les melons et bien sûr les pommes de terre sont devenus irremplaçables dans la cuisine de tous les jours. Presque toutes les soupes se font avec des pommes de terre, sans parler de tous les plats très aimés par les Ukrainiens et appréciés par les étrangers comme par exemple les deruny (galettes de pommes de terre).

 

En ce qui concerne les boissons alcoolisées, la bière avec sa longue tradition conserve la première place, suivi de l`horilka (l’eau-de-vie), les nastijky (genre de liqueurs, souvent à base d’herbes ou de miel). Les boissons non alcoolisées, mais non moins aimées, sont le café, les infusions aux fleurs et aux herbes, sans oublier le kwas et le uzwar.

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29 juillet 2012 7 29 /07 /juillet /2012 23:11

Iryna ZvarytchPouvez-vous nous retracer en deux mots l’histoire du football féminin en Ukraine ? 

L’histoire officielle du football féminin ukrainien commence à partir de la création de la Fédération de football ukrainienne (FFU) en 1991. Depuis cette année-là, le championnat et la Coupe des équipes féminines sont devenus des compétitions annuelles. Huit équipes participent au championnat national. Les vainqueurs représentent l’Ukraine au championnat des clubs européens – la Ligue des Championnes.


Existe-t-il des joueuses professionnelles en Ukraine ?

 Les 8 équipes du Championnat national sont des équipes professionnelles. Les footballeuses ont le statut de joueuses professionnelles et se trouvent donc dans la base de la FFU. Par ailleurs, le football amateur bénéficie également du soutien des officiels. Ainsi, en Ukraine, il existe un certain nombre de compétitions réservées aux équipes amatrices féminines comme aux enfants (parmi les compétitions les plus réputées on peut évoquer « Offrons la joie aux enfants », « Es-tu le futur champion olympique », « Les jeux sportifs paysans », « Les enfants – un espoir olympique »).

 

Comment les fillettes sont-elles sélectionnées pour une carrière professionnelle ?

 En Ukraine, il existe un calendrier des compétitions pour les fillettes de différentes tranches d’âge. Les sélectionneurs des clubs professionnels fréquentent régulièrement ces compétitions et opèrent leur sélection.


Quel regard portent les proches des filles sur leurs choix de devenir footballeuse ?

 La grande majorité des Ukrainiens est convaincue que le football est un sport masculin ; c’est une des raisons qui font que l’entourage et les familles des filles ne comprennent pas qu’il puisse s’agir de leur futur métier et de leur destin. Cela provoque souvent des disputes entre les parents et les adolescentes. Mais plus tard, si la fille persévère et obtient ses premiers succès, les perspectives devenant plus concrètes, les familles acceptent le choix de leurs enfants, commencent à fréquenter activement les matchs et deviennent les supporteurs les plus ardents.


Le football féminin a-t-il autant de succès auprès des spectateurs que le football masculin ?

Aujourd’hui, en Ukraine on observe une augmentation de l’intérêt pour le football féminin. Cela se vérifie surtout dans les régions occidentales et les villes où le football masculin est bien développé. C’est à Tchernihiv que le football féminin est le plus développé. Son équipe locale « Léguenda » est une des favorites du championnat ukrainien et l’équipe nationale est toujours chaudement soutenue par les fans de Tchernihiv. Actuellement, on observe une extension géographique des matchs de l’équipe nationale – nos derniers matchs se sont déroulés à Sébastopol en Crimée, où nous avons commencé à gagner des supporteurs.


Comment la société accueille-t-elle le phénomène du football féminin ? La presse en parle-t-elle aussi volontairement que du sport masculin ?

 Le dernier championnat du Monde de football en Allemagne a suscité en Europe un grand intérêt pour ce sport. L’Ukraine n’a malheureusement pas participé à cet événement sportif, mais cela n’a pas empêché la presse ukrainienne de soutenir cet intérêt envers le football féminin. Les unes des périodiques le plus populaires ont commencé à parler du championnat national : les classements y sont désormais publiés, on y parle des meilleures joueuses du championnat, etc. D’ailleurs, en 2011, dans le cadre de la campagne médiatique dédiée au 20ème anniversaire de la FFU, les journalistes devaient sélectionner les personnalités du monde du football ukrainien les plus importantes. 3 footballeuses figurent sur cette liste.


Les stars du football féminin bénéficient-elles du soutien des sponsors et de contrats publicitaires ?

 Le football féminin ukrainien n’en est qu’à ses débuts et à ses premiers succès. Nous n’avons pour l’heure ni sponsor, ni contrat publicitaire. Mais, compte tenu de l’accroissement de la popularité du football féminin, on peut supposer que ce n’est qu’une question de temps.


Les footballeuses ukrainiennes jouent souvent à l’étranger. Dans quels clubs et qu’est-ce qui les empêche d’évoluer à la maison ?

 Les footballeuses ukrainiennes jouent dans toutes les équipes russes (huit équipes) ainsi que dans le FC Medic (Pologne). Le niveau du championnat ukrainien n’est pas aussi élevé qu’en Russie. Je pense que c’est surtout une question de moyens et d’investissements !

 

Propos recueillis par Olga Gerasymenko

 

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