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8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 23:20

Ce 8 décembre 2013, une manifestation dans la lignée des Euromaidans a rassemblé un millier de personnes à la place Stravinsky à Paris.

 

Perspectives Ukrainiennes a proposé aux gens sur la place de dire de quoi rêvent-ils, qu'est-ce qui les a poussé de venir manifester et que chacun d'entre eux aimerait voir changer en Ukraine.

 

Voici leurs réponses.

 

reve001.jpg

"J'aimerais qu'en Ukraine l'économie du marché devient la réalité, y compris pour les appels d'offres. Il faut que les meilleurs candidats gagnent les marchés publics et pas ceux qui sont de la famille ou de l'entourage des autorités. Cela permettrait à l'État d'épargner des énormes quantités d'argents et avoir à nos enfants les manuels sans erreurs.

Olga, Kyiv-Limay"

 

reve002

 

"Je rêve qu'en Ukraine on extermine la corruption et c'est très simple à faire: chaque fonctionnaire, lors de son embauche, doit signer un papier qu'il est d'accord de subir les provocations avec des tentatives de dessous de table pour lui et les membres de sa famille. Y. Loutsenko en a la recette.

Olexis, Kharkiv-Courbevoie"

 

  reve003

 

"Nos pouvoirs c’est un régime. La démocratie est morte le jour où Ioustchenko n'a pas remporté des élections. Les Ukrainiens sont forts, ils savent obtenir ce qu'ils veulent. Je suis convaincue, que les ukrainiens vont vivre dans le pays démocratique. Je crois que nos morts assassinés dans les forêts de Carpates, ceux qui luttaient pour leur idée et l'amour pour leur terre natale pourront être fiers de leurs enfants. Gloire à l'Ukraine! Gloire à la nation! Gloire aux Ukrainiens!"

 

reve004

 

"Je souhaiterais à l'Ukraine de se libère du poids principal de sa vie économique, culturelle et sociale - la Russie!!! Et les pouvoirs prorusses

Dmytro Trofymenko"

 

reve005

 

"Des standards européens de la justice en Ukraine!

Khrystyna"

 

  reve007

 

"Le niveau et des standards de la médecine [ndt: européens]"

 

la suite prochainement...

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2 décembre 2013 1 02 /12 /décembre /2013 21:50

antoine-arjakovski.jpgAntoine Arjakovsky, directeur de recherches au collège des Bernardins, Paris

 

-  Que vous inspire le renoncement par Kiev à signer un accord d'association avec l'Union européenne ?
Cela montre que la diplomatie ukrainienne n’est ni indépendante ni professionnelle. On ne négocie pas pendant des mois et des années un tel accord d’association pour finalement reculer à la dernière minute. En 2008 à Paris, à l’époque de la présidence française de l’Europe, les grandes lignes de ce traité d’association avaient été établies. Ses composantes clés mettaient l’accent sur le soutien des réformes fondamentales, de la reprise économique et de la croissance, et sur la gouvernance et la coopération sectorielle dans des domaines comme l’énergie, le transport et la protection de l’environnement, la coopération industrielle, le développement social et la protection sociale, l’égalité des droits, la protection des consommateurs, l’éducation, la jeunesse et la coopération culturelle. Le traité prévoyait également une place importante à certaines valeurs et certains principes: la démocratie et l’état de droit, le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, la bonne gouvernance, l’économie de marché et le développement durable. Le rapport de la Banque mondiale sur l’Ukraine en 2011 proposait exactement le même type de réformes. Chacun comprenait, à commencer par Youlia Tymochenko qui était alors premier ministre, que l’Ukraine ne peut plus tergiverser. Elle doit s’inscrire résolument dans le réseau des économies de marché et des régimes démocratiques si elle veut avoir une chance de se développer entre ces deux géants que sont l’Union européenne et la Fédération de Russie. Mais subissant une forte pression des autorités russes, le gouvernement de M. Azarov a reculé devant les conséquences d’un tel ancrage. Il fait perdre beaucoup d’années à l’Ukraine qui risque d’être dépouillée à court terme des deux côtés. Ses entreprises vont être rachetées par les nouveaux oligarques russo-ukrainiens. Et ses élites vont fuir à l’Ouest.

- La proposition de dialogue tripartite - Bruxelles/ Kiev / Moscou - vous parait-elle une option recevable ?
Je ne crois pas qu’il soit nécessaire d’inclure la Russie dans la négociation. L’Ukraine est un Etat libre et indépendant qui doit être en mesure de diriger seul sa politique extérieure. Le président Poutine s’efforce de faire croire que l’Ukraine ne peut se développer sans la Russie. C’est rigoureusement faux. D’autant plus que les Européens sont désormais en mesure d’approvisionner l’Ukraine en énergie en cas de pression excessive de Gazprom. En revanche je crois que Bruxelles est le bon partenaire pour les Ukrainiens. Il est regrettable que certains Etats comme la France imposent des exigences trop fortes aux Ukrainiens. Je suis favorable à la libération sans condition de Youlia Tymochenko. Mais je ne pense pas que cela doive être une condition non négociable à un tel traité d’association. Le plus urgent c’est d’ancrer l’Ukraine dans l’espace démocratique européen, de desserrer l’étau moscovite, et de soutenir ceux qui descendent dans la rue aujourd’hui pour défendre l’identité européenne de l’Ukraine. Je suis frappé par le fait que cela coïncide avec le 80e anniversaire du Holodomor. La conscience morale est la base de l’engagement politique.

 

- Quel état des lieux dressez-vous de la démocratie ukrainienne ?
J’ai organisé en 2012 une semaine sociale œcuménique à Lviv sur l’état de la démocratie en Ukraine. Mon constat est que s’il existe une telle apathie démocratique en Ukraine depuis l’échec des différents gouvernements pro-démocratiques du président Victor Youshenko, c’est pour plusieurs raisons. Tout d’abord les Ukrainiens ont une conscience politique qui est encore trop marquée pour les uns par un vieux fatalisme hérité de l’homo sovieticus, et pour les autres, plus marqués de culture semi-chrétienne, par une séparation trop radicale entre le royaume de Dieu et la vie de la cité. De plus c’est toute l’organisation de l’Etat ukrainien qui est à repenser notamment dans l’organisation de son système judiciaire et pénal. Cette réforme du système judiciaire est d’ailleurs l’une des principales exigences des Européens pour signer le traité d’association. Certains hommes politiques pro-européens comme Arsène Yatséniuk proposent même de mettre à la retraite tous les juges et avocats et de former en quelques années de nouvelles promotions sur des bases éthiques. C’est utopique bien sûr mais cela en dit long sur l’état du système. On pourrait dire la même chose sur les relations entre l’Etat central et les régions qui demanderait une réforme profonde comme le souhaitent ardemment les conseils régionaux. Mais il existe un troisième frein au développement d’une authentique démocratie participative en Ukraine : le refus des Européens de l’Ouest de comprendre l’attachement qu’ont les Ukrainiens de construire un Etat de droit sur des bases non libérales et sécularisées. Je parle de ce point en détail dans mon livre Pour une démocratie personnaliste (paru chez Lethielleux en 2013). Il me semble que la prise de conscience que la démocratie est d’abord en crise en Europe occidentale devrait nous mettre à l’écoute de tous ceux qui à l’Est comme à l’Ouest de l’Europe proposent un nouveau type de construction étatique fondée sur la promotion inconditionnelle des personnes comme êtres de relation disposant d’une dignité infinie. Un dernier mot source d’espoir pour moi. Je suis frappé par le fait que la diaspora ukrainienne organisée, partout dans le monde soutienne ouvertement l’ancrage européen et démocratique-participatif de l’Ukraine. Et puis il y a encore en Ukraine une culture parlementaire et une liberté d’expression possible dans les médias. C’est là l’un des traits majeurs d’opposition avec la situation de la société russe. Ces 3 aspects pourraient bien faire basculer l’Ukraine un jour dans l’Europe politique. Mais il faudra pour cela que des Européens convaincus soient en mesure de l’accueillir.

Propos recueillis le 25/11/2013  par Frédéric du Hauvel

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2 décembre 2013 1 02 /12 /décembre /2013 00:26

Nathalie-Pasternak.jpgEntretien avec Nathalie Pasternak, Présidente du Comité représentatif de la communauté ukrainienne en France

 

 

Que vous inspire le renoncement par Kiev à signer un accord d'association avec l'Union européenne ?
Plus qu’une déception, un véritable gâchis… Depuis 10 ans, les précédents présidents ukrainiens avaient entamé des négociations avec l’Union Européenne. Celles-ci avaient notamment abouti à des échanges de savoirs et de compétences en vue de réformes indispensables à la société ukrainienne, dans tous les domaines de l’économie, des transports, de la justice ou encore de de l’écologie. Il est irrespectueux et irresponsable de balayer ainsi tout ce travail accompli.


Mais surtout, le refus flagrant du gouvernement d’être à l’écoute de son peuple, met en exergue une fois de plus la pression exercée par Poutine chef de file de l’impérialisme russe.
 
La proposition de dialogue tripartite - Bruxelles / Kiev / Moscou -  vous parait-elle une option recevable ?
C’est inconcevable ! L’Ukraine est un pays indépendant et n’a nul besoin des dirigeants du Kremlin pour décider de son avenir !
 
De quel dialogue peut-il d’ailleurs s’agir quand on assiste à un chantage honteux de la part de la Russie ? Moscou n’hésite pas en effet à brandir ouvertement des menaces à l’encontre  des entreprises ukrainiennes pour prendre en tenailles l’économie du pays tout entier.
 
Quel état des lieux dressez-vous de la démocratie ukrainienne ?
Le chemin vers la démocratie a réellement débuté en 2004, au moment où le peuple a pris son destin en main, c'était la Révolution orange. Espoirs et déceptions ont ponctué ce parcours qui a permis l’émergence d’une vraie société civile.
 
Mais depuis 2010, nous sommes en droit de nous interroger devant les dérives du pouvoir : une justice de plus en plus sélective, une censure de la presse plus insidieuse que jamais, une liberté de parole malmenée, tout esprit d'entreprise contrarié au profit d'un cercle de privilégiés...
 
Mais le peuple ukrainien est plus que jamais déterminé à faire valoir ses droits et ses aspirations européennes. Il est animé par un élan démocratique et une soif de changement.

 

Propos recueillis le 25/11/2013 par Frédéric du Hauvel



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1 décembre 2013 7 01 /12 /décembre /2013 23:52

Le bulletin de Décembre 2013 de Perspectives Ukrainiennes est disponible sur la page Archive des bulletins de Perspectives Ukrainiennes ou en cliquant ici
 

 

Au sommaire

p. 1 : Editorial


p. 2-3 : 3 questions à Antoine Arjakovsky, directeur de recherches au Collège des Bernardins


p. 4 : EuroMaïdan - Carte des manifestation de soutien à travers le monde


p. 5 : 3 questions à  Nathalie Pasternak, présidente du comité représentatif de la communauté ukrainienne en France


p. 6 - 9 : Agenda culturel


p. 10 : Actualité du livre

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1 décembre 2013 7 01 /12 /décembre /2013 10:52

Tchystiak_5-dec_2013affiche.jpg

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23 novembre 2013 6 23 /11 /novembre /2013 20:45
college-des-bernardins-.jpgIntervenants
Antoine Arjakovsky Co-directeur du département Société, Liberté, Paix
Iryna Dmytrychyn Maître de conférences à l’INALCO
Roman Serbyn Historien spécialiste de l’Ukraine, professeur émérite à l’Université du Québec à Montréal

Au cœur même de l’Europe, en 1932-1933, l’Ukraine, le grenier à blé de l’Union soviétique, subit de la part du régime communiste de Staline une terrible famine le Holodomor dirigée contre le peuple ukrainien.

En affamant la population par la confiscation du dernier grain de semence, le régime soviétique a conduit à la mort des millions d’individus provoquant ainsi un véritable génocide.

Faire connaître le Holodomor et obtenir sa reconnaissance internationale, c’est rendre hommage aux victimes mais aussi contribuer à condamner les crimes du régime soviétique et à restaurer la justice historique.

Cette soirée s’inscrit dans le cadre du colloque de l’INALCO sur le Holodomor du 28 au 30 novembre 2013.

 

jeudi 28 nov. 2013 20h - 22h

Gratuit pour les moins de 26 ans dans la limite des places disponibles.

Petit auditorium Collège des Bernardins Tarif plein : 5 € / Tarif réduit : 3 €

 

Pour s'inscrite

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23 novembre 2013 6 23 /11 /novembre /2013 08:30

 

Ukraine accord d'association

crcuf

 

 

Paris,  22 novembre 2013

 

 

 

 

Communiqué de presse

 

 


Le gouvernement ukrainien a fait le choix inique de s'orienter vers un partenariat avec la Russie plutôt qu'avec l'Europe.

L’Ukraine, pays européen de 46 millions d’habitants, malgré une parenthèse forcée de plus de 70 ans, a toujours appartenu à la famille européenne.

Aujourd'hui, d'est en ouest, du nord au sud, dans les rues de toutes les villes d'Ukraine, le peuple ukrainien se mobilise pour exprimer clairement ses aspirations européennes.

La pseudo-proposition du gouvernement ukrainien d'un dialogue tripartite est une option dépourvue de toute crédibilité.

C'est pour ces raisons que les Ukrainiens de France se retrouveront ce dimanche 24/11 de 11:30 à 13:00 place des droits de l'homme à Paris en soutien au peuple ukrainien dans sa volonté de retrouver toute sa place en Europe.

Le peuple ukrainien ne capitulera pas. Vilnius ne sera pas un deuxième Yalta.

 

 

 

co-signé par les associations ukrainiennes et franco-ukrainiennes solidaires

 

 

 

 

 

Contact presse : Nathalie Pasternak 06 83 32 62 93 / Alla Lazareva 06 07 65 91 41

Voir également 


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17 novembre 2013 7 17 /11 /novembre /2013 19:04

Dynamo-Kiev-France.jpgRémy Garrel est l'âme du projet Dynamo Kiev Francophone, qui anime des réseaux sociaux pour des fans francophones du Dynamo Kiev (Twitter: FCDKfrance). Spécialiste du foot ukrainien, il a répondu à quelques questions que Perspectives Ukrainiennes lui ont posées entre les deux matchs France-Ukraine du barrage qualificatif pour la Coupe du monde 2014.


- Que pensez-vous du match du 15/11 ?

L'Ukraine a fait ce qu'elle savait faire, le plan de Fomenko a marché à la perfection. Les ukrainiens ne se sont pas livrés durant les 45 premières minutes afin de jauger l'équipe de France et de ne pas encaisser de but très tôt. Ne pas se livrer ne veut pas dire ne rien faire et attendre, les « jaune et bleu » ont imposé d'entrée un jeu physique. Un jeu auquel les français ne s’attendaient pas.

 

En seconde période, l'Ukraine est rentrée sur le terrain pour gagner le match. Yarmolenko et Konoplyanka ont accéléré et posaient beaucoup de problèmes à la défense française. Roman Zozulya va finalement ouvrir le score sur une action collective très bien construite. Ce but symbolise à lui seul le match entier. La maitrise technique et collective des ukrainiens, et pour finir, Zozulya qui bat totalement Samir Nasri dans l'engagement physique pour marquer ce but. Pendant ce temps-là, la prise à deux sur Franck Ribery fonctionne toujours.

 

Rien à redire sur le second but, la faute de Koscielny est aussi inutile qu'indiscutable. Yarmolenko s'occupera de la punition. La suite on la connait, Koscielny va craquer (comme un week end sur deux lorsqu'il joue avec Arsenal). Le travail de sape d'Edmar va payer et le piège va se refermer. A 10 contre 11 les bleus vont passer tout prés de la correction sur une contre-attaque mal négociée par les ukrainiens en fin de match.

 

Kucher sera finalement exclu pour équilibrer les comptes. La victoire est totale pour l'Ukraine, sur le plan tactique mais surtout sur l'engagement. Les choix de Didier Deschamps sont je pense discutables, mais ça c'est encore une autre histoire.

 

equipe-ukrainienne-soutenue.jpg- Peu de Français soutenaient l'équipe nationale, qu'en était-il pour le soutien en Ukraine de l'équipe ukrainienne ?

Contrairement à la France, l'équipe d'Ukraine est en pleine ascension depuis près d'un an et n'a rien à se faire pardonner. Le public ukrainien répond présent à chaque match et l'engouement est très grand autour de cette équipe. Les retours que j'ai eu de Kiev sont très encourageants, bien qu'avant la rencontre beaucoup pensaient la France supérieure à l'Ukraine. D'autant que les « jaune et bleu » n'avaient jamais battu la France. Je pense que les fans ukrainiens ont un sentiment de revanche pour l'Euro-2012 où la France avait battu l'Ukraine et où l'arbitrage (Ukraine-Angleterre) avait privé cette équipe de la qualification, au profit des français bien sûr.

 

- Parlez-nous de l'équipe ukrainienne, en quoi est-elle différente de celle de l'époque de Chevtchenko?

La génération actuelle est bien meilleure. Aujourd'hui des clubs comme Dnipropetrovsk ou le Metalist Kharkiv apparaissent régulièrement en Coupe d'Europe, ce qui permet à ces joueurs d'acquérir une certaine expérience du très haut niveau. Seul Tymochuk n'évolue pas dans le championnat ukrainien, ce qui prouve la qualité grandissante de ces équipes ukrainiennes.

 

Shevchenko a longtemps été trop seul dans cette équipe, aujourd'hui des joueurs comme Yarmolenko ou Konoplyanka ont parfaitement pris conscience de leur mission. Mykhaylo Fomenko a révolutionné le jeu de l'équipe nationale, les joueurs prennent du plaisir à jouer ensemble et ça se retrouve dans les résultats.

 

Pour moi, les clés de la réussite de cette équipe sont la tactique mise en place par le coach Fomenko et le travail réalisé par les clubs qui préparent parfaitement ces joueurs aux rencontres de haut-niveau, même les plus jeunes.

 

- Quel a été le rôle de l'entraineur des Ukrainiens?

Le coach ukrainien ne cesse d'insister sur l'aspect physique du jeu, une composante qui a payé vendredi soir face à la France. Là où certains entraineurs tentent de créer une identité de jeu propre à leur sélection, Fomenko a su mettre ses joueurs dans les mêmes conditions de jeu qu'ils peuvent avoir dans leur club. Andriy Yarmolenko fait avec l'Ukraine ce qu'il fait chaque semaine avec le Dynamo Kiev, et c'est pareil pour les autres.

 

La principale menace vient des ailes avec une recette très simple mais qui fonctionne. Un gaucher à droite et un droitier à gauche. Konoplyanka et Yarmolenko dribblent, repiquent à l'intérieur et frappent. Simple et efficace.

 

- Les supporteurs d'Ukraine sont-ils organisés? Récemment ils ont été condamnés par la FIFA - expliquez-nous ce qui s'est passé?

Les supporters ukrainiens sont très bien organisés dans leurs stades, voire dans certaines villes organisés à la manière des sections ultra dans les clubs. Chose que nous ne savons pas faire en France.

 

Depuis quelques mois la FIFA est en guerre contre les supporters ukrainiens. L'affaire a commencé à la suite du match Ukraine-Saint-Marin à Lviv. Des émissaires sur place de la société anglaise FARE (Football Against Racism in Europe) ont envoyé un rapport à la FIFA pour dénoncer une incitation au racisme. Certains supporters de l'Arena Lviv portaient ce jour-là des maillots de leur club floqués du numéro 88. Numéro qui peut faire référence à la 8ème lettre de l'alphabet, le H. HH pour Heil Hitler. Si je ne me trompe pas, le stade de Lviv est désormais suspendu de tout match international pour les 5 prochaines années.

 

La FIFA va ensuite s'en prendre à un symbole ukrainien qui est cher aux habitants de Lviv, le drapeau rouge et noir de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne. Un homme est au cœur de ce mouvement patriotique, Stepan Bandera. Véritable héros dans certaines régions d'Ukraine, Bandera restera un homme controversé, accusé d'avoir un temps collaboré avec l'Allemagne nazie. C'est la raison pour laquelle la FIFA se bat pour faire interdire dans les stades ces drapeaux-là (mais pour l’heure la Fédération ukrainienne le refuse).

 

Propos recueillis par Olga Gerasymenko

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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 10:07

http://www.sho.kiev.ua/sites/default/files/imagecache/article_main_thumb_486x313/3shala1.jpgCet été, Sorj Chalandon a été invité en Ukraine à l'occasion de la sortie de son roman "Retour à Killybegs", traduit en ukrainien. Perspectives Ukrainiennes présente des extraits de son interview réalisée par Iryna Slavisnka et Oleg Chynkarenko pour le magazine CHO.


- La préface du roman évoque des parallèles entre les destins irlandais et ukrainiens . De quel ordre sont les ressemblances entre ces deux nations ?


Je ne fais aucun parallèle historique. Quand j'ai appris que le livre serait traduit en ukrainien,  je voulais savoir s'il y avait un socle commun, s'il y avait des choses communes à ces deux pays. Je trouve que la bataille de la langue, le combat pour la nation et la famine entretenue sont trois choses qui sont extrêmement rares dans les pays européens. Je ne savais pas que des parallèles historiques pouvaient exister. J'avais entendu parler de la famine en Ukraine. Mais j'ai trouvé intéressant  de dire aussi que ce livre n'est pas traduit en ukrainien pour rien. 


- Qui vous a parlé de la famine ?
Dans les années 1970, j'avais lu (pour la première fois), mais c’est très lointain, un texte sur la famine en Ukraine. Et je pensais à l'Irlande en le lisant. Donc, je connaissais la famine parce que je me suis intéressé non pas à toutes les famines mais aux famines entretenues, voulues, aux famines officielles ou aux famines qu’on laisse se développer pour écraser un peuple, pour l’annihiler. Cela m’avait intéressé quand j’ai travaillé sur l’Irlande, quand j’ai appris et quand j’ai étudié la famine en Ukraine. Mais je ne fais pas de parallèles historiques, il n’y en a pas.


L’Irlande a perdu sa bataille, mais ce n’est pas le cas de l’Ukraine. Pourquoi, à votre avis, est-ce important de préserver sa langue nationale ?

Une langue c’est fondamental. Je pense que la langue c’est l’épiderme d’une Nation. Le problème c’est que les Britanniques l’ont interdite de façon tellement violente, tellement brutale que les Irlandais à un moment ont fini par céder. Ils l’ont perdue, ils parlent l’anglais. Mais en même temps, la première langue que l’on apprend à l’école c’est l’irlandais. La messe par exemple est en irlandais. A la télévision, à la radio, il y a des émissions en irlandais. Cependant parler l’irlandais c’est un effort plus qu’une volonté. Mais le mouvement républicain irlandais fait en sorte que les Irlandais reconquièrent leur langue. Il faut noter qu’il n’y a plus que quelques petits coins d’Irlande comme Gaeltacht où l’on refuse de parler l’anglais. En même temps une vieille irlandaise m’a dit un jour « l’anglais pour moi c’est une prise de guerre ».


Est-ce que pour vous c’était important d’être traduit en Ukraine ? L’Ukraine n’est pourtant pas un marché important pour ce livre.
Je ne préoccupe pas de cette considération économique. Ce qui est important pour moi, c’est mon attachement à  l’Irlande, à son peuple, à son courage, à sa lutte.

Vous pouvez lire l’interview en son intégralité en ukrainien sur le site du magazine CHO ( ici )

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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 09:53

benedictebanet.jpgAprès des études de gestion, de cinéma et de sociologie, Bénédicte Banet commence sa carrière journalistique à l'international en suivant la dislocation de l'URSS au début des années 90. En France, elle se spécialise dans les conflits sociaux et devient la première femme Journaliste Reporter Images à couvrir le Paris-Dakar. Free-lance, elle travaille comme Journaliste Reporter d’Image pour France Télévision, la RTS, la RTBF et les agences de presse CAPA et 17 JUIN Media… En 1998, elle crée la société de production InSitu pour assurer les tournages news et magazines des chaînes étrangères ainsi que la réalisation de films d'entreprise. Depuis 20 ans, Bénédicte assure également la formation des reporters au CFPJ Paris. Passionnée par le documentaire, elle réalise et produit des projets "coup de cœur" tel que Plumes en exil (ARTE) et Vanuatu, le peuple de feu (Canal+, National Geographic), Prix spécial du Jury au festival ethnographique Ekoptofilm de Bratislava.


En 2013, elle a finalisé son film « Holodomor, le génocide oublié ». Il sera projeté à Paris au cinéma Action Christine le 23 novembre 2013 à 10h.

- Quelle place ce documentaire occupe-t-il dans votre carrière ?


 Ce film est pour moi un défi. Le premier défi était d’amener le projet de documentaire à son aboutissement, cette étape est atteinte pour la commémoration du 80ème anniversaire du Holodomor. Le deuxième défi est celui de la diffusion en télévision ou en salle pour toucher le maximum de personnes.


Ce film est dédié à tous les survivants que j’ai rencontrés. Ils m’ont touchée par leur émotion, leur souffrance mais aussi leur combativité et leur dignité.


 - Votre démarche est-elle d'essence historique, mémorielle ou sociologique ?


J’ai voulu traiter ce film au-delà d'un film historique,  comme un film de société.  Archives historiques, analyses de spécialistes s’intercalent avec le ressenti des ukrainiens d’aujourd’hui, leur vie au quotidien. Car la survie pour tout ukrainien de la ville ou de la campagne qui ne soit pas liée à l’économie mafieuse, dépend des produits de la terre, tout comme dans les années 30.


Ce film est pour moi un devoir de mémoire. La réalité du monde géopolitique aujourd’hui (comme par exemple en Somalie, en Syrie) montre que l’utilisation de la famine comme outil politique et arme de guerre est malheureusement toujours d’actualité.


En tant que citoyen d’un pays démocratique on ne peut rester endormi dans notre confort et laisser le monde se déchirer. Nous sommes tous concernés par l’histoire des autres. Le totalitarisme, quelle que soit la forme qu’il prend, doit être combattu.

benedicte-banet-holo.jpg
- Que vous inspirent les crispations qui surgissent dès que se pose la question de la reconnaissance du Holodomor comme génocide ?


Au niveau politique, si les pays européens restent indifférents à cette période de l’histoire, on peut légitimement s’interroger sur l’influence des intérêts économiques dans les relations entre l’Europe et la Russie, en autre le gaz et le marché potentiel que représente la Russie. L’Europe ne veut pas « contrarier son ami russe » !


Edouard Herriot, lors de sa visite en 1932, a déjà eu cette attitude. Les intérêts économiques et politiques lui ont fermé les yeux, d’autant plus que Staline déjà devenu maître dans l’art de la manipulation, avait su mettre en scène une Ukraine heureuse et en pleine expansion économique.


Staline avait peur de perdre l’Ukraine comme il l’avait écrit à Kaganovitch dans sa lettre d’août 1932. Aujourd’hui, Poutine suit une politique internationale qui s’inspire de celle du régime soviétique quant à la mainmise qu’il veut continuer à avoir sur les anciennes républiques de l’URSS.


Pour lui, l’Ukraine représente un autre enjeu : un débouché sur la mer Noire.


Le peuple ukrainien dont lahttp://a142.idata.over-blog.com/596x842/2/03/17/22/Documents/affiche_film_holodomor_web.jpg culture a été brisée par le Holodomor et par la période de terreur des années trente a profondément été blessé dans son âme. Le refus aujourd’hui  de le reconnaître comme un génocide par de nombreux pays, dont la France, est une seconde souffrance.


Ces souffrances se perpétuent de génération en génération consciemment ou inconsciemment.


J’espère que ce film pourra contribuer à une reconnaissance du Holodomor comme génocide.
 

Propos recueillis par Frédéric du Hauvel

 


Le film « Holodomor, le génocide oublié » sera projeté


A Paris : au cinéma Action Christine le 23 novembre à 10h suivi d’un débat avec l’historien Etienne Thévenin.
 

 

A Angers le 1er décembre.


Le film est disponible pour toute personne désirant organiser une projection publique. Le DVD sera en vente dans les prochaines semaines.

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